La fin de la pauvreté, ça ressemblerait à quoi ? Pour le chanteur Drew Holcomb, ce serait l’ouverture de nouveaux horizons pour tous. « La pauvreté ferme le champ des possibles. Elle anéantit toute perspective d'une vie meilleure pour soi et pour sa famille », affirme-t-il. « Quand j'entends ‘mettons fin à la pauvreté’, je vois de nouveaux horizons s'ouvrir pour tout le monde. »
Drew Holcomb effectue quelque 150 concerts par an avec son groupe The Neighbors, ce qui lui donne largement l’occasion de sensibiliser son public à l’importance de la responsabilité citoyenne. « Grâce au tremplin de la musique, nous pouvons non pas faire pression sur ceux qui nous écoutent mais les informer sur certaines réalités », explique le chanteur de 33 ans. « Souvent, les gens aimeraient faire quelque chose mais ils ne savent pas par où commencer. Les problèmes semblent si énormes que l'on se dit ‘mais qu'est-ce que je peux y faire ?’. Mais nous avons découvert que les gens, dès lors qu'ils ont conscience d'un problème, ont tendance à vouloir faire un geste. »
C’est lors d’une tournée avec le groupe Jars of Clay, qui avait séjourné dans plusieurs villages d’Afrique de l’Est et créé la fondation Blood:Water (a), que le musicien a eu pour la première fois envie de s’engager. Cette fondation se consacre essentiellement aux problèmes d’eau et d’assainissement ainsi qu’à la lutte contre le VIH/sida. Son « Projet des 1000 puits » (a) a permis à des villageois d’avoir accès à l’eau potable. « J’ai accompagné le groupe en Afrique pour découvrir certains de leurs projets. Le plus incroyable, pour moi, et c'est une chose à laquelle je n’avais jamais pensé en tant qu’occidental, c'est le manque d'installations sanitaires dans beaucoup de communautés rurales », explique le chanteur originaire du Tennessee. « Une grande partie de leur travail consiste donc à apprendre aux enfants à se laver les mains et à aider les communautés à construire des latrines. »
Drew Holcomb apporte son soutien aux projets de Blood:Water en levant des fonds à l’occasion de ses concerts. « Ce qui m’a impressionné, c’est leur vision à long-terme : ils souhaitent aider les villages mais à terme ce seront les habitants qui prendront le relai et qui devront décider des améliorations qu’ils voudront apporter » pour répondre à leurs besoins, explique-t-il.
L’engagement est une affaire de famille. Le frère cadet de Holcomb, Sam, a passé trois ans dans la ville de Musanze, au nord du Rwanda. « Il a aidé à constituer un élevage de 10 000 poulets dans le cadre du projet One Egg, lancé en partenariat avec le ministère de l’Agriculture rwandais et Tysons, une société d’élevage de poulets américaine qui a donné les premières volailles nécessaires au démarrage du projet », raconte-t-il. « L'idée était de pallier au manque de protéines dans les repas servis à l'école. La moitié des œufs était destinée à être vendue au marché, et l'autre moitié était destinée à des associations anglicanes locales qui s'occupent des enfants après l'école pendant que leurs parents sont au travail. Les enfants y font leurs devoirs et y reçoivent un œuf par semaine. »
Un œuf seulement ? « Cela peut sembler peu mais un œuf contient une quantité astronomique de protéines par rapport à ce qu'ils consomment habituellement », affirme le chanteur. « En un an, la masse musculaire des enfants a grimpé du 10e au 70e centile dans les classements mondiaux ».
Depuis qu’ils sont parents (d’Emmylou, deux ans, et Huck, deux mois), Drew Holcomb et sa femme, Ellie, qui est également membre du groupe, sont encore plus résolus à agir afin de leur transmettre un monde meilleur. « Quelqu'un m'a demandé un jour ce que cela faisait d'avoir des enfants. J'ai répondu que j'avais découvert une partie de moi-même dont je ne soupçonnais pas l'existence. L’une des raisons pour lesquelles ma femme et moi avons tellement envie d’aider les enfants du Rwanda et le projet One Egg ce sont nos enfants. Nous voudrions tant que tous les enfants aient la même chance », confie Drew Holcomb. « J'imagine un monde où mes enfants pourront participer à la résolution des problèmes de la même manière que ma femme et moi avons tenté de le faire. »
« Le monde peut être très cynique, mais les choses sont en train de s'améliorer. C'est long et difficile, mais l’engagement de la Banque mondiale et de tous ceux qui mettent leurs talents et leurs compétences ainsi que leur argent au service de la lutte pour de grandes causes sont une vraie source d'inspiration. »
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