En Afrique, les villes sont en plein essor : le taux de croissance urbaine est de 3,5 % par an depuis une vingtaine d’années, et cette tendance devrait se poursuivre jusqu’en 2050. Avec une telle expansion, la restauration de rue, ou plus communément la street food, va devenir l’un des éléments incontournables de l’alimentation en Afrique. Et le secteur formel ne pourra tout simplement pas à répondre à lui seul à la demande.
Bienvenue dans mon entreprise ! Musana Carts s’attaque au défi de la #RévolutionAlimentaire en se positionnant au bout de la chaîne de valeur : actuellement basés en Ouganda, nous rationalisons et améliorons la fabrication et la consommation de street food.
Pourquoi avons-nous décidé de nous intéresser à ce segment ?
Même si les vendeurs de nourriture ambulants opèrent en toute illégalité et sont régulièrement chassés des marchés, la vente de rue est loin d’être un phénomène nouveau. Les ménages pauvres consacrent jusqu’à 40 % de leurs revenus à l’achat de ce type de nourriture (a).
La street food est populaire car elle est bon marché, variée, délicieuse et elle a une saveur locale et sentimentale. Elle joue un rôle clé dans le développement des villes. C’est l’endroit où riches et pauvres, des personnes de tous les milieux, se retrouvent et oublient leurs différences sociales pendant les quelques secondes où ils se sustentent.
La cuisine de rue raconte une histoire. Elle capture les saveurs d’une nation et la fierté d’une tribu : en Ouganda, le rolex, un wrap d’omelette, est l’un des types de street food (a) les plus appréciés en Afrique. Le ministre du Tourisme en a fait le nouveau produit (a) touristique ougandais.
À l’échelle du continent, plus généralement, la street food renferme un potentiel considérable, mais il reste encore beaucoup à faire pour l’exploiter. Musana Carts relève ce défi de manière innovante, dans l’espoir que la vente ambulante transforme l’économie du pays. Notre approche est centrée sur l’utilisateur, nous travaillons en étroite coopération avec les vendeurs ambulants afin d’améliorer les chariots, et nous concevons des formations axées sur l’utilisation et la transformation des aliments, ainsi que des outils permettant d’accroître les connaissances financières.
Si l’on n’améliore pas la cuisine de rue, à Kampala, ce sont des centaines de milliers de personnes travaillant dans le secteur de la restauration informelle, dont le poids économique est non négligeable, qui risquent de voir leurs moyens de subsistance menacés. Et les vendeurs ne seront pas les seuls concernés. C’est la santé des consommateurs qui est en jeu : si le public n’a plus confiance dans la nourriture vendue dans la rue, ce sont non seulement les revenus des vendeurs mais aussi ceux de leurs employés, ainsi que ceux des producteurs et des revendeurs, qui sont en péril.
Musana Carts fait le lien entre les vendeurs ambulants, les organisations non gouvernementales (ONG), les autorités locales et les organismes chargés des normes alimentaires. Ce lien se matérialise sous la forme d’un chariot de vente à énergie solaire. Si la nourriture proposée par les vendeurs est parfaitement saine et si cette activité est pérenne, Kampala et ses habitants auront tout à y gagner. Aujourd’hui, après de longues recherches et négociations, une trentaine de vendeurs utilisent dix de nos chariots à Kampala. Chez Musana Carts, nous voulons une Afrique où les vendeurs ambulants puissent vivre dignement et prospérer grâce à leur activité.
Une solution efficace au chômage
L’Afrique est le continent dont la population est la plus jeune du monde. En Ouganda, la moitié des habitants ont moins de 15 ans. Sur ce continent, les jeunes représenteront bientôt la majorité de la population. L’Afrique nous appartient. Nous devons résoudre nos problèmes et trouver des opportunités pour tous. En Afrique, les jeunes ne peuvent pas uniquement compter sur l’État et les ONG pour obtenir un emploi. Nous devons créer des emplois pour nous-mêmes et nos semblables. Nous n’avons pas d’autre choix si nous voulons remédier à la crise du chômage. C’est aussi la meilleure façon de permettre aux Africains de gagner leur autonomie.
Dans le même temps, il y a plus d’un milliard de bouches à nourrir en Afrique. Se lancer dans le secteur de la restauration fait donc sens à la fois économiquement et socialement. Il n’y aura jamais assez d’entrepreneurs dans ce secteur, surtout au rythme actuel de l’expansion démographique.
Si vous vous demandez si vous devez créer votre entreprise, il n’y a pas à hésiter, faites-le ! Rassemblez quelques amis, constituez un petit pécule, trouvez de l’inspiration auprès de ceux qui vous servent de modèles et lancez-vous. Plus vite vous vous lancerez, plus vite vous prospèrerez et vous pourrez entraîner d’autres personnes dans votre réussite.
Comment se lancer dans la restauration de rue en Afrique ?
1. Soyez flexible.
Un entrepreneur a tendance à se laisser emporter par ses idées et sa passion, car il est déterminé à mener son projet à terme et à atteindre son objectif. Il est toutefois essentiel d’avoir des capacités d’écoute et d’adaptation. Écoutez vos partenaires et travaillez en étroite collaboration avec vos clients. N’ayez pas peur de commettre des erreurs et de changer de cap. Il est normal d’évoluer à mesure que votre activité se développe, c’est bon signe. Le design thinking est le socle de la philosophie de Musana depuis le premier jour, et nous laissons nos clients donner son orientation à notre entreprise.
2. Trouvez des soutiens.
La vie d’un entrepreneur est extrêmement difficile, aussi bien sur le plan financier que socialement et mentalement. Même votre santé physique risque d’en prendre un coup ! Assurez-vous d’être bien épaulé avant de vous lancer à corps perdu dans la création de votre entreprise. Prenez soin de vous : mangez correctement, buvez de l’eau, faites de l’exercice, dormez suffisamment. Si vous êtes épuisé, vous ne serez utile à personne. Constituez-vous un réseau de personnes, de lieux et d’activités qui vous aideront à supporter votre vie trépidante. On ne sait jamais de qui ou de quoi on peut avoir besoin !
3. Mangez local.
Soutenez les vendeurs et épiciers locaux. Apprenez à connaître la nourriture du terroir et dégustez-la avec fierté. Chaque région est différente et a des saveurs, des odeurs et des traditions culinaires différentes, découvrez-les ! Si vous vous lancez dans une entreprise de restauration, alors l’alimentation vous concerne. Vous devez posséder quelques connaissances en agriculture, en distribution, en art culinaire, en vente au détail. Renseignez-vous sur l’écosystème alimentaire local. Vous avez tout intérêt à bien comprendre ses spécificités car cela vous sera très utile pour faire fructifier votre commerce.
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