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Optimiste pour la Guinée

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À la Baie des Anges, port de pêche sur l'Atlantique situé à proximité de Conakry, la réalité des difficultés de développement de la Guinée est implacable. Des logements de fortune, enveloppés de bâches bleues, que des pierres ou de vieux pneus retiennent au sol. Des familles qui luttent contre la menace constante d'une inondation et survivent en vendant le poisson qu'elles fument sur des fours en parpaings. Pour la population pauvre du pays, les temps meilleurs se font attendre...

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Les données sont dramatiques. Ici, en Guinée, il pleut six mois par an ; pourtant, l'eau potable est rare. Le pays dispose de gisements de bauxite et de fer parmi les plus vastes de la planète ; pourtant, une personne sur deux vit dans une misère innommable. Et la situation empire : de 53 % en 2007, le taux de pauvreté est passé à plus de 55 % en 2012. Alors que la Guinée présente l'un des potentiels agricoles et hydroélectriques les plus importants d'Afrique, la nourriture fait souvent défaut et peu de foyers en dehors du centre de Conakry ont du courant la nuit, à moins d'avoir leur propre groupe électrogène.

J'ai récemment accompagné le vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique, Makhtar Diop, en Guinée, où il s'est entretenu avec le président Alpha Condé, le Premier ministre Mohamed Saïd Fofana, ainsi qu'avec plusieurs membres du gouvernement et des dirigeants d'entreprise locaux. Lors de ces discussions, Makhtar Diop s'est montré optimiste quant au développement futur du pays, et à sa capacité à surmonter les pénuries d'énergie, à stimuler sa production agricole et à mettre à profit ses riches ressources minières pour transformer les perspectives économiques et de développement d'une population qui compte parmi les plus pauvres du continent.

Stimuler la croissance, améliorer sensiblement la situation sanitaire, renforcer l'éducation, multiplier les opportunités d'emploi, fournir une électricité fiable et abordable aux ménages et aux entreprises, favoriser la culture de produits nutritifs : face aux enjeux de la pauvreté, de l'énergie et de l'alimentation, c'est vers ces objectifs que doivent tendre, selon Makhtar Diop, les réformes et politiques publiques mises en œuvre par les autorités, et auxquels elles doivent s'atteler en étroite collaboration avec les partenaires au développement, le secteur privé et d'autres acteurs clés pour améliorer les conditions de vie des Guinéens.

Ce mois-ci, la Guinée va réaliser pas loin de 639 millions de dollars d'économies (sur les trois prochaines années) grâce à un accord de remise de dette aux termes de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) de la Banque mondiale et du FMI. Même les Guinéens qui ne s'intéressent pas à la politique savent que quelque chose de spécial est en train de se passer.

Concomitamment à l'allégement de la dette guinéenne, Makhtar Diop a indiqué qu'il allait œuvrer pour que le Groupe de la Banque mondiale mette à profit la dynamique de l'élection démocratique du président Condé pour collaborer plus étroitement avec les citoyens et leurs dirigeants, afin de jeter les fondements d'une nouvelle stratégie d'aide pour le pays. Ce plan établi pour une période de trois ans par la Banque mondiale définira les priorités de développement de la Guinée sur la base des orientations dessinées par le gouvernement et d'autres acteurs clés, comme la société civile, le secteur privé et les communautés elles-mêmes. Makhtar Diop a également souligné son engagement à aider le pays à raccorder à l'électricité davantage de foyers et d'entreprises, grâce à l'approbation d'un don supplémentaire de 18,3 millions de dollars dans le cadre du financement, par l'IDA, du Projet d'amélioration de l'efficacité du secteur de l'électricité en Guinée.

Makhtar Diop a également souligné son engagement à aider le pays à raccorder à l'électricité davantage de foyers et d'entreprises, grâce à l'approbation d'un don supplémentaire de 18,3 millions de dollars dans le cadre du financement, par l'IDA, du Projet d'amélioration de l'efficacité du secteur de l'électricité en Guinée.

Après nous être rendus en Côte d'Ivoire et en Afrique du Sud la semaine dernière aux côtés du président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Kim, nous quittons la Guinée en lisant les titres de la presse locale : « Bonne nouvelle pour la Guinée : la Banque mondiale vient au secours du secteur de l'électricité » ou « Pour l'atteinte du PPTE, Makhtar Diop optimiste pour la Guinée ».

L'optimisme de Makhtar Diop, Ousmane Diagana (directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Guinée) et toute l'équipe-pays le partagent : la Guinée saura tirer parti de ses formidables ressources minérales et naturelles encore inexploitées pour réduire considérablement la pauvreté et offrir des opportunités à tous les Guinéens.


Auteurs

Phil Hay

Communication Adviser, Development Economics, World Bank

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