Publié sur Opinions

Planification familiale, un plus pour la santé des économies

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Les politiques démographiques similaires adoptées ces dernières décennies par la République de Corée et la Thaïlande ont porté leurs fruits : grâce au déclin de la fécondité, la population active adulte a augmenté et, partant, la productivité.

Comment ces pays ont-ils réussi à mettre ces évolutions au service de leur croissance ? En accélérant les investissements dans la santé, le développement des services de planification familiale et les progrès de l’égalité hommes-femmes, ils ont ouvert la voie à de nouveaux investissements dans l’éducation, le développement des jeunes et la création d’emplois. Tels sont les constats de la table ronde de la Banque mondiale « Bénéficier du dividende démographique ».

Lorsque la Thaïlande a lancé sa politique nationale de planification familiale dans les années 1960, « le dividende économique s’est révélé bien supérieur à nos attentes », a indiqué le ministre thaïlandais des Finances Thirachai Phuvanatnaranubala. Les femmes ont pu accéder à l’éducation, quitter les zones rurales et trouver des emplois dans l’industrie et les services. Elles ont alors repoussé l’âge de leur première grossesse et sont venues gonfler les rangs de la population active, pour le plus grand profit de l’économie. Tamar Manuelyan Atinc, vice-présidente de la Banque mondiale en charge du Réseau pour le développement humain et présidente de cette table ronde, a souligné la relation entre l’égalité des sexes et le changement démographique, une thématique au cœur des Assemblées annuelles de 2011.

Pour elle, « la question de l’autonomisation des femmes est intrinsèquement liée à l’accès à la planification familiale. Dans leur foyer, les femmes ne sont pas toujours décisionnaires en matière de contraception ».

Melinda Gates, coprésidente de la fondation Bill et Melinda Gates, a rappelé que la diminution du prix des moyens modernes de contraception était essentielle pour stimuler le développement économique — c’est aussi l’une des priorités de sa fondation : « 215 millions de femmes aimeraient accéder à la contraception, en vain. Quant aux 75 millions de grossesses non désirées, elles ont des répercussions économiques considérables ».

Raj Shah, administrateur de l’Agence des États-Unis pour le développement international, a instamment demandé aux ministres des Finances d’investir dans la réduction de la mortalité infantile, à travers des campagnes de vaccination et de prévention du paludisme, la promotion de l’éducation des filles et un soutien aux programmes de planification familiale, afin de renforcer la croissance de l’économie. Alors que la population mondiale va bientôt franchir le cap des 7 milliards d’habitants, « tous les pays s’emploient énergiquement à la recherche de stratégies de croissance durable », a-t-il conclu.

Une analyse partagée par Mme Gates dans un tweet posté après la réunion : « Il faut investir dans la planification familiale, c’est une évidence ».


Auteurs

Julia Ross

Senior Communications Officer

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