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Comment le niveau élevé des prix alimentaires entretient l’épidémie mondiale d’obésité

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Aujourd’hui, nous savons que le surpoids et l’obésité sont deux facteurs importants de risque pour le diabète, les maladies cardiovasculaires et l’hypertension, et qu’ils sont associés à une réduction de l’espérance de vie. Pour ce qui est des causes, l’accent est mis sur le rôle des facteurs comportementaux, liés à notre culture et à notre mode de vie, et métaboliques. Dans l’édition de mars 2013 du rapport Food Price Watch, nous nous interrogeons sur le rôle d’un autre facteur, susceptible d’entretenir l’épidémie mondiale qu’est devenue l’obésité : le niveau élevé des prix alimentaires.

Commençons par un petit quiz. Bon nombre d’entre nous surveillent leur poids et ont probablement déjà calculé leur indice de masse corporelle (IMC) — le rapport entre le poids (en kilogrammes) divisé par la taille au carré (en mètres) pour savoir s’ils sont ou non en surpoids. Au delà de ces aspects personnels, le questionnaire ci-dessous va vous permettre de tester vos connaissances sur l’obésité et, sans doute, d’apprendre quelques faits méconnus.

Pouvez-vous répondre aux questions ci-dessous au sujet du surpoids et de l'obésité ?

Questions sur le surpoids et l'obésité

Si les chiffres ci-dessous vous déconcertent, vous n’êtes pas au bout de vos (mauvaises) surprises : selon des prévisions prudentes, à l’horizon 2030, 2,16 milliards d’adultes seront en surpoids et 1,12 milliard seront obèses1.

Une question s’impose : en quoi des prix alimentaires élevés et volatils agissent-ils sur l’état pondéral des populations ? Le nombre de personnes en surpoids et obèses a été multiplié par deux depuis 1980 et le rythme s’accélère depuis 2000, ce qui signifie que l’épidémie a gagné du terrain alors que les prix alimentaires connaissaient des tendances à la baisse comme à la hausse. Avec la persistance de prix alimentaires soutenus et probablement de plus en plus instables, les « mauvaises » calories tendent à coûter moins cher que les bonnes. On le voit avec le phénomène de la malbouffe dans les pays développés tandis que, dans les pays en développement, les ménages pauvres sont contraints de consommer des aliments moins nutritifs sous l’effet de crises récurrentes (alimentaires et autres)2. De sorte que la hausse des prix alimentaires sur les marchés internationaux et nationaux et/ou une volatilité croissante laissent à penser que l’épidémie de surpoids a encore de beaux jours devant elle.

Jusqu’ici, les politiques nationales n’ont apporté qu’une réponse partielle au problème. Les réactions des pouvoirs publics vont de l’inaction totale à la punition des personnes en surpoids en passant par la promotion de comportements alimentaires plus sains rendus parfois obligatoires à travers les impôts, les interdictions pures et simples ou des législations contraignantes frappant certains aliments et ingrédients, sans oublier des règles d’étiquetage plus claires sur les produits alimentaires et des campagnes de sensibilisation.

Mais si l’on veut vraiment prévenir la propagation de cette épidémie dans un monde plus prospère et sur fond de hausse des prix alimentaires, il va falloir intégrer ces actions nationales à une action mondiale et concertée. Les négociations multilatérales actuelles pour l’après-2015, date butoir des objectifs du Millénaire pour le développement, offrent une occasion unique pour décliner ensemble des mesures nationales et internationales de lutte contre toutes les formes de la malnutrition, des retards de croissance à l’obésité. Cela fera-t-il partie des nouvelles priorités internationales à ajouter à la liste des objectifs post-2015 ?
 

Notes

1 T. Kelly, W. Yang, C-S. Chen, K. Reynolds, et J. He, « Global Burden of Obesity in 2005 and Projections for 2030 », International Journal of Obesity 32: 1431–37.
2 Pour en savoir plus sur les stratégies de survie des ménages en période de crise, consultez le numéro de janvier 2012 du rapport Food Price Watch.

Réponses et sources

  1. C (G. G. Stevens, G. Singh, G. Danaei et al., « National, Regional and Global Trends in Adult Overweight and Obesity Prevalences », Population Health Metrics 10 (22): 1–16 [2012]).
  2. B (ibid).
  3. C (J. Jones-Smith, P. Gordon-Larsen, A. Siddiqi, and B. Popkin, « Cross-National Comparisons of Time Trends in Overweight Inequality by Socioeconomic Status among Women Using Repeated Cross-Sectional Surveys from 37 Developing Countries, 1989–2007 », American Journal of Epidemiology 173 [6]: 667–75 [2011]).

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