Il a appris très jeune à jouer de l’oud à Bagdad, sa ville natale. Plus tard, il a composé des chansons contre le dictateur qui a dirigé l’Iraq d’une main de fer pendant trois décennies. Il a été emprisonné, torturé, puis finalement contraint de quitter son pays bien-aimé en 1991, avant de trouver refuge aux États-Unis.
Rahim Alhaj (a) s’est récemment rendu au siège de la Banque mondiale, à Washington. Le célèbre musicien iraquien, dont l’œuvre est peuplée de messages qui touchent aux enjeux humanitaires et planétaires, s’est exprimé sur le rôle de la musique et sa capacité à conscientiser les populations et à résoudre des problèmes mondiaux.
« Une musique qui parle des tragédies des peuples, quel que soit le pays, peut avoir un grand impact », affirme le compositeur. « La musique est pour moi un instrument visuel et sonore pour faire changer les choses. »
Rahim Alhaj a notamment abordé la question de la crise actuelle des réfugiés, avec ces millions de personnes qui fuient les dévastations de la guerre en Syrie et en Iraq, mais aussi au Yémen, en Afghanistan et ailleurs, pour gagner des pays voisins ou l’Europe.
« Il nous incombe à nous, habitants de cette planète, d’y mettre fin », a-t-il déclaré au sujet de cette crise.
Selon le musicien d’origine iraquienne, on ne pourra résoudre la crise des réfugiés qu’en s’attaquant à sa cause principale.
« Malheureusement, notre région est plongée dans le chaos des migrations, et ce n’est pas que les gens veulent chercher asile, ils y sont contraints à cause des guerres », a-t-il expliqué. Et d’ajouter que des millions de personnes ont dû fuir pour « protéger, autant que possible, leur existence et leur humanité. Mais si ce qui est à l’origine de la peur et de la mort cesse, on n’a plus besoin de chercher refuge ailleurs. »
Aussi Rahim Alhaj a-t-il insisté sur le rôle crucial de la communauté internationale du développement, qui peut et doit contribuer à atténuer puis mettre un terme à la crise des réfugiés et aux souffrances qu’elle engendre. Selon lui, la Banque mondiale a un vrai rôle à jouer à cet égard ; c’est même précisément ce que l’institution « doit véritablement faire pour parvenir à mettre fin à la pauvreté ».
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