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Renforcer les soins primaires est le meilleur moyen de réduire les inégalités en matière de santé

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À la fin de la semaine dernière, les ministres de la Santé du G7 et le Commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire ont rencontré des dirigeants d'organisations internationales, des représentants des pays du G5 Sahel et de la société civile pour discuter d'un engagement commun visant à renforcer les soins de santé primaires. Le G7 a publié une déclaration commune (a) qui définit les principaux domaines sur lesquels il doit porter son attention en matière de santé. Il s’agit notamment de :

  • Renforcer le système de soins primaires, qui constitue le meilleur moyen de faire reculer les inégalités et d'améliorer la santé, le bien-être et le développement socioéconomique, ainsi que la sécurité et la stabilité sociales.
  • S'engager à faire de la santé mondiale une priorité politique de haut niveau pour le G7, par le biais des liens qu'il tisse entre les pays du G7, mais aussi entre le G7 et les pays à revenu faible ou intermédiaire.
  • Approuver une initiative, lancée par la France, pour le partage de connaissances dans le domaine des soins de santé primaires, qui permettrait aux pays du G7 intéressés de collaborer avec des organisations internationales et des pays à revenu faible ou intermédiaire afin d’enrichir les connaissances et d'accélérer l'apprentissage de sorte à renforcer la couverture des soins primaires pour atteindre les plus vulnérables.
  • Favoriser la réussite de la sixième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui a pour ambition de lever au moins 14 milliards de dollars.

Le Groupe de la Banque mondiale a publié une déclaration conjointe avec d'autres organisations internationales, notamment Gavi, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l'Organisation de coopération et de développement économiques et l’Organisation mondiale de la Santé, dans laquelle il s'engage à appuyer les travaux du G7 dans le secteur de la santé, notamment en ce qui concerne les soins primaires.

Les activités du G7 entretiennent des liens étroits avec les travaux du Groupe de la Banque mondiale dans les domaines de la santé, de la nutrition et de la population, et plus généralement dans celui de l'investissement dans le capital humain.

Ainsi, il y a consensus sur l'importance d'inciter les ministres des Finances à accroître le nombre et la qualité des investissements centrés sur la population, dans le cadre du Projet sur le capital humain. Il est par ailleurs reconnu que l'investissement dans des systèmes de soins de santé primaires très performants constitue le meilleur moyen d'obtenir plus rapidement de meilleurs résultats. Il est primordial de disposer de mesures transnationales comparables et composites si l'on veut comprendre les moteurs de la performance des soins primaires et faire progresser la transparence et la responsabilisation à l'échelle mondiale. C'est pourquoi la Banque mondiale est un partenaire essentiel de la Primary Health Care Performance Initiative (PHCPI) (a), qui aide les pays à repérer et à surmonter les goulots d'étranglement afin d'améliorer la prestation de services.

L'innovation est essentielle au renforcement des systèmes de soins de santé primaires, et les pays du G7 ont beaucoup à apprendre des pays à revenu faible ou intermédiaire. Par exemple, le Rwanda affiche le taux de vaccination contre le papillomavirus le plus élevé au monde, l'Inde propose des soins oculaires peu coûteux et de grande qualité aux personnes âgées, et de nombreux pays utilisent les technologies mobiles et la télémédecine afin que des régions reculées puissent bénéficier de soins de qualité. La recherche d'innovations prometteuses dans le domaine des soins primaires et l'identification de solutions pour les développer et les diffuser à grande échelle forment les principaux axes de l'approche « Frontlines First » de la Banque mondiale pour parvenir à la couverture sanitaire universelle.

De plus, le lancement de l'Initiative d'échange universel des connaissances du G7 sur les soins de santé primaires est l'occasion de tirer parti du travail de la Banque mondiale avec le Réseau d’apprentissage collaboratif (JLN) pour la couverture maladie universelle (a). Ce réseau permet à des décideurs et des praticiens de plus de 25 pays de partager des enseignements non seulement sur les solutions efficaces mais aussi sur la manière de mettre en œuvre des réformes en direction de la couverture sanitaire universelle. Les soins de santé primaires ont toujours été au cœur des préoccupations du JLN.

Quelles seront les prochaines étapes ?

À l'avenir, la Banque mondiale collaborera avec d'autres partenaires internationaux à l'élaboration de la stratégie et du plan d'action de la future plateforme universelle d'échange des connaissances sur les soins de santé primaires, qui devrait être opérationnelle en 2020, avec le soutien de la France et d'autres pays intéressés du G7. Cette initiative s'appuiera sur les efforts en cours, notamment la PHCPI, le JLN et le Mécanisme de financement mondial, et s'alignera sur l'accélérateur relatif aux soins de santé primaires du Plan d'action mondial pour les objectifs de développement durable. 

La France s'est engagée à mener l'initiative sur les soins de santé primaires au moins jusqu'en 2022 dans le cadre de ses engagements en matière de santé au sein du G7. D'autres réunions ministérielles du G7 sous la présidence française, comme la réunion sur l'éducation et le développement qui aura lieu en juillet, seront également l'occasion d'établir des liens intersectoriels avec l'éducation, l'emploi et le genre et de faire progresser le capital humain.


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