Publié sur Opinions

La pauvreté au cœur de l’interview de Jim Yong Kim par Richard Quest (CNN)

Richard Quest, de CNN, pendant la discussion avec Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale

L’ambiance matinale est bon enfant, à quelques minutes de la diffusion en direct et dans le monde entier de leur entretien. Le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, et Richard Quest, de CNN, plaisantent agréablement. Mais dès que les deux hommes abordent la question de la lutte contre l’extrême pauvreté, le sérieux reprend le dessus. L’enjeu est de taille : pour tenir l’objectif fixé pour 2030, il va falloir réduire de moitié le taux actuel (de 18 %) à l’horizon 2020.

« Après avoir examiné le problème sous tous les angles, nous en sommes venus à la conclusion que pour tenir notre objectif de 3 %, il fallait atteindre un taux de 9 % en 2020 ». Voici ce que Jim Yong Kim a déclaré à Richard Quest dans une interview retransmise en direct sur Internet en arabe, en anglais, en espagnol et en français et que l’on pouvait suivre sur Twitter (#wblive).

Jim Yong Kim : « Donc nous avons désormais un objectif intermédiaire. Sept ans pour réduire de moitié la pauvreté… ». L’entretien a balayé un large éventail de thèmes, de l’économie mondiale à l’urbanisation en Chine en passant par le Printemps arabe, les médias sociaux – et la nouvelle stratégie (a) du Groupe de la Banque mondiale, entièrement tendue vers une utilisation optimale de ses savoirs, de ses données, de ses talents et de ses moyens financiers.

L’échange a été l’occasion d’examiner les chances d’atteindre les deux objectifs ambitieux de lutte contre la pauvreté adoptés au printemps dernier par les 188 pays membres du Groupe de la Banque mondiale : ramener le nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour à 3 % voire moins d’ici 2030 ; et promouvoir les revenus des 40 % les plus pauvres dans les pays en développement.

Mais comme l’a souligné Jim Yong Kim, si ces pays s’en tiennent à la croissance enregistrée en moyenne ces vingt dernières années, ces objectifs resteront hors de portée.

Jim Yong Kim : « Ils doivent parvenir à un niveau de croissance similaire à celui de leur meilleure phase d’expansion des vingt dernières années et non au taux moyen de la période. C’est loin d’être gagné. Comment les mettre sur cette trajectoire ? »

Richard Quest : « Réduire de moitié la pauvreté, donc… J’en profite pour indiquer à ceux qui nous suivent en ligne qu’on ne parle là de tailler dans le superflu. Avec 1,25 dollar par jour, vous ne pouvez pas vous payer ne serait-ce que la moitié d’un cafe latte de Starbucks ».

Jim Yong Kim a détaillé sa stratégie : pour atteindre ces objectifs, il faut repenser le mode de fonctionnement du Groupe de la Banque mondiale, en renforçant la coopération en interne et en tirant le meilleur de ses connaissances, de ses talents et de ses moyens financiers, dans le but de s’attaquer à l’urbanisation rapide ou au changement climatique.

Mais même ainsi, l’assistance étrangère ne suffira pas pour couvrir les immenses besoins d’infrastructures des pays en développement ou pour parvenir au niveau de croissance requis pour réduire la pauvreté.

Jim Yong Kim : « Nous avons bien compris l’utilité critique des partenariats public-privé ». Nous savons que les pays en développement « doivent mobiliser l’aide étrangère et les ressources intérieures au service d’un secteur privé tournant à plein régime. Les entreprises privées y créent 90 % des emplois. Si nous voulons de la croissance, nous devons faire collaborer les acteurs publics et les acteurs privés ».


Auteurs

Donna Barne

Rédactrice pour les sites institutionnels

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