Publié sur Opinions

Pour que les pauvres bénéficient des retombées du commerce mondial

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Une femme porte des oignons au marché au Mali. Photo - Irina Mosel / ODI via Flickr Creative Commons
Cette semaine, le Groupe de la Banque mondiale – premier fournisseur d’aide multilatérale pour le commerce – participe au Cinquième examen global de l’Aide pour le commerce à Genève, siège de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Tous les deux ans, cette manifestation réunit les acteurs du commerce mondial de tous horizons – ministres du commerce, responsables d’organisations internationales de développement, représentants du secteur privé et de la société civile. Pour le Groupe de la Banque mondiale, il s’agit de voir comment les échanges peuvent concourir à la réalisation de son double objectif : mettre fin à la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée.

Le rôle des échanges dans la lutte contre la pauvreté est au cœur d’une nouvelle publication conjointe de l’OMC et de la Banque mondiale, dont le lancement est prévu le 30 juin, premier jour de l’Examen global. Ce rapport insiste sur le fait que, pour mettre fin à la pauvreté d’ici 2030, il faut redoubler d’efforts pour rapprocher les plus démunis — soit pratiquement 1 milliard de personnes dans le monde — des opportunités commerciales. Le texte complet sera disponible en ligne dès le 30 juin, ainsi que des informations complémentaires sur le programme qu’il préconise pour maximiser les gains du commerce des plus pauvres.

La réduction du coût des échanges — le thème retenu pour le Cinquième examen — est un volet essentiel de cette action. La Banque mondiale présentera à cette occasion une nouvelle analyse fondée sur une base de données élaborée avec la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), qui montre comment le coût de l’acheminement des biens vers des marchés extérieurs est singulièrement plus élevé pour les pays en développement. Ainsi, les pays à faible revenu sont confrontés à des coûts trois fois supérieurs en moyenne à ceux supportés par les économies avancées, les pays enclavés et les petits États insulaires étant particulièrement pénalisés. Les raisons de ce surcoût varient, de la médiocrité des réseaux routiers à l’obsolescence des structures juridiques et réglementaires, en passant par une logistique défaillante, des installations portuaires inadéquates, des procédures douanières archaïques ou encore la corruption aux postes-frontières. La réduction de ces coûts permet aux entreprises des pays en développement de devenir plus compétitives et, ce faisant, de profiter pleinement des opportunités commerciales. La mise en œuvre de l’Accord sur la facilitation des échanges y contribuera et sera à ce titre l’un des thèmes centraux de l’Examen, sachant que seules des stratégies d’ensemble pour lever les différents freins auront un impact maximal.

La réunion de Genève permettra de partager l’expérience et l’analyse du Groupe de la Banque mondiale sur un certain nombre de leviers à actionner pour réduire le coût des échanges.

La Banque mondiale s’efforce ainsi de connecter les entrepreneurs aux marchés à travers le commerce électronique et de remédier aux « deltas numériques », ces obstacles qui plus qu’ailleurs freinent le commerce en ligne dans les pays en développement. L’objectif est d’ouvrir ce secteur extrêmement prometteur aux entreprises de ces pays. L’aptitude des petites entreprises à accéder aux systèmes de paiement électronique et des entrepreneurs à ne pas subir le monopole du contrôle de l’accès à Internet, monnayé au prix fort, est également liée à la création de débouchés et à la réduction des coûts.

La Banque mondiale aide les pays à respecter les normes agricoles, contribuant ainsi à sécuriser les échanges de denrées alimentaires. En tant que partenaire fondateur du Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (STDF), elle participera à un panel pour partager son expérience en matière de soutien à la compétitivité des échanges agricoles à travers le renforcement des capacités à respecter les normes internationales.  Près des deux tiers des pauvres dans le monde sont des producteurs agricoles, qu’il faut préparer à une demande grandissante de produits et denrées répondant aux normes sanitaires et phytosanitaires.

La Banque mondiale s’associera à d’autres partenaires fondateurs du Cadre intégré renforcé (CIR) — un programme de renforcement des capacités des pays les moins avancés à participer aux échanges — pour inaugurer une nouvelle phase de ce mécanisme. Dans le cadre de ce programme, la Banque aide les PMA à concevoir et mettre en œuvre des stratégies pour tirer un parti maximal des opportunités commerciales. Son activité auprès des PMA est en plein essor : le Groupe de la Banque mondiale apporte désormais plus de 1,1 milliard de dollars d’aide au commerce aux PMA, contre 540 millions en 2009.

Parallèlement, des collègues du Groupe de la Banque mondiale prendront part à des discussions sur la mise en œuvre de l’Accord de facilitation des échanges, la réduction du coût du commerce dans la filière du coton, l’autonomisation des femmes à travers le commerce, les solutions pour démanteler les barrières non tarifaires, la facilitation des échanges en Asie du Sud, le soutien aux pays enclavés et le rôle du commerce dans l’aide d’urgence et la reconstruction. Ces discussions seront aussi l’occasion d’aborder avec les clients du Groupe les éventuels problèmes qui les occupent.

Le Groupe de la Banque mondiale se réjouit de pouvoir ainsi favoriser la création de passerelles entre le commerce et ses objectifs de croissance durable, d’éradication de la pauvreté et de promotion d’une prospérité partagée. La réunion de Genève constitue à cet égard un tournant majeur dans nos efforts conjoints pour progresser.

Auteurs

Anabel Gonzalez

Consultante Commerce et investissement, Banque mondiale

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