Si les jeunes Africains sont dotés des compétences informatiques dont ils ont besoin, ils pourront pleinement tirer parti de l’économie numérique. Voici comment nous pourrons améliorer ces capacités numériques :
Encourager la culture des stages d’études
Il est très rare de voir les jeunes Tanzaniens chercher un stage, à moins que cela ne soit imposé par les instituts où ils étudient. En encourageant l’habitude de rechercher par soi-même un stage pratique, on donnerait aux jeunes un avantage supplémentaire, une occasion d’acquérir les compétences numériques que sans cela ils ne pourraient obtenir. Grâce à cette culture des stages, les étudiants disposeront également d’un temps de réflexion pour redéfinir leur parcours de carrière, faire l’expérience d’une dynamique professionnelle et définir les fonctions qu'ils pourront occuper à l’avenir.
Actualiser les programmes et politiques d’enseignement des technologies de l’information et de la communication (TIC)
Les programmes et politiques d’enseignement des TIC doivent être revus de fond en comble en Tanzanie. Le nouveau programme devra prévoir des sujets comme les compétences numériques ou le b.a.-ba des finances et de l’entrepreneuriat. Le but de ces matières sera de montrer aux élèves comment faire des investissements et devenir suffisamment compétents pour être des acteurs et utilisateurs clés de l’économie numérique et des emplois de demain. En mettant à jour ses programmes scolaires, notre nation sera mieux à même de faire émerger une jeune génération douée de capacités numériques et d’esprit d’entreprise, ce qui stimulera les investissements de l’économie numérique et déterminera l’avenir de la dynamique du travail.
Des pôles projets en accès libre dotés d’une connexion Internet illimitée
Il s’agira de mettre en place des pôles en accès libre offrant des possibilités illimitées d’apprentissage et d’accès Internet. L’économie numérique va de pair avec la connectivité. Le principal objectif de ces pôles sera que les jeunes développent un apprentissage autogéré et à leur propre rythme, tout en acquérant des compétences numériques et en s’appropriant le chemin menant à la réalisation de leur projet. Les jeunes pourront interagir entre eux et avec le groupe, en fonction de leurs intérêts communs, pour travailler sur les projets, pourvu que ceux-ci supposent une solution numérique. Ils développeront les compétences numériques au cours du processus de réalisation des projets et auront une chance de travailler main dans la main avec les facilitateurs, afin d’atteindre leur objectif ultime. Une fois par an, les jeunes exposeront leurs innovations, les proposeront à des investisseurs, obtiendront des financements et des parrainages et pourront lancer leurs propres entreprises. Ainsi, les jeunes seront en mesure de façonner leurs propres façons de travailler.
Conclusion
Soyons honnêtes : ces recommandations ne seront effectives que lorsque le gouvernement et les autres parties prenantes ouvriront des portes pour les jeunes qui cherchent des stages afin de préparer leur avenir professionnel, que le secteur éducatif collaborera avec le monde de la technologie pour se mettre à jour régulièrement, et que les sociétés de télécommunications mettront en place des forfaits Internet destinés aux jeunes afin qu’ils puissent jouir en permanence d’une connexion.
Alice Ahadi Magaka est une lauréate de la compétition régionale Blog4Dev 2019 organisée par la Banque mondiale en Afrique.
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