Depuis l’école primaire jusqu’à l’accompagnement des start-ups, préparons-nous à l’économie numérique !

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Cette ère numérique n’est pas un phénomène temporaire, ni une tendance du moment qui s’effacera avec le temps. C’est la plateforme qui réunit les acteurs principaux du système économique, créant ce qu’on appelle l’économie numérique.

La nature même du travail a été transformée par l’économie numérique. Se lever à 6 heures du matin, sortir du travail à 15 heures ? Ce n’est plus la seule façon possible de vivre. Votre bureau, désormais, ça peut être votre ordi, votre lit ou votre espace de coworking préféré. Esprit d’entreprise et « économie des petits boulots » jouent un rôle clé pour déterminer notre expérience de l’économie numérique. Sachant que 35 % des internautes de la planète sont africains, nous pouvons aisément y voir l’opportunité d’entrer en contact avec le monde via les plateformes numériques. Le côté positif, c’est que beaucoup de jeunes Africains deviennent indépendants, soit comme entrepreneurs, soit comme free-lances. Mais comment pouvons-nous affûter les compétences de ces jeunes femmes et hommes afin qu’ils puissent s’adapter aux besoins de l’économie numérique du monde futur ?

Nous, les enfants du millénaire, sommes natifs du numérique. Nous avons tous grandi à l’ère des technologies digitales. Malheureusement, les jeunes d’Afrique n’ont pas tous accès de la même façon à ces opportunités. Il nous faut rattraper notre retard : pour veiller à être prêts pour les emplois de demain, nous devons avant tout inculquer les bases des technologies de l’information et de la communication (TIC) aux femmes et aux élèves du primaire. L’alphabétisme numérique donnera aux femmes, surtout dans les zones rurales, une chance d’intégrer le marché virtuel du travail. Par exemple, nombre de Soudanaises aujourd’hui se servent des médias sociaux pour proposer leurs produits. Ces femmes voient les médias sociaux comme une plateforme où elles peuvent vendre leurs produits en contournant les difficultés qu’elles rencontreraient sans cela, en raison des contraintes socioculturelles.  

En outre, pour que les jeunes intègrent l’économie numérique, nous devrions augmenter les opportunités d’investissement en faveur des start-ups du numérique. Il est indispensable, à mon avis, que les jeunes entrepreneurs aient une compréhension de la façon dont ils peuvent mobiliser des investissements internationaux pour lancer leurs start-ups numériques. C’est pourquoi les sociétés de capital-risque et les investisseurs providentiels devraient veiller à travailler avec les jeunes entrepreneurs et les encourager à tirer profit de l’ère de l’économie numérique.

D’un autre côté, je sais que dans nombre de pays africains, au Soudan par exemple, les réglementations régissant les sociétés en général sont mal comprises dans le cas des nouvelles entreprises. Les entrepreneurs perçoivent les politiques et réglementations existantes comme trop générales, méconnues de la plupart des gens et dans certains cas, formulées de façon imprécise. Les réglementations en place constituent donc un obstacle pour les nouvelles entreprises, notamment à cause de la fiscalité excessive et de l’obligation d’interagir avec les services de l’État à tous les stades de leur développement. Si une réforme des politiques publiques vis-à-vis des entreprises est envisagée, elle devra être axée sur la facilitation des procédures et la mise en place de réglementations spécifiques visant à appuyer et encourager les jeunes à contribuer à l’ère de l’économie numérique.

Avant tout, il faut que les jeunes soient bien informés et conscients des opportunités et des difficultés qui surgiront dans l’économie numérique du futur, pour qu’ils puissent les envisager et s’y atteler dès les premiers stades.


Auteurs

Moneera Yassien

Lauréate du concours régional Blog4Dev2019 au Soudan, organisé par la Banque mondiale Afrique.

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