De par le monde, la nature du travail évolue en permanence. De même que beaucoup de gens, par le passé, craignaient que les machines prennent nos emplois, nombreux sont ceux qui ont cette peur encore de nos jours.
Il y a quelques mois, je chattais avec un de mes amis. La conversation portait sur l’arrivée de nouveaux guichets mobile money, soit ces guichets où les gens peuvent envoyer et recevoir de l’argent dans toute la Zambie, via un distributeur automatique mis à disposition par le propriétaire du guichet. L’introduction de ces guichets automatiques mobile money, qui fonctionneraient de manière similaire aux distributeurs de banque, signifiera que ces emplois de caissier disparaîtront. Mon ami s’opposait fermement à cette idée et m’écrivait : «Eh bien, c’est certain, les gens vont perdre leur boulot ». Cela montre que même dans le monde d’aujourd’hui, les jeunes ont peur que les machines volent nos emplois et contribuent ainsi à l’augmentation du chômage.
Pourtant les jeunes, les gouvernements et les autres parties prenantes doivent comprendre que la technologie est l’avenir et qu’avec le progrès technologique, de nouvelles opportunités seront créées. Mais cela ne pourra se faire que si l’on investit de façon adéquate dans le capital humain, puisque ce domaine essentiel est sous-investi. D’après le rapport 2019 de la Banque mondiale, « les pouvoirs publics [devraient] investir dans le capital humain, notamment dans l’éducation préscolaire, afin de développer des compétences cognitives et socio-comportementales d’ordre supérieur en plus des compétences fondamentales ». Investir dans le capital humain : voilà ce qui pourrait réellement améliorer les compétences de la jeunesse en Zambie et la préparer à l’économie numérique et aux emplois de demain. J’axerai ma réflexion sur deux manifestations du capital humain : l’éducation et la santé.
Investir dans l’éducation est vital pour préparer les jeunes Zambiens à l’avenir du monde du travail. Dans ce contexte, on entend par éducation aussi bien l’enseignement formel qu’informel. L’éducation devrait s’efforcer avant tout de donner aux jeunes des compétences cognitives, adaptatives et socio-comportementales telles que l’empathie, la résilience, la persévérance, la résolution de conflits, la gestion des relations et la pensée critique, entre autres. Ces capacités enrichissent le capital humain qui est nécessaire à l’économie numérique. Tout en accélérant le développement des nouvelles technologies, l’éducation prépare également les jeunes aux emplois de demain.
Mais l’avenir du travail a besoin d’une main-d’œuvre en bonne santé. Il est donc tout aussi important d’investir dans le secteur médical. L’investissement dans la santé résultera en une augmentation de la productivité, de l’espérance de vie, de nouvelles perspectives d’emploi et du développement humain. En Zambie, par exemple, cela signifierait renforcer le système médical en favorisant les partenariats public-privé et les technologies numériques appliquées à la santé, surtout dans les cliniques et hôpitaux étatiques qui satisfont aux besoins de l’ensemble de la population zambienne. C’est essentiel pour l’avenir du travail, car les gens sont plus productifs lorsqu’ils sont en bonne santé.
En conclusion, les États africains devraient faire d’énormes investissements dans les secteurs de l’éducation et de la santé pour préparer la jeunesse aux emplois de demain. Les investissements dans le capital humain permettront d’augmenter la productivité des individus.
Musopa Kalenga, de la Zambie, est une lauréate de la compétition régionale Blog4Dev 2019, organisée par la Banque mondiale en Afrique.
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