La façon dont la scolarité est structurée en Afrique attire surtout les élèves vers des métiers “conformistes”, réduits à quelques domaines comme la médecine, le droit, l’ingénierie ou la comptabilité. L’accent est très peu mis sur l’innovation ou l’entrepreneuriat. Il est important de noter que ces dynamiques sociales n’ont presque aucun lien avec le capital. En Afrique, les esprits n’apprennent qu’à obéir à l’enseignant, lire des livres afin de les régurgiter, passer des examens, obtenir des diplômes puis chercher un emploi (qui sera alors considéré comme la réussite de toute une vie). L’Afrique n’est qu'un continent dont la majorité de la population ne fera jamais la différence sur le plan cognitif et n’apportera pas de changements positifs pour faire progresser nos économies et nos pays.
Le système n’encourage pas l’innovation. Ces constatations vis-à-vis du système éducatif existant expliquent comment j’ai eu l’idée de créer Open Minds Initiative Africa, une mission qui se propose d’élargir l’enseignement actuel pour ouvrir les esprits et se lancer dans des réalisations révolutionnaires, afin que les gens évoluent avec les changements et se montrent à la hauteur des besoins de la génération du numérique. Alors que les technologies se complexifient, ce que l’on attend d’un employé devient également plus compliqué. Cette initiative sera un mouvement destiné à améliorer les compétences personnelles en créant et favorisant les activités qui nourrissent le raisonnement critique, l’hygiène émotionnelle, la maîtrise du b.a.-ba de la finance, la planification professionnelle et personnelle, etc. La mission est d’étudier les Africains, de les éclairer et de les préparer à raisonner et explorer la vie au-delà des limites d’une éducation basique. À cet effet, des recherches approfondies seront menées sur l’intelligence émotionnelle et la psychologie clinique, afin de déterminer des opportunités d’apprentissage uniques, ciblées sur les problèmes auxquels font face les Africains, d’une façon qui utilise les technologiques qui progressent de manière exponentielle. Cette initiative sera donc axée sur l’agencement des conclusions sous forme de conférences, en ligne et sur le terrain, ainsi que sur des ateliers et campagnes à thème qui cibleront la résolution de problèmes complexes, le travail d’équipe et l’adaptabilité – afin de répondre à la demande de plus en plus grande du marché du travail.
Open Minds Initiative Africa aidera à créer une identité africaine qui pousse les « enfants du millénaire » à la responsabilité personnelle, la réalisation et l’innovation. Elle enseignera des techniques comme la pensée critique et le raisonnement logique, et nourrira de nouvelles habitudes dans leur ensemble – celles-là même qui ont assuré l’essor de personnes comme Elon Musk et Jack Ma, qui ont eu un impact sur leur pays et le monde entier. Pour y parvenir, il faudra éclairer les jeunes sur la réalité de la vie, en les appelant notamment, et c’est indispensable, à intégrer la technologie à chaque aspect de leur vie. En outre, l’enseignement de la planification financière et personnelle pour tous augmentera les chances de voir émerger des travailleurs cosmopolites et des personnes doués d’un degré d’adaptabilité élevé aux évolutions technologiques de l’ère de l’intelligence artificielle.
En conclusion, l’éducation ne peut être cantonnée à la transmission d’informations (limitées, de toute manière) de sorte que les jeunes connaissent le contenu d’un manuel et soient récompensés pour l’avoir régurgité. Elle devrait plutôt consister à former l’esprit à raisonner de façon adéquate et penser de manière ambitieuse, en fonction de ses propres capacités. Open Minds Initiative Africa veillera à ce que, puisque les enfants sont tous au départ naturellement curieux et avides d’expérimenter, ces dons soient soutenus et orientés jusqu’à l’âge adulte. C’est cela qui permettra d’affûter les capacités nécessaires pour préparer la jeunesse africaine à l’économie numérique et aux emplois de demain.
Tatenda Magetsi, du Zimbabwe, est un lauréat de la compétition régionale Blog4Dev 2019, organisée par la Banque mondiale en Afrique.
Prenez part au débat