Ce blog a été rédigé par l’un des 38 gagnants du concours Blog4Dev 2021, un concours annuel organisé par les bureaux de pays de la Banque mondiale, et qui invite les jeunes à s'exprimer sur un sujet essentiel au développement économique de leur pays. Les lauréats de cette année ont répondu à la question suivante : Comment les jeunes pouvaient s’associer à leurs gouvernements et aux organisations de la société civile pour faire face à l'impact de la COVID-19 et construire un système social et économique plus solide après la pandémie ?
Le Mali, à l’instar d’autres pays de la sous-région, a été gravement touché par la pandémie de la COVID-19 (coronavirus). Selon les estimations du ministère de la santé et du Développement social à la fin du mois de novembre 2020, 4 505 personnes avaient contracté le virus et 148 personnes étaient décédé. En plus de ce bilan lourd en vie humaine, la pandémie a eu un impact négatif sur la vie économique et sociale du pays.
En effet, des milliers de personnes se sont vues privées d’emplois et d’écoles. D’autres ont été affectées par la pauvreté et la précarité qui s’en ont suivi. Jamais une crise sanitaire n’avait causé autant de préjudices soutenaient certains observateurs. Des millions de maliens ont connu et vécu l’insécurité alimentaire à cause de cette pandémie.
L’intervention de l’État et des organisations de la société civile (OSC) était donc très attendue. Mais connaissant bien le contexte malien, marqué surtout par la recrudescence des crises socio-politiques auxquelles s’est greffée la pandémie, le gouvernement seul peut-il parvenir à contenir cette dernière ?
La réponse à cette question renvoie non seulement au rôle imminent des OSC mais aussi celui des jeunes dans la consolidation des efforts de l’Etat. En effet, représentant la couche majoritaire et maitrisant les nouvelles technologies de l’information et de la communication, les jeunes peuvent s’allier au gouvernement pour sensibiliser les populations sur le respect des mesures barrières. Ils peuvent aussi apporter leur soutien au personnel sanitaire en tant que bénévole. En outre, les jeunes peuvent aider le gouvernement dans la distribution équitable des mesures d’accompagnement prévues pour les populations. Ce qui pourra permettre de réduire, voire d’arrêter la chaine de contamination de la COVID-19 et favoriser le retour à la normale.
Cependant, après la pandémie, quel système social ou économique existera-t-il pour renforcer la résilience du Mali face aux crises sanitaire futures ?
Ayant réduit les interactions sociales à l’utilisation des réseaux sociaux, la COVID-19 a suscité le débat sur l’utilisation profitable de ces derniers. C’est pourquoi, à notre avis, il convient de mettre cet outil à contribution pour l’instauration d’un système social plus solide.
Ce faisant, les jeunes vont, avec le concours du gouvernement, créer ou développer des plateformes numériques qui répondent aux besoins des populations. Ensuite, ils vont sensibiliser celles-ci sur l’importance des interactions en ligne comme moyen de prévention des crises sanitaires. Des solutions, comme la formation en ligne, la télé travail et la vente en ligne, peuvent renforcer cette tendance, et en conséquence la résilience des maliens à faire face aux crises sanitaires futures.
S’agissant de la construction d’un système économique post pandémie, il faut aussi noter que la jeunesse est d’un atout considérable pour ce projet . Ayant perdu son boulot à cause de la pandémie ou évoluant dans l’informel pour la plupart, les jeunes peuvent s’investir dans le domaine de l’entreprenariat. De cette façon, ils vont contribuer à la réduction du chômage, à la productivité, au développement des richesses et à l’économie du pays.
Mais de tels projets nécessitent de l’accompagnement de la part de l’État et des institutions financières. Il va falloir que l’Etat malien adopte une politique de promotion des petites et moyennes entreprises, et mette en place un système d’allégement fiscal profitable aux jeunes startups.
Quant aux institutions financières, elles doivent accorder aux jeunes entrepreneurs des lignes de subvention et des taux intérêts préférentiels dans l’octroi des crédits, de sorte que leurs entreprises puissent essouffler les premières années d’existence.
C’est à ce prix que les jeunes entrepreneurs pourront à leur tour créer des emplois durables et de qualité, et par la même occasion, rétrécir le champ d’action du secteur informel au Mali. Car, il faut savoir que l’informel tue l’économie, surtout quand il est associé à une pandémie comme tel est le cas dans notre pays, il peut s’avérer cataclysmique.
Zamba Ousmane Doumbia est le lauréat du concours Blog4Dev 2021 pour le Mali. Voir la liste de tous les lauréats du concours Blog4Dev 2021.
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