Le Tchad regorge de ressources humaines pour son développement car sa population est majoritairement très jeune. On y compte plus de femmes que d'hommes. Mais force est de constater qu’elles sont confrontées à d'énormes problèmes, notamment celui du mariage précoce.
Malgré le travail des autorités pour y mettre un terme, cette pratique a des répercussions considérables sur les victimes et atteint des proportions inquiétantes. En réalité, il ne suffit pas de promulguer des lois et de signer des conventions internationales, encore faut-il que les mentalités évoluent. Le poids des traditions et l'influence de principes religieux extrémistes expliquent cette situation. Il faut donc réfléchir à des solutions réalistes et mieux adaptées pour mettre fin à cette pratique.
Il faut d'abord commencer par accroître les stratégies de lutte contre la pauvreté. Certaines familles pauvres donnent souvent trop tôt leurs filles en mariage parce qu’elles préfèrent avoir des gendres riches afin de les aider et les faire sortir de la pauvreté.
Il faut ensuite se débarrasser du poids des traditions, la plupart des ethnies tchadiennes sont dominées par leurs coutumes où la femme est avant tout une mère et une épouse, placée sous l'autorité de son mari. C’est pourquoi elle passe de l'autorité de son père à celle de son mari. Ces coutumes protègent rarement l'intérêt des filles.
Le gouvernement a aussi son rôle à jouer, en renforçant sa politique de promotion de la fille et en étant moins flegmatique dans l'application des conventions relatives au droit des filles. Mieux encore, en intégrant davantage les femmes dans la vie publique et politique pour faire entendre leur voix.
La lutte contre le sexisme ou la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes doit commencer à la maison et à l'école. Bien que nous soyons au 21e siècle, les représentations sont encore trop stéréotypées dans les illustrations de manuels scolaires : les filles se rendent généralement au marché tandis que les garçons vont au bureau. Il est temps d’arrêter de cantonner le rôle de la femme au foyer. En outre, il est important d’amener les jeunes filles à connaître leurs droits. Car la plupart des jeunes filles mariées contre leur volonté ignorent que la loi les autorisent à s'y opposer.
Pour y parvenir, il faut mettre un accent particulier sur la sensibilisation, en invitant les parents repentis, les victimes, les leaders religieux et chefs coutumiers à témoigner. Cette sensibilisation peut utiliser plusieurs canaux de communications : la presse écrite, la radio, la télévision, des affiches, le cinéma et les réseaux sociaux, en diffusant les messages dans les langues officielles et locales les plus parlées.
Seule une prise de conscience collective et des efforts pour accorder une plus grande importance aux filles en leur donnant les moyens de réussir dans la vie, permettront de mettre définitivement un terme à la pratique du mariage précoce.
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