L’Afrique subsaharienne enregistre l’un des taux les plus importants de mariage précoce dans le monde, et la République du Congo n’échappe pas à ce constat. Selon les données les plus récentes du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), entre 2006 et 2017 la République du Congo a recense 27 % de jeunes filles mariées avant l’âge de 18 ans.
Aujourd’hui, il est primordial d’oeuvrer pour faire chuter ce taux.
Pour ce faire, nous proposons ces solutions :
- L’éducation au sein des ménages
La tradition et la culture sociale font partie des raisons pour lesquelles les filles sont mariées tôt chez nous. Dans nos sociétés la femme est encore considérée, dans certains endroits, comme celle qui devrait rester au foyer et l’on n’encourage pas assez nos filles à se considérer comme actrices de leurs choix et de leur propre bonheur. Il faudra sensibiliser les familles congolaises et convaincre les parents des dangers du mariage précoce. Il s’agit d’une forme de bataille culturelle destinée à favoriser l’équité et l’égalité des sexes qui bien qu’elles figurent dans la Constitution, ne sont pas toujours mises en valeur. Il faudra franchir le premier pas, celui de permettre aux mères d’apprendre à leurs filles à devenir responsable de leurs choix et d’apprendre aux pères à encourager leurs filles mais aussi apprendre à leurs garçons à respecter la place des filles.
- L’accompagnement durant le cursus scolaire
Parce que l'une des raisons pour lesquelles les filles sont mariées tôt chez nous est la pauvreté, il faut encourager les filles à étudier. Les accompagner tout le long de leur cursus dès l’école primaire jusqu’au secondaire. Certaines choisissent de se marier tôt parce qu'elles considèrent qu’elles n’ont pas beaucoup de choix qui s’offrent à elle dans la vie.
Les jeunes filles non éduquées se retrouvent très tôt dans le besoin et n’ont parfois pour seule alternative que d’aller en ménage ou se marier pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.
Une jeune fille éduquée est mieux armée pour faire face aux pressions sociales et familiales qui influent sur ses décisions et aurait de meilleures opportunités et une statue social par le travail qui lui permettrait de s’épanouir.
- Création des campagnes d’éducation sexuelle
Dans la culture congolaise, les grossesses hors mariages conduisent à l’abandon de la fille chez l’auteur de la grossesse, ce qui conduit parfois des jeunes filles à se mettre en ménages et à se marier très tôt. L’éducation sexuelle, des jeunes filles et des jeunes garçons permettrait de prévenir de nombreuses grossesses précoces. À ce jour, il existe beaucoup d’organismes internationaux, d’ONG et de fondations oeuvrant pour le bien-être et l’éducation des femmes et des filles mais ce n’est pas toujours suffisant.
- Création des espaces de partage
Les jeunes filles ont aussi besoin d’espaces où elles peuvent exprimer leurs craintes et partager leurs problèmes avec des personnes pouvant comprendre leur quotidien et ce qu’elles vivent afin de leur proposer des solution adaptées à leur situation.
- Renforcement des sanctions
Le mariage précoce est interdit par la loi et passible d’une peine de prison, néanmoins le phénomène persiste. Il est du devoir de l’État de veiller à l’application de ces lois et à l’établissement des peines pour dissuader et prévenir d’éventuels cas.
En somme, plusieurs acteurs de la société doivent mettre en commun leur effort pour diminuer le taux de mariages précoces. Ces efforts auront aussi pour conséquence de faire bénéficier l’Afrique d’une force supplémentaire de travail et de gains. En rejoignant le monde du travail, ces femmes de demain contribueront au développement de leur pays et augmenteront le niveau de vie de leurs familles, en particulier dans les milieux les plus pauvres.
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