La qualité des services publics est fondamentale pour le bien-être de la population, en particulier les pauvres. C’est la raison pour laquelle la situation au Cameroun est préoccupante.
Les indicateurs de prestations de services au Cameroun sont généralement inférieurs à ceux de pays ayant des niveaux de revenu similaire. Pour des indicateurs tels que l’achèvement des études primaires et la mortalité juvénile, ses résultats sont même inférieurs à la moyenne de l’Afrique subsaharienne.
De plus, la situation s’est détériorée dans certaines localités les moins développées au cours des dix dernières années.
Il est particulièrement préoccupant de noter une réduction de l’accès aux installations sanitaires et à l’eau potable, ainsi qu’un accroissement de la mortalité juvénile dans certaines régions.
La fréquentation scolaire a diminué à l’Est en dépit des efforts déployés dans le domaine de l’enseignement primaire. De la même manière, certains indicateurs se sont détériorés dans les zones les plus riches — surtout à Yaoundé pour ce qui est de l’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires, et de l’accroissement de la mortalité juvénile ; et à Douala pour l’accès à l’eau potable.
Le Gouvernement du Cameroun mise sur la décentralisation pour améliorer les prestations de services publics, mais pour que cette stratégie fonctionne, quelques pièces maîtresses doivent être d‘abord mises en place.
Le cadre juridique qui régit actuellement la décentralisation des finances publiques doit être clarifié, les responsabilités se chevauchent, et, à plusieurs égards, sujettes à diverses interprétations. Il n’y a toujours pas de véritable transfert de compétences et les communes ne mobilisent que peu de recettes propres : une lacune importante pour l’instauration d’une contrainte budgétaire forte. Les communes dépendent par contre dans une très large mesure des transferts financiers qu’elles reçoivent du centre, un système qui favorise les plus riches d’entres elles. La procédure budgétaire actuelle ne reflète pas pleinement les priorités locales et ne favorise pas la discipline budgétaire au niveau des collectivités décentralisées.
Dans ce contexte, des attentes pour de meilleurs services ont cependant été nourries, et il pourrait y avoir des répercussions défavorables si elles n’étaient pas satisfaites.
Néanmoins, la décentralisation au Cameroun n’étant qu’à ses débuts, il est opportun de mettre en place ces pièces maitresses pour assurer que la décentralisation des finances publiques puisse conduire à une meilleure prestation de services pour tous les Camerounais.
--> Cahiers Économiques du Cameroun Juillet 2011
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