Lorsque l'on parle du secteur de la microfinance au Niger, on entend souvent les termes de restructuration et de réforme, comme si la faible pénétration du crédit dans les zones rurales était forcément due à des institutions financières à restructurer et à réformer. Une nouvelle étude (Jose Pedrosa et Quy-Toan Do, How does geographic distance affect credit market access in Niger ?) étudie les caractéristiques du marché du crédit au fur et à mesure que l'on s'éloigne des centres urbains.
Le constat est sans appel : les coûts de transaction liés à la distance géographique sont répercutés sur les ménages sous la forme de taux d'intérêt plus élevés, de conditions d'octroi de crédit plus draconiennes, et au final, d'un accès à la finance plus restreint pour les ménages les plus défavorisés.
Dans un pays où la population est ainsi clairsemée, les coûts d'accès aux marchés doivent être pris en charge d'une manière ou d'une autre. S'agissant du marché du crédit, si l'Etat ne s'en acquitte pas, les populations isolées, pauvres et vulnérables le feront. Il y a donc un arbitrage délicat à faire entre la viabilité financière des institutions de microfinance et leur mission de réduction de la pauvreté.
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