À l’échelle mondiale, malgré des avancées, l’investissement au profit de l’égalité des genres reste insuffisant. C’est ce qu’a reconnu, le 21 septembre, un panel d’experts lors de l’Open Forum – Hommes-femmes : parvenir à l’égalité organisé par la Banque mondiale.
Certes, de plus en plus de filles sont scolarisées et l’espérance de vie des femmes s’allonge, mais « le tableau est contrasté », a déclaré le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick. Si un « potentiel considérable » de progrès existe bel et bien, des changements majeurs sont nécessaires pour qu’il se concrétise.
« Nous n’avons pas nourri d’ambitions assez grandes pour les filles et les femmes, a affirmé Maria Eitel, PDG et présidente de la fondation Nike. [L’émancipation] doit être repensée à une échelle bien supérieure. »
Robert Zoellick et Maria Eitel faisaient partie des 10 membres du panel qui a débattu de cette question pendant l’Open Forum. Celui-ci a été diffusé sur le web le 21 septembre et était animé par Hala Gorani, de CNN International. Des milliers de personnes ont participé à un tchat de 24 heures lancé la veille. Cet événement a fait suite à la publication d’un rapport phare de la Banque mondiale, le Rapport sur le développement dans le monde 2012 : Égalité des genres et développement.
Selon les membres du panel, les femmes doivent bénéficier d’une autonomisation économique et politique, d’opportunités d’emploi et d’un accès aux financements. À ce jour, même si elles remboursent mieux leurs emprunts que les hommes, et prennent de meilleures décisions concernant le budget du ménage, elles ont beaucoup moins d’opportunités économiques qu’eux. Les femmes produisent 75 % des denrées alimentaires mondiales, mais ne détiennent que 15 % des terres. On dénombre 35 % de femmes chefs d’entreprise, mais elles ne possèdent que 1 % des richesses.
Selon la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, ministre des Finances de son pays et, jusqu’à une date récente, directrice générale de la Banque mondiale, les dysfonctionnements du marché empêchent les femmes d’accéder aux opportunités économiques, et il est illusoire d’« attendre que les individus se comportent comme ils le devraient. Pour changer la donne, il faut l’intervention d’institutions telles que la Banque mondiale et des autorités. »
« Il est impératif de mettre en place des programmes qui ciblent les femmes, faute de quoi elles resteront exclues. » Le mois dernier, sur l’ensemble du globe, des citoyens ont lancé plus de 250 idées pour « parvenir à l’égalité » et près de 5 000 ont répondu à un sondage sur l’égalité hommes-femmes auquel vous pouvez toujours participer. Sur Twitter, des célébrités comme Deepak Chopra, Goldie Hawn ou Scooter Braun, ainsi que des agences des Nations Unies, des chefs d’entreprise, des organisations à but non lucratif, des organisations caritatives et des militants, ont posté des messages sur ce thème ; 10 000 tweets ont utilisé le hashtag #thinkequal.
Durant cette foire aux idées qui a précédé l’Open Forum, une Argentine, Maria Alegre, a proposé une initiative mondiale destinée à exposer des dirigeants politiques ou économiques aux mêmes discriminations que celles subies par les femmes « vivant dans un environnement d’inégalités ». Ces hommes « vivraient, travailleraient et interagiraient exactement comme ces femmes. Ils prendraient ainsi conscience de la menace d’exclusion qui plane à chaque instant, et ils se sentiraient obligés d’agir. »
L’Open Forum s’inscrit dans le cadre d’un projet qui vise à diffuser le savoir et les données de la Banque mondiale, et à faire participer les citoyens. Ses précédentes éditions ont été consacrées à la crise alimentaire, au libre accès aux données, à l’emploi et au concept de développement ouvert.
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