Publié sur Voix Arabes

Ces entrepreneurs sociaux qui méritent notre attention

« L’entreprenariat social désigne l’activité  des entrepreneurs sociaux. Un entrepreneur social identifie un problème social et utilise les principes d’entrepreneuriat pour organiser, créer et gérer une entreprise dans le but d’induire un changement social  (une entreprise sociale). Tandis qu’un entrepreneur  mesure la performance en termes de profit et de rendement, un entrepreneur social privilégie la création de capital social. Ainsi, le but principal de l’entreprenariat social est de favoriser la réalisation des objectifs sociaux et environnementaux ». (Wikipédia)

ImageIl est probable que la plupart d’entre nous qui sommes impliqués dans les questions de développement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) peuvent citer au moins quelques exemples d’entreprises ou d’initiatives sociales dans la région. Mais je ne suis pas certaine que nous ayons tous pu nous rendre compte véritablement de l’ampleur de ce secteur et de son impact potentiel. Alors que la littérature et les études de cas disponibles sur l’entreprenariat social sont assez étendues, on constate malheureusement que la région MENA y est sous-documentée.

Pourquoi ?

De trois choses l’une : soit il n’existe pas assez d’exemples d’entreprenariat social dans la région MENA, soit il y en a mais ils ne produisent pas de résultats suffisamment satisfaisants pour qu’on en entende parler, soit les exemples de réussite existent mais,  pour une raison ou une autre, nous n’en savons pas grand-chose. Or, vu que les sociétés de la région sont peuplées majoritairement de jeunes, que leurs populations instruites ont vécu (ou vivent encore) à l’étranger et que la plupart des citoyens sont confrontées quotidiennement aux problèmes sociétaux qui assaillent leur pays, j’ai du maI à croire qu’il n’existe pas une demande suffisamment forte pour l’innovation sociale dans la région MENA.  

Les changements en cours au Moyen-Orient et en Afrique du Nord obligent — ou mieux, encouragent — tous ceux qui interviennent dans la région à changer aussi. Dans ce contexte, les entrepreneurs et les innovateurs sociaux méritent notre attention. Alors que nous sommes nombreux àla Banque mondiale à nous rendre régulièrement dans la région et que certains d’entre nous y sont basés, ce n’est que d’aventure que nous rencontrons des entrepreneurs sociaux ou que nous avons connaissance de réussites dans le secteur. Et quand c’est le cas, nous nous contentons de marquer d’un hochement de tète toute notre approbation et notre admiration pour la noblesse de leurs missions et le succès de leurs réalisations… avant de poursuivre nos réunions de travail avec nos interlocuteurs du gouvernement.

Commencer à s’intéresser aux entrepreneurs sociaux serait certes un bon début, mais aller plus loin serait encore mieux. Nous pourrions nous montrer ambitieux et définir un programme intégrant un appui financier aux entreprises sociales dans la région MENA et la promotion de réformes visant à créer cet « environnement propice » — si souvent invoqué — qui permettra aux initiatives  d’innovation sociale de se développer. Il y a tellement de choses passionnantes qui pourraient être réalisées, ce serait formidable de pouvoir les mettre en œuvre, et si possible dans le cadre de nos activités. Mais si cette façon de travailler ne cadre pas avec la mission de la Banque mondiale, nous pourrions néanmoins être des catalyseurs des énergies entrepreneuriales : ne pas nous contenter de hocher la tête  mais passer le message et aider les entrepreneurs sociaux et les initiatives qui le méritent à être reconnus. Le simple fait d’attirer l’attention sur eux et de susciter une prise de conscience sur leur rôle pourrait permettre de faire de grandes avancées. Si chaque fois que nous nous rendons dans un de nos pays clients dans la région pour rencontrer nos interlocuteurs du gouvernement, nous pouvions consacrer quelques heures à une entreprise sociale — prospère ou en difficulté, peu importe —, ce serait une bon moyen de savoir comment apporter notre  meilleure contribution possible à ce secteur.

Cet article est une traduction de la version anglaise.


Auteurs

May Wazzan

Spécialiste en emploi

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