Pendant deux très longues journées, j’ai eu le privilège de rencontrer un large éventail de hauts représentants du gouvernement. Au regard de notre emploi du temps bien fourni, nous avons enchaîné les réunions qui comprenaient des entrevues avec le Premier ministre, le ministre des Finances et de nombreux autres ministres au portefeuille stratégique.
Si j’en ai profité pour rencontrer mes futurs interlocuteurs, j’ai avant tout pu prendre directement connaissance des principales difficultés sociales et économiques auxquelles l’Algérie se heurte. À chacun de mes entretiens, j’entendais parler de l’élaboration ou du lancement de programmes destinés à relever ces défis. Au fil des heures, je comprenais mieux mon rôle et celui de la Banque mondiale dans l’appui qu’il faudrait fournir au pays pour l’accompagner dans ses efforts.
L’Algérie est dotée de vastes ressources naturelles ; en dépit d’une gestion prudence de ses gisements pétroliers et ses réserves de gaz, elle n’a guère profité d’une croissance qui stimulerait la création et la diversité d’emplois. De l’avis général, l’économie doit se diversifier et le climat des affaires s’améliorer afin de dynamiser le développement du secteur privé non pétrolier.
Parallèlement, les responsables algériens se disent déterminés à mieux accompagner les populations les plus vulnérables, en leur offrant davantage d’opportunités économiques et en leur apportant les compétences et les ressources dont elles ont besoin pour s’en saisir. Ces trois enjeux majeurs, qui figuraient au cœur de toutes nos discussions, avaient un dénominateur commun, qui entre en résonnance avec le reste de la région : l’emploi des jeunes.
Malgré la fatigue, ces deux journées m’ont édifié. Je réalise aujourd’hui plus précisément le tournant décisif et historique que vit l’Algérie, et les moyens déjà mis en œuvre pour sortir de l’ornière. Autre élément tout aussi essentiel, je suis en mesure à présent de mieux définir ma mission, en la plaçant dans la perspective des défis qui se posent au pays et au premier rang desquels figure le chômage des jeunes.
Au regard de ses ressources naturelles, l’Algérie n’a pas besoin d’emprunter à la Banque mondiale. En revanche, alors qu’elle s’emploie à rechercher les meilleures stratégies pour relever ses défis, elle a soif d’apprendre ce que d’autres pays ont entrepris, judicieusement ou non. C’est là que la Banque mondiale peut intervenir. L’expertise mondiale que notre institution peut offrir est extrêmement précieuse : elle permettra d’appuyer la volonté algérienne de diversifier son économie et de développer le secteur privé. Naturellement, les Algériens décideront in fine de la trajectoire à prendre, mais la contribution de la Banque mondiale peut les éclairer sur les réussites (et les déconvenues) d’autres pays.
L’Algérie poursuit avec persévération sur la voie de la croissance dans un contexte international et régional très difficile. Il incombe à ses partenaires de contribuer à préserver et consolider sa stabilité, sur le plan social et économique. Pour la Banque mondiale, il s’agira de conseiller le pays sur tous les aspects qui concernent tant la réforme des réglementations que l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques.
Quant à moi, j’envisage mon rôle de représentant résident comme celui d’un médiateur, chargé de mettre en rapport les besoins spécifiques de l’Algérie avec le secteur ou le réseau adéquat à la Banque mondiale. Nos experts chevronnés auront pour objectif de soulager la tâche des autorités algériennes qui devront répartir le plus efficacement les ressources du pays afin de promouvoir une croissance sans exclus et une prospérité partagée.
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