
« J’ai eu du mal à trouver un emploi. Malgré un bon dossier universitaire, je n’avais pas d’expérience pratique. Mes qualifications techniques en ingénierie n’étaient pas suffisantes puisque nous n’avions pas d’équipement sur lequel nous former à l’université. Et le fait d’être une femme n’a pas facilité les choses. »
C'est le témoignage qu’a livré Maleeka, une ingénieure électrique et entrepreneuse, lors d’une rencontre organisée à Amman, en Jordanie, afin de mieux connaître les expériences vécues par les femmes travaillant dans le secteur de l’énergie.
Le cas de Maleeka n’a rien d’inhabituel. Le secteur de l’énergie est toujours dominé par les hommes partout dans le monde, et la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) ne fait pas exception. femmes diplômées dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) y atteint 50 %.
et ce, alors même que la proportion deLa récente évaluation de la Banque mondiale, intitulée en anglais Toward More and Better Jobs for Women in Energy,
Dans des cas comme celui de la Tunisie, où 27 % de la population active est féminine (selon l’enquête par panel sur le marché du travail réalisée en 2014), une analyse plus approfondie montre que toutes occupent des postes administratifs ou des emplois peu qualifiés. Une situation qui s'explique par une combinaison de facteurs : des normes sociales restrictives, des obstacles juridiques qui renforcent les stéréotypes de genre ou encore un phénomène de ségrégation professionnelle. Si les chiffres paraissent plus élevés dans le secteur des énergies renouvelables, la différence est minime. Par exemple, en Jordanie et en Égypte, l’écart entre la présence des femmes dans les énergies renouvelables et dans le secteur énergétique en général n’est que de 1 %.rapports (a) indiquent que les entreprises comptant 30 % de femmes aux postes de direction ont beaucoup plus de chances de réussir dans les secteurs liés aux STIM que celles sans représentation féminine.
Et que cela serait aussi bénéfique pour les affaires, car les entreprises dont les conseils d’administration intègrent des femmes sont plus productives et plus rentables. CertainsLa volonté de transition et de développement des énergies propres dans les pays de la région MENA va probablement créer des emplois plus nombreux et de types différents, dont une majorité sur le marché des renouvelables. Selon les estimations, le marché mondial de l’énergie connaîtra une croissance de 44 % d’ici 2050, avec 80 % des emplois liés aux renouvelables, contre 11 % liés aux combustibles fossiles et 5 % liés au nucléaire. Par exemple, une étude récente de la Banque mondiale a montré que, du scénario le plus bas au plus haut, l’impact se traduira par la création de 1,4 à 3,8 millions d’emplois nets rien qu’en Égypte sur la période 2020-2050.
Que faire pour améliorer les choses ?
Le programme MENAGEN de la Banque mondiale sur l'énergie et l'égalité des sexes promeut le changement sur les marchés du travail de la région MENA dans le cadre d’une approche de développement vert, résilient et inclusif. S’inspirant des réseaux qui soutiennent les femmes dans le domaine de l’énergie dans les pays du monde entier, ce programme entend lancer un réseau de promotion du rôle des femmes dans le secteur de l’énergie dans la région MENA (RENEW-MENA).
Il vise à encourager l’amélioration des conditions de travail dans les secteurs privé et public, à combattre les stéréotypes sur le rôle des femmes dans les STIM et à accroître la visibilité des femmes dans l’énergie. Pour cela, le réseau interviendra selon trois axes : i) faciliter les transitions entre l’enseignement des STIM et l’emploi ; ii) faire progresser le recrutement, améliorer la fidélisation des talents professionnels et faciliter l’avancement de carrière ; iii) promouvoir l’entrepreneuriat et l’inclusion financière.
Pour en savoir plus sur notre initiative RENEW-MENA, regardez la rediffusion de notre récent événement de lancement et inscrivez-vous ici !
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