Ce billet est une traduction d’un texte manuscrit en arabe d’une jeune fille de 14 ans qui vit à Sanaa, au Yémen.
Un jeudi noir
Je me souviens encore de la date. C’était un jeudi. Le 26 mars 2015. Ce jour-là, nous avons appris que notre école allait fermer, comme toutes celles du pays, à cause du conflit armé et de la guerre. Pour moi, ça a été un choc. Je perdais le seul moyen à ma disposition pour oublier un peu les pressions du quotidien dans un pays où nous manquons de tout, même du plus strict nécessaire. Lorsque cette décision de fermer les écoles a été annoncée, j’ai repensé à tous mes rêves d’avenir, à ce futur brillant et rempli d’espoir dans lequel je me projetais. Hélas, tout s’est effondré. Aujourd’hui, je ne rêve plus qu’à une seule chose : retrouver un jour le chemin de l’école. Au début, on croyait que les écoles resteraient fermées quelques semaines seulement. Mais les mois ont passé et je vois mal comment nous pourrions reprendre les cours avant la fin de l’année. Mes camarades et moi nous retrouvons régulièrement vers notre école, pour évoquer les bons moments passés derrière ces vieux murs. Cela fait déjà quatre mois et rien n’a bougé.
Des abris pour les personnes déplacées
Nos écoles ne peuvent plus offrir un environnement scolaire adéquat pour les élèves, parce que certaines ont été détruites par des bombes et que d’autres servent de refuge aux personnes venues d’autres provinces pour fuir les combats.
Selon les données de l’UNICEF, 315 écoles ont été partiellement endommagées, 114 ont été totalement détruites et 360 servent d’abri aux familles de déplacés. Environ 600 000 élèves de la neuvième à la douzième année ne peuvent plus passer leurs examens finals pour décrocher leur certificat d’études élémentaires et secondaires, qui leur permettrait pourtant de poursuivre leur scolarité. Pour eux, l’avenir est très incertain.
Nos écoles ne peuvent plus offrir un environnement scolaire adéquat pour les élèves, parce que certaines ont été détruites par des bombes et que d’autres servent de refuge aux personnes venues d’autres provinces pour fuir les combats.
Selon les données de l’UNICEF, 315 écoles ont été partiellement endommagées, 114 ont été totalement détruites et 360 servent d’abri aux familles de déplacés. Environ 600 000 élèves de la neuvième à la douzième année ne peuvent plus passer leurs examens finals pour décrocher leur certificat d’études élémentaires et secondaires, qui leur permettrait pourtant de poursuivre leur scolarité. Pour eux, l’avenir est très incertain.
Les armes ont remplacé les crayons
Non seulement les élèves yéménites ne peuvent plus aller en cours cette année, mais beaucoup d’entre eux ont été enrôlés dans les rangs des combattants. Chaque fois qu’on nous annonce la mort d’enfants, ce sont les perspectives du pays qui s’assombrissent un peu plus, étant donné que ceux qui pourraient contribuer à forger son avenir participent en fait à sa destruction. Des enfants continuent d’être recrutés — ce qui est un crime selon le droit international — et personne ne réalise que, ce faisant, c’est l’avenir du Yémen et des Yéménites que nous détruisons.
Non seulement les élèves yéménites ne peuvent plus aller en cours cette année, mais beaucoup d’entre eux ont été enrôlés dans les rangs des combattants. Chaque fois qu’on nous annonce la mort d’enfants, ce sont les perspectives du pays qui s’assombrissent un peu plus, étant donné que ceux qui pourraient contribuer à forger son avenir participent en fait à sa destruction. Des enfants continuent d’être recrutés — ce qui est un crime selon le droit international — et personne ne réalise que, ce faisant, c’est l’avenir du Yémen et des Yéménites que nous détruisons.
Message au reste du monde
Je voudrais que le monde entier sache que les élèves du Yémen sont victimes de la guerre et souffrent de la faim et qu’on les prive du droit à l’éducation, qui fait pourtant partie des droits fondamentaux.
Imaginez que ce soient vos filles et vos garçons. Comment le vivriez-vous ? Que feriez-vous ?
Pour ma part, je n’espère qu’une seule chose : pouvoir retourner à l’école avec mon cartable et mes livres et recommencer à rêver à mon avenir, comme avant que tout s’écroule.
Je voudrais que le monde entier sache que les élèves du Yémen sont victimes de la guerre et souffrent de la faim et qu’on les prive du droit à l’éducation, qui fait pourtant partie des droits fondamentaux.
Imaginez que ce soient vos filles et vos garçons. Comment le vivriez-vous ? Que feriez-vous ?
Pour ma part, je n’espère qu’une seule chose : pouvoir retourner à l’école avec mon cartable et mes livres et recommencer à rêver à mon avenir, comme avant que tout s’écroule.
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