Publié sur Voix Arabes

Qui doit payer pour les plus pauvres au Liban ?

En faisant ma valise pour Beyrouth, je pensais à ces gens si chaleureux et accueillants avec lesquels j’allais travailler pendant les deux semaines à venir. Il s’agit de ma quatrième visite au Liban cette année, et chacune m’a permis de voir sous un angle différent la politique et la société libanaise. J’ai ainsi pu comprendre les aspirations de certains citoyens de ce pays et les obstacles auxquels se heurtent les autorités.

Se rendre à Beyrouth est toujours un plaisir, mais si je séjourne aussi souvent dans la capitale du Liban cette année, c’est pour épauler les efforts déployés par le gouvernement libanais pour améliorer le système de protection sociale du pays. Le gouvernement tient à ce que le filet de sécurité couvre même les plus exclus, protège les personnes pauvres et vulnérables du dénuement et aide la population à surmonter les chocs économiques imprévus.

Photo: Arne Hoel/World Bank 2012Le Liban est déjà engagé sur la bonne voie. Mon premier séjour à Beyrouth, en octobre de l’année dernière, a coïncidé avec le lancement du Programme national de ciblage de la pauvreté (PNCP), qui est le premier programme complet de protection sociale mis en œuvre par l’État dans le pays.  Le PNCP constitue un changement radical pour le Liban. En effet, dans le passé, c’étaient une multitude d’organisations caritatives, religieuses et non gouvernementales qui venaient en aide aux pauvres et aux personnes vulnérables. On peut cependant se demander dans quelle mesure ces nouveaux filets de protection sociale parviennent à toucher leurs bénéficiaires, et ce que pensent les citoyens libanais du rôle de l’État dans la mise en place de ces mécanismes.

Cette semaine, je vais tenter de répondre à ces questions et d’aborder d’autres aspects liés aux filets de sécurité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), et plus particulièrement au Liban, à l’occasion d’une conférence co-organisée par le Centre Carnegie pour le Moyen-Orient et la Banque mondiale. Nous venons de mettre le point final à un rapport intitulé Inclusion and Resilience: The Way Forward for Social Safety Nets in the Middle East and North Africa (a), et les données que nous avons recueillies à cette occasion sont plus éloquentes que des mots. Par exemple, notre enquête a révélé que 83 % des citoyens libanais pensent que c’est l’État qui devrait aider les pauvres (8 % estiment que cette responsabilité revient aux organisations caritatives et 5 % considèrent qu’elle doit incomber aux groupes religieux). Ainsi, avec le PNCP, les pouvoirs publics s’efforcent de répondre à une revendication claire des citoyens, qui veulent les voir jouer un rôle plus actif dans l’instauration de filets de protection sociale.

À l’heure où je m’apprête à présenter les conclusions de ce rapport à Beyrouth, il me serait très utile de connaître votre point de vue sur le sujet : d’après vous, que devrait faire votre gouvernement pour lutter contre la pauvreté et la vulnérabilité ? Qu’est-ce qu’un filet de sécurité efficace selon vous ? Engageons le dialogue et trouvons ensemble comment instaurer des filets de sécurité dans la région MENA !


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