Razan (a) était une fillette joyeuse et vivante qui vivait à Rafah, dans la bande de Gaza. Il y a peu de temps, en novembre 2014, on a découvert qu’elle était atteinte d’aplasie médullaire, une maladie nécessitant une transplantation de moelle osseuse. Or cette intervention n’est pratiquée que dans les hôpitaux israéliens et, en dépit de l’urgence de son cas, sa prise en charge a été retardée de 20 jours. D’abord parce qu’elle n’a pas été aiguillée vers le bon hôpital puis parce que le remboursement des soins lui a été refusé. Enfin, les autorités israéliennes ont tardé à répondre à la demande d’autorisation d’urgence présentée par ses parents afin qu’elle puisse être transportée en Israël via le poste-frontière d’Erez.
Razan est décédée le 25 novembre. Elle n’avait que 11 ans.
Le cas de Razan est loin d’être unique. En 2013, plus de 17 000 patients palestiniens vivant dans la bande de Gaza ont été orientés vers des hôpitaux d’Israël, d’Égypte, de Jordanie ou de Jérusalem-Est. La plupart a dû attendre longtemps avant d’obtenir le laissez-passer nécessaire délivré par Israël ou par l’Égypte et beaucoup se sont aussi vu refuser les soins. Là encore, certains n’ont pas survécu à leur maladie.
Outre ces conséquences tragiques, le système d’orientation des patients est bureaucratique et inéquitable, il entraîne une charge financière que l’Autorité palestinienne ne peut supporter. Entre 2000 et 2013, les dépenses liées à ce système sont passées de 8 à 144 millions de dollars, soit l’équivalent de 40 % des dépenses de santé de l’Autorité palestinienne, hors salaires. Autre conséquence : les factures médicales impayées s’élèvent à plus de 30 millions de dollars.
Dans ces conditions, pourquoi Gaza oriente autant de patients palestiniens vers des hôpitaux en dehors de son territoire, notamment en Israël ? Avant la guerre qui a dévasté Gaza à l’été 2014, son système public de santé devait déjà fonctionner dans un contexte de conflit prolongé. Les traitements les plus lourds étaient rarement accessibles, les hôpitaux manquaient souvent du personnel et des médicaments nécessaires, les longues coupures d’électricité et l’absence de groupes électrogènes compromettaient la qualité des soins.
La dernière guerre n’a fait qu’exacerber ces problèmes : l’Organisation mondiale de la santé estime qu’environ 58 % des établissements de santé de Gaza ont subi des dommages. Submergés par l’afflux de nouveaux patients, les hôpitaux et cliniques n’ont pas pu garantir la qualité de l’hygiène et de la stérilisation des instruments, ce qui a provoqué une augmentation des infections et une flambée de contagion des maladies transmissibles. En raison de besoins plus urgents, la plupart des programmes de santé publique ont été suspendus, en particulier ceux relatifs à la prévention. Les indicateurs sanitaires sont en baisse dans de nombreux domaines, ce qui fait peser une menace sur la santé à long terme des habitants de Gaza.
Lors de son voyage à Gaza l’an dernier, l’ancienne vice-présidente de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord Inger Andersen a pu constater l’ampleur de la dégradation des services de santé. Elle a aussi souligné le « rôle transformateur que pourrait jouer le Groupe de la Banque mondiale dans les Territoires palestiniens, de même que dans les endroits du monde les plus fragiles et affectés par des conflits ».
La Banque mondiale collabore avec des donateurs internationaux et bilatéraux tels que l’OMS, l’USAID, la NORAD et le DFID afin de soutenir les initiatives de l’Autorité palestinienne. Celles-ci portent entre autres sur la continuité des soins, l’amélioration de la qualité des services de santé, la définition d’une feuille de route pour mettre sur pied une couverture de santé universelle et l’établissement d’un cadre précis de l’aiguillage des patients vers des hôpitaux étrangers.
Fin février 2015, la Banque mondiale a approuvé un nouveau projet (a) destiné à aider le ministère de la Santé à atteindre ces objectifs en Cisjordanie et à Gaza. Les besoins sont considérables, mais ce projet est un premier pas en avant. Nous espérons que la coordination de l’assistance contribuera à renforcer la confiance des donateurs envers le secteur de la santé. Plus que jamais, il est essentiel d’aider l’Autorité palestinienne à mettre en place des systèmes de santé suffisamment solides pour éviter que le parcours tragique de Razan ne se répète.
Razan est décédée le 25 novembre. Elle n’avait que 11 ans.
Le cas de Razan est loin d’être unique. En 2013, plus de 17 000 patients palestiniens vivant dans la bande de Gaza ont été orientés vers des hôpitaux d’Israël, d’Égypte, de Jordanie ou de Jérusalem-Est. La plupart a dû attendre longtemps avant d’obtenir le laissez-passer nécessaire délivré par Israël ou par l’Égypte et beaucoup se sont aussi vu refuser les soins. Là encore, certains n’ont pas survécu à leur maladie.
Outre ces conséquences tragiques, le système d’orientation des patients est bureaucratique et inéquitable, il entraîne une charge financière que l’Autorité palestinienne ne peut supporter. Entre 2000 et 2013, les dépenses liées à ce système sont passées de 8 à 144 millions de dollars, soit l’équivalent de 40 % des dépenses de santé de l’Autorité palestinienne, hors salaires. Autre conséquence : les factures médicales impayées s’élèvent à plus de 30 millions de dollars.
Dans ces conditions, pourquoi Gaza oriente autant de patients palestiniens vers des hôpitaux en dehors de son territoire, notamment en Israël ? Avant la guerre qui a dévasté Gaza à l’été 2014, son système public de santé devait déjà fonctionner dans un contexte de conflit prolongé. Les traitements les plus lourds étaient rarement accessibles, les hôpitaux manquaient souvent du personnel et des médicaments nécessaires, les longues coupures d’électricité et l’absence de groupes électrogènes compromettaient la qualité des soins.
La dernière guerre n’a fait qu’exacerber ces problèmes : l’Organisation mondiale de la santé estime qu’environ 58 % des établissements de santé de Gaza ont subi des dommages. Submergés par l’afflux de nouveaux patients, les hôpitaux et cliniques n’ont pas pu garantir la qualité de l’hygiène et de la stérilisation des instruments, ce qui a provoqué une augmentation des infections et une flambée de contagion des maladies transmissibles. En raison de besoins plus urgents, la plupart des programmes de santé publique ont été suspendus, en particulier ceux relatifs à la prévention. Les indicateurs sanitaires sont en baisse dans de nombreux domaines, ce qui fait peser une menace sur la santé à long terme des habitants de Gaza.
Lors de son voyage à Gaza l’an dernier, l’ancienne vice-présidente de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord Inger Andersen a pu constater l’ampleur de la dégradation des services de santé. Elle a aussi souligné le « rôle transformateur que pourrait jouer le Groupe de la Banque mondiale dans les Territoires palestiniens, de même que dans les endroits du monde les plus fragiles et affectés par des conflits ».
La Banque mondiale collabore avec des donateurs internationaux et bilatéraux tels que l’OMS, l’USAID, la NORAD et le DFID afin de soutenir les initiatives de l’Autorité palestinienne. Celles-ci portent entre autres sur la continuité des soins, l’amélioration de la qualité des services de santé, la définition d’une feuille de route pour mettre sur pied une couverture de santé universelle et l’établissement d’un cadre précis de l’aiguillage des patients vers des hôpitaux étrangers.
Fin février 2015, la Banque mondiale a approuvé un nouveau projet (a) destiné à aider le ministère de la Santé à atteindre ces objectifs en Cisjordanie et à Gaza. Les besoins sont considérables, mais ce projet est un premier pas en avant. Nous espérons que la coordination de l’assistance contribuera à renforcer la confiance des donateurs envers le secteur de la santé. Plus que jamais, il est essentiel d’aider l’Autorité palestinienne à mettre en place des systèmes de santé suffisamment solides pour éviter que le parcours tragique de Razan ne se répète.
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