Le programme de la Brookings Institution consacré aux politiques métropolitaines vient de publier l'
édition 2013-2014 de son rapport Global Metromonitor (a). Cette quatrième édition du rapport analyse la performance des 300 plus grandes agglomérations urbaines du monde envisagée sous l’angle des taux de croissance annuels de leur produit intérieur brut (PIB) par habitant et de l'emploi. Ces deux indicateurs sont fusionnés pour former un indice de performance économique permettant de classer les aires métropolitaines, en les comparant les unes aux autres, mais aussi au regard de la performance enregistrée au niveau d’un pays et de celle qu’elles ont obtenue précédemment. L'objectif n'est pas de déterminer quelles agglomérations sont les plus compétitives, les plus riches ou les plus vivables : il s'agit d’analyser comment elles réagissent aux évolutions de l'économie mondiale et les facteurs qui sous-tendent leur performance.
Voici tout d’abord quelques faits saillants du rapport :
Globalement, c'est Macao (Chine) qui a enregistré la meilleure performance, suivie d' Izmir, Istanbul et Bursa (Turquie) et, en queue de peloton dans le top 5, Dubaï (Émirats arabes unis). C'est en Chine et, clairement, dans l'ensemble de la région Asie-Pacifique, que les villes connaissent la croissance économique la plus rapide. L'année 2014 a été très bonne pour les villes turques : trois d'entre elles figurent dans le top 5 et quatre dans le top 10, alors qu'il n'y en avait que une et deux respectivement dans les classements 2012-2013. Bien que les quatre villes turques figurant dans le top 10 aient une forte activité manufacturière, leur place dans le classement 2014 découle de l'important développement des services aux entreprises et financiers.
La place des villes du monde arabe dans le classement
Les villes du monde arabe se distinguent dans un certain nombre de domaines. Dubaï, notamment, détient le record de croissance rapportée à la performance économique nationale ; les secteurs des services aux entreprises et des services financiers y ont généré une croissance de 4,5 % du PIB par habitant, contre 1,6 % pour l’ensemble des Émirats arabes unis. En matière de croissance de l'emploi, la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord se classe en deuxième position à 2,7 %, juste derrière la région Europe de l'Est et Asie centrale (2,9 %). La liste des agglomérations du monde arabe n'a pas tellement changé au cours des quatre dernières années, en dehors de Casablanca, qui est sortie du classement en 2012-2013 (voir le tableau 2 ci-dessous).
Tableau 2 : Classement des villes du monde arabe selon leur performance économique ( édition 2013-2014 du Global Metromonitor )
La plupart des villes du monde arabe qui figurent dans le classement se sont remises de la crise de 2008, à part Dubaï et Abou Dhabi, ce qui correspond aux conclusions générales du rapport, selon lesquelles les agglomérations des pays en développement connaissent une reprise plus rapide que celles des pays développés. De ce point de vue, la situation de Riyad et Djedda, plus paradoxale, pourrait découler des dépenses massives engagées par l'État à la suite du Printemps arabe. Le Caire sort également du lot : alors qu’il s’agit d’une métropole d'un pays en développement, la reprise n’est pas encore au rendez-vous, ce qui pourrait s’expliquer par les troubles politiques que traverse le pays.
Les défis à venir
Ce classement est relatif et porte sur de nombreuses variables, mais un certain nombre de facteurs vont avoir un impact sur les résultats futurs :
Voici tout d’abord quelques faits saillants du rapport :
- Les 300 plus grandes économies métropolitaines abritent 20 % de la population et des emplois de la planète, mais représentent près de 50 % du PIB mondial.
- Ces agglomérations tirent la croissance économique de leur pays, et la plupart connaissent une croissance du PIB par habitant et/ou de l'emploi plus rapide que celui-ci.
- Le PIB par habitant a augmenté de 1,3 % en 2014 (contre 1,6 % en 2013) pour l’ensemble des 300 villes concernées mais il a progressé de 4,0 % dans les métropoles des pays développés, contre 0,8 % dans celles des pays développés.
- Le taux de croissance de l’emploi, qui s’est élevé globalement à 1,5 % en 2014 (soit un taux équivalent à celui de 2013), a atteint 1,7 % dans les aires métropolitaines des pays en développement, soit un chiffre légèrement supérieur à celui observé dans le monde développé (1,3 %).
- La plupart des plus grandes villes du monde (60 %) ont renoué avec les taux de croissance du PIB par habitant et de l’emploi enregistrés avant la récession (2007).
- Ce sont celles spécialisées dans les produits de base qui ont enregistré en 2014 les taux de croissance les plus élevés sur le plan du PIB par habitant et de l'emploi. Celles spécialisées dans les services publics, le commerce et le tourisme ainsi que dans les industries manufacturières ont également généré une croissance supérieure, tandis les agglomérations se caractérisant par des concentrations élevées de services aux entreprises, financiers et professionnels ont connu une croissance plus lente.
Globalement, c'est Macao (Chine) qui a enregistré la meilleure performance, suivie d' Izmir, Istanbul et Bursa (Turquie) et, en queue de peloton dans le top 5, Dubaï (Émirats arabes unis). C'est en Chine et, clairement, dans l'ensemble de la région Asie-Pacifique, que les villes connaissent la croissance économique la plus rapide. L'année 2014 a été très bonne pour les villes turques : trois d'entre elles figurent dans le top 5 et quatre dans le top 10, alors qu'il n'y en avait que une et deux respectivement dans les classements 2012-2013. Bien que les quatre villes turques figurant dans le top 10 aient une forte activité manufacturière, leur place dans le classement 2014 découle de l'important développement des services aux entreprises et financiers.
Les villes du monde arabe se distinguent dans un certain nombre de domaines. Dubaï, notamment, détient le record de croissance rapportée à la performance économique nationale ; les secteurs des services aux entreprises et des services financiers y ont généré une croissance de 4,5 % du PIB par habitant, contre 1,6 % pour l’ensemble des Émirats arabes unis. En matière de croissance de l'emploi, la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord se classe en deuxième position à 2,7 %, juste derrière la région Europe de l'Est et Asie centrale (2,9 %). La liste des agglomérations du monde arabe n'a pas tellement changé au cours des quatre dernières années, en dehors de Casablanca, qui est sortie du classement en 2012-2013 (voir le tableau 2 ci-dessous).
Tableau 2 : Classement des villes du monde arabe selon leur performance économique ( édition 2013-2014 du Global Metromonitor )
La plupart des villes du monde arabe qui figurent dans le classement se sont remises de la crise de 2008, à part Dubaï et Abou Dhabi, ce qui correspond aux conclusions générales du rapport, selon lesquelles les agglomérations des pays en développement connaissent une reprise plus rapide que celles des pays développés. De ce point de vue, la situation de Riyad et Djedda, plus paradoxale, pourrait découler des dépenses massives engagées par l'État à la suite du Printemps arabe. Le Caire sort également du lot : alors qu’il s’agit d’une métropole d'un pays en développement, la reprise n’est pas encore au rendez-vous, ce qui pourrait s’expliquer par les troubles politiques que traverse le pays.
Les défis à venir
Ce classement est relatif et porte sur de nombreuses variables, mais un certain nombre de facteurs vont avoir un impact sur les résultats futurs :
- La chute des prix du pétrole est un aspect important à observer, même si cela est moins vrai à court terme pour les pays développés exportateurs de la région (les pays membres du Conseil de coopération du Golfe) qui ont des réserves suffisantes pour maintenir leur train de vie pendant un certain temps. Cependant, si les prix du pétrole se maintiennent à ces niveaux, ils devront réduire leurs dépenses ainsi que leurs investissements ailleurs dans la région. La situation est plus compliquée pour les pays en développement producteurs de pétrole tels que l'Iran et l'Iraq notamment. Par ailleurs, les pays importateurs de pétrole, comme l'Égypte, n'en attendent que des gains relativement modestes. Pour en savoir plus sur ce sujet, consultez le Bulletin trimestriel d'information économique de la région MENA publié par la Banque mondiale en janvier 2015 et consacré tout particulièrement aux conséquences de la chute des prix du pétrole.
- Les conflits que connaît la région vont jouer un rôle important. La guerre contre l'État islamique et, plus largement, les conflits en Syrie et en Iraq, posent de grands risques au Liban, en Jordanie et en Arabie saoudite. À l'heure actuelle, il semblerait que les conflits qui déchirent le Machrek ne devraient pas avoir beaucoup d'impact sur Djedda, Riyad et le reste du Conseil de coopération du Golfe. Tant que l'instabilité qui sévit en Libye sera relativement contenue et ne contaminera pas l'Égypte, la Tunisie et le reste du Maghreb, son impact devrait rester relativement peu perceptible dans la région. Toutefois, comme les événements récents en France l'ont montré, le terrorisme reste un risque majeur. L'importance du tourisme pour Dubaï, l'Égypte et le Maroc illustrent la gravité de cette menace, un constat également vrai pour la Turquie.
- La stabilité politique interne aura bien évidemment un gros impact sur tous ces pays mais, dans le contexte actuel, de manière plus directe sur la destinée de l'Égypte. Si le président Sissi et son gouvernement parviennent à stabiliser la vie politique du pays, et que les élections parlementaires se déroulent sans heurts, les perspectives devraient fortement s'améliorer pour Alexandrie et Le Caire.
- La situation économique en Europe aura aussi un impact décisif sur la région et ses villes. Une amélioration des perspectives économiques européennes en 2015 bénéficierait non seulement à Casablanca, au Caire et à Alexandrie, mais aussi à la région dans son ensemble.
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