Plus de 25 000 personnes se sont rendues au Bourget, dans la banlieue parisienne, pour assister à un événement très attendu : la 21
e Conférence des parties sur le changement climatique, la « COP21 ». Quelque 120 chefs d’État et de gouvernement, dont 11 en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (région MENA), étaient présents aujourd’hui, première journée de la Conférence. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Tout a commencé en 1992 dans la capitale du Brésil, à Rio de Janeiro, avec le Sommet de la Terre lors duquel la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été adoptée. Cet accord quasi universel, qui prend acte de la menace que représente l’évolution du climat, a été ratifié par la plupart des pays du monde (plus de 190). Depuis, les parties à la Convention se réunissent chaque année pour examiner sa mise en œuvre. C’est ce que l’on appelle « la Conférence des parties » (COP).
La COP21 vise à trouver un accord mondial qui permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) jusqu’en 2050 dans le but de limiter le réchauffement de la planète à 2 °C. Il s’agit de stabiliser les concentrations de GES à un niveau qui empêchera une « interférence dangereuse » avec le système climatique.
Les pays se sont engagés à présenter leurs objectifs de limitation des émissions de GES, c’est-à-dire les « contributions décidées à l’échelle nationale » ou INDC selon leur acronyme en anglais. À ce jour, plus de 170 nations ont soumis leur INDC, dont 16 pays de la région MENA.
Quelle est la part de responsabilité de la région MENA dans le changement climatique ? Sur les 32 gigatonnes de dioxyde de carbone (CO2) émises chaque année, environ 7 % proviennent de la région MENA (voir diagramme circulaire). La Chine, les États-Unis et l’Inde sont les trois plus gros émetteurs : ensemble, ils représentent près de la moitié des émissions mondiales de CO 2.
Cependant, le total des émissions d’une région ne constitue pas un indicateur suffisant pour appréhender le problème dans son intégralité. Par exemple, la Chine, les États-Unis et l’Inde émettent 17 fois plus de CO2 que les pays du Golfe, mais environ 4 fois moins par habitant. Et les écarts sont considérables entre les pays de la région MENA (voir diagramme à barres). À l’échelle du globe, c’est la population des pays du Golfe qui a la plus forte empreinte environnementale, tandis que l’empreinte des émissions de gaz de la plupart des habitants des autres pays de la région MENA est nettement inférieure à la moyenne mondiale.
Les six pays du Golfe font partie des 10 plus gros émetteurs mondiaux par habitant : à titre de comparaison, un Koweïti, un Émirati ou un Omanais émet autant que 10 Égyptiens, Tunisiens ou Marocains . Et, à l’échelle de la région MENA, un Qatari émet autant que 73 Djiboutiens ou Palestiniens . C’est l’écart le plus extrême.
Bien que n’étant pas la région qui produit le plus d’émissions, la région MENA souffre déjà d’un grave stress thermique et hydrique, et sa marge d’adaptation est faible. Elle pâtira donc davantage que les autres régions de la chaleur extrême. Un précédent billet décrit les problèmes auxquels elle risque d’être confrontée à l’avenir si aucune action concertée n’est mise en œuvre. C’est pourquoi la COP21 de Paris représente des enjeux très importants pour cette région du monde.
Quels sont les engagements de la région MENA pour la COP21 ? À ce jour, 16 pays de la région MENA ont soumis leurs engagements. La plupart ont défini deux objectifs de réduction des émissions : un objectif « inconditionnel », que le pays devra atteindre avec ses propres ressources, et un objectif « conditionnel », dont la réalisation dépendra de l’aide financière et technologique extérieure.
Certains engagements sont très ambitieux, d’autres bien plus modestes, mais, en l’absence d’une base de référence commune, une comparaison internationale reste difficile. La Banque mondiale est en train de concevoir un outil qui aidera les pays à harmoniser et à comparer leurs engagements.
On peut néanmoins considérer que, dans la région MENA, ce sont Djibouti, le Liban, le Maroc et la Tunisie qui se sont fixé les objectifs les plus ambitieux pour limiter leurs émissions de GES. Or, ce sont précisément les pays qui émettent le moins !
Nous remercions Sebastian Wienges pour l’aide qu’il nous a apportée
Tout a commencé en 1992 dans la capitale du Brésil, à Rio de Janeiro, avec le Sommet de la Terre lors duquel la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été adoptée. Cet accord quasi universel, qui prend acte de la menace que représente l’évolution du climat, a été ratifié par la plupart des pays du monde (plus de 190). Depuis, les parties à la Convention se réunissent chaque année pour examiner sa mise en œuvre. C’est ce que l’on appelle « la Conférence des parties » (COP).
La COP21 vise à trouver un accord mondial qui permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) jusqu’en 2050 dans le but de limiter le réchauffement de la planète à 2 °C. Il s’agit de stabiliser les concentrations de GES à un niveau qui empêchera une « interférence dangereuse » avec le système climatique.
Les pays se sont engagés à présenter leurs objectifs de limitation des émissions de GES, c’est-à-dire les « contributions décidées à l’échelle nationale » ou INDC selon leur acronyme en anglais. À ce jour, plus de 170 nations ont soumis leur INDC, dont 16 pays de la région MENA.
Quelle est la part de responsabilité de la région MENA dans le changement climatique ? Sur les 32 gigatonnes de dioxyde de carbone (CO2) émises chaque année, environ 7 % proviennent de la région MENA (voir diagramme circulaire). La Chine, les États-Unis et l’Inde sont les trois plus gros émetteurs : ensemble, ils représentent près de la moitié des émissions mondiales de CO 2.
Cependant, le total des émissions d’une région ne constitue pas un indicateur suffisant pour appréhender le problème dans son intégralité. Par exemple, la Chine, les États-Unis et l’Inde émettent 17 fois plus de CO2 que les pays du Golfe, mais environ 4 fois moins par habitant. Et les écarts sont considérables entre les pays de la région MENA (voir diagramme à barres). À l’échelle du globe, c’est la population des pays du Golfe qui a la plus forte empreinte environnementale, tandis que l’empreinte des émissions de gaz de la plupart des habitants des autres pays de la région MENA est nettement inférieure à la moyenne mondiale.
Les six pays du Golfe font partie des 10 plus gros émetteurs mondiaux par habitant : à titre de comparaison, un Koweïti, un Émirati ou un Omanais émet autant que 10 Égyptiens, Tunisiens ou Marocains . Et, à l’échelle de la région MENA, un Qatari émet autant que 73 Djiboutiens ou Palestiniens . C’est l’écart le plus extrême.
Bien que n’étant pas la région qui produit le plus d’émissions, la région MENA souffre déjà d’un grave stress thermique et hydrique, et sa marge d’adaptation est faible. Elle pâtira donc davantage que les autres régions de la chaleur extrême. Un précédent billet décrit les problèmes auxquels elle risque d’être confrontée à l’avenir si aucune action concertée n’est mise en œuvre. C’est pourquoi la COP21 de Paris représente des enjeux très importants pour cette région du monde.
Quels sont les engagements de la région MENA pour la COP21 ? À ce jour, 16 pays de la région MENA ont soumis leurs engagements. La plupart ont défini deux objectifs de réduction des émissions : un objectif « inconditionnel », que le pays devra atteindre avec ses propres ressources, et un objectif « conditionnel », dont la réalisation dépendra de l’aide financière et technologique extérieure.
Certains engagements sont très ambitieux, d’autres bien plus modestes, mais, en l’absence d’une base de référence commune, une comparaison internationale reste difficile. La Banque mondiale est en train de concevoir un outil qui aidera les pays à harmoniser et à comparer leurs engagements.
On peut néanmoins considérer que, dans la région MENA, ce sont Djibouti, le Liban, le Maroc et la Tunisie qui se sont fixé les objectifs les plus ambitieux pour limiter leurs émissions de GES. Or, ce sont précisément les pays qui émettent le moins !
Nous remercions Sebastian Wienges pour l’aide qu’il nous a apportée
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