Apprendre doit être un plaisir. Un enfant qui a peur d’aller en classe à cause des violences auxquelles il est exposé dans l’enceinte de l'école ou sur le chemin qui l’y mène ne réussira pas apprendre. Deux chiffres montrent l’urgence d’agir : plus de la moitié des élèves dans le monde subissent des violences de la part d’autres élèves, et plus d’un milliard de filles et de garçons sont victimes d’une forme de violence chaque année. Ensemble, nous pouvons changer les choses. Nous devons montrer l’exemple. D’abord en reconnaissant plus systématiquement l’importance du problème. Et ensuite en trouvant des angles d’attaque pour améliorer les facteurs de prévention dans nos projets en cours et à venir.
Nous avons assisté la semaine dernière à New York à un élan formidable dans ce sens, avec l'adhésion de plus de dix dirigeants de grandes organisations à la campagne Safe to Learn , qui se sont engagés à mettre davantage l’accent sur la prévention des violences à et autour de l’école. La Banque mondiale est partie prenante de cette campagne depuis ses prémices. Elle s’est notamment unie à l’UNICEF, au ministère britannique du Développement international (DFID) et au Partenariat mondial pour l'élimination de la violence envers les enfants autour d’un appel à l’action qui a déjà été signé par 11 pays.
Et pour donner un poids plus concret à cette campagne, la Banque a contribué à la mise au point d’un outil de diagnostic global baptisé également « Safe to Learn » et dont l’objectif est de permettre à tous les enfants de bénéficier d’une expérience d’apprentissage sans danger. Il s’agit d’aider les pays à identifier leurs forces et leurs failles, aussi bien au niveau de leur cadre législatif et réglementaire qu’à l’échelon des structures scolaires elles-mêmes. Cet instrument se propose de donner corps à une campagne mondiale à l’échelle de chaque pays, afin de pouvoir évaluer les progrès sur le terrain. En cours de finalisation, il sera expérimenté dans cinq pays (Népal, Jordanie, Pakistan, Ouganda et Soudan du Sud). Au Népal, la Banque et l’UNICEF unissent leurs forces pour être en mesure d’appliquer l’outil dès la fin de 2019, ce qui nous permettra ensuite d’ajuster notre soutien en fonction des résultats du diagnostic.
Cette initiative au Népal s’inscrit dans l’engagement plus large de la Banque en faveur de la prévention des violences scolaires. Cet enjeu fait en effet l’objet d’une priorité renouvelée pour la Banque, comme en témoigne la mise en place d’une nouvelle plateforme conçue pour institutionnaliser la prévention des violences scolaires dans ses programmes et projets sur l’éducation à travers le monde. Cette « Safe and Inclusive Schools Platform » s’articule autour de quatre axes stratégiques : intégration dans les opérations, renforcement des capacités, analyse et alliances mondiales. (Nous cherchons le meilleur titre possible pour la plateforme. Aidez-nous s’il vous plaît avec vos idées !)
Si la campagne et la plateforme viennent d’être lancées, le travail a déjà commencé. Une semaine avant l’inauguration de la campagne Safe to Learn, je me trouvais en République dominicaine pour un séminaire sur la prévention de la violence à l’école destiné au ministère de l’Éducation et à l’Institut de formation des enseignants. Ce séminaire portait sur des concepts essentiels pour la compréhension de la prévention de la violence dans et autour des écoles, sur les approches qui ont fait leurs preuves, ainsi que sur des aspects clés pour guider la prise de décisions. Il a également donné lieu à une séance de renforcement des capacités approfondie consacrée aux méthodes employées par le Centro de Prevención de la Violencia (CEPREV), au Nicaragua, qui s’attache à réduire les facteurs de risque importants liés au système patriarcal. Le séminaire a recueilli un succès immédiat en République dominicaine, où les autorités ont annoncé l’institutionnalisation de la prévention des violences scolaires dans la formation des enseignants.
Les activités entreprises par la Banque en République dominicaine ne sont qu’un exemple de ses travaux dans ce domaine. Nous vous donnons rendez-vous dans les semaines qui viennent pour en savoir plus sur le Brésil, la République démocratique du Congo et les autres pays où la Banque s’attaque au sujet des violences à l’école de manière proactive. N'hésitez pas à nous contacter pour plus de détails sur la campagne et notre plateforme. Ensemble, nous pouvons permettre à chaque enfant, où qu’il vive, d’avoir accès à une école sans danger et inclusive.
Prenez part au débat