Plusieurs pays du monde ont entamé leur sortie de crise post-pandémie, mais d’importants risques de détérioration menacent aujourd’hui les perspectives de croissance économique. La paix et la stabilité suscitent des préoccupations croissantes, les niveaux d’endettement enflent et les ressources budgétaires sont déjà fortement sous tension. Dans le même temps, il faut agir davantage pour installer une croissance économique résiliente au changement climatique.
La pandémie a entraîné une plus forte demande d’État, en même temps qu’une perte de confiance vis-à-vis de ce même État. Les exigences des citoyens et du secteur privé pour plus d’ouverture et de redevabilité et moins de corruption grandissent dans un contexte où les pouvoirs publics s’ajustent à leurs nouveaux environnements d'action.
Source : Afrobarometer (résultats agrégés pour tous les pays ayant répondu à la question de l’enquête).
Pour toutes ces raisons, le lancement par la Banque mondiale du Programme-cadre pour la gouvernance et les institutions n’aurait pas pu arriver à un meilleur moment. L’objectif est de collaborer avec les pays partenaires pour les aider à mettre en place des institutions publiques plus solides et plus efficaces tant au niveau central qu’à l'échelon local, en les dotant ainsi de structures qui sont essentielles pour relever les défis auxquels ils sont confrontés.
À l’encontre de ce que l’on pourrait croire, le temps n’est pas aux solutions de fortune. Ce moment doit au contraire être l’occasion de reconfigurer le mode opératoire des pouvoirs publics, afin qu’ils soient en mesure de gérer les difficultés d'aujourd’hui et de demain. Pour pouvoir administrer efficacement des moyens budgétaires limités, il faut des institutions compétentes et responsables qui utilisent le levier de la technologie et des ressources humaines pour limiter les possibilités de corruption et qui rendent des comptes à la population à travers des instances, formelles ou informelles, exerçant une réelle surveillance.
Le Programme-cadre pour la gouvernance et les institutions poursuit l’objectif de développement suivant : permettre aux pays clients d’améliorer les performances du secteur public et la réforme institutionnelle, d’intensifier le recours à des solutions numériques et technologiques dans le secteur public et de renforcer la transparence et la redevabilité. Il aide les pays à se doter d’institutions compétentes, efficaces, ouvertes, inclusives et responsables, et s'articule pour cela autour de trois modules :
- MODULE 1: Organisation et personnel (réforme des institutions publiques et décentralisation)
- MODULE 2: Gouvernement ouvert, lutte contre la corruption et technologie
- MODULE 3: Institutions garantes de la redevabilité (justice et État de droit, organes législatifs et mobilisation des parties prenantes)
Ce programme-cadre a été conçu comme une plateforme permettant de réunir et coordonner les principales parties prenantes en faveur de la poursuite de réformes placées entre les mains des pays et indispensables pour mettre en place des mécanismes de gouvernance qui soutiennent le programme de développement et le double objectif de la Banque mondiale. Il relève d’un nouveau modèle adopté par la Banque dans l’ensemble de l’institution dans le but de réduire la fragmentation des fonds fiduciaires, simplifier leurs processus et renforcer leur alignement stratégique sur les priorités de la Banque et des partenaires du développement. Nous sommes convaincus que cette collaboration nous permettra d'accroître notre impact collectif et qu'elle nous aidera à atteindre nos objectifs.
UNE DIVERSITÉ DE PROJETS
Notre premier programme annuel d'activités, qui s'étend sur l’exercice 2023, est constitué d’une gamme variée de projets couvrant un grand nombre de domaines thématiques et de zones géographiques. Voici un aperçu de cette première série de travaux :
- Projet pour la transparence sur la propriété effective au Nigéria : accélérer les réformes grâce au partage d’informations et au renforcement des capacités, de manière à faire la lumière sur les bénéficiaires ultimes d’un bien ou d’une entreprise ;
- Coût de la corruption (financement mondial) : favoriser la collecte de données et la discussion et sensibiliser les responsables publics ;
- Initiative pour le contrat social et l’engagement citoyen : mobiliser un large éventail de parties prenantes et d’organisations de la société civile autour de l'élaboration de diagnostics, stratégies et programmes nationaux (cette activité portera plus particulièrement sur le Sahel et l’Afrique centrale) ;
- Initiative sur L’avenir de l’État et de l’action publique (et le rapport phare qui l’accompagne, Future of Government).
Le Programme-cadre pour la gouvernance et les institutions a vu le jour grâce au soutien financier de nos donateurs-fondateurs, les fondations Hewlett (a), Chandler (a) et MacArthur (a), et de la Transparency and Accountability Initiative, dont ils sont membres. D’autres partenaires les rejoindront prochainement, dont notamment le ministère britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO) (a), qui s’emploie actuellement à élargir son soutien dans la région Europe et Asie centrale. Nous pensons que cette initiative est appelée à devenir un moteur de transformation pour la gouvernance dans les prochaines années, et nous vous tiendrons informé de ses avancées. Contactez-nous si vous souhaitez vous y associer.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter la brochure (a) du programme.
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