De nouvelles perspectives pour les fermiers haïtiens

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Trois ans après le tremblement de terre, les fermiers en Haïti sèment les graines de la prospérité. Ils savent que l’argent ne pousse pas sur les arbres, surtout après les terribles événements en janvier 2010 qui ont lancé l’économie du pays dans une chute vertigineuse.

Mais ils savent aussi qu’ils peuvent compter sur des ressources vitales, rendues disponibles sans formalités administratives.

Les subventions pour l’agriculture atteignent maintenant les fermiers directement, grâce à un nouveau mécanisme de distribution que la Banque mondiale a aidé à mettre en place. Ce n’est pas un mince exploit.

Le secteur agricole emploie 75% des pauvres et il représente un quart du PIB national. Le secteur agricole représente un énorme potentiel pour la durabilité du développement économique d’Haïti.

Le nouveau mécanisme de distribution de subventions agricoles place les besoins et le pouvoir de décision des agriculteurs au cœur du système. Les fonctionnaires peuvent maintenant mesurer la demande, par culture et région, en obtenant que les fermiers s’inscrivent dans une seule base de données nationale.

Jusqu'à présent, les agences gouvernementales procédaient directement aux achats puis à la distribution des intrants, comme les engrais et les semences.

Ce système avait démontré ses limites en matière de quantités disponibles et de désordre -- les entreprises d’intrants privées se voyaient concurrencées par le secteur public et les ONGs, par exemple. Après quelques hésitations au début, les fermiers haïtiens ont adhéré à la nouvelle initiative.

Marie Gerta Labbe Sovo était entre ceux qui doutaient.Récemment, elle s’est rendue à Camp-Perrin dans le sud d’Haïti, pour se renseigner sur le nouveau registre des fermiers.

Au début, la formalité du processus la fit douter. Puis elle s’exclama : « Donnez-moi le contrat ! Je vais le signer, je n’ai aucun problème avec les engagements qui me sont demandés. » Marie avoua plus tard qu’elle était déterminée à le faire. Elle élève seule ses 11 enfants et a du mal à joindre les deux bouts.

Il a été difficile ces derniers temps d’acheter les intrants agricoles, comme des engrais ou des semences, suffisants pour augmenter ses rendements et sa production.

Elle avait déjà entendu parler d’autres projets dans le Département du Sud mais n’avait jamais réussi à s’inscrire à temps pour obtenir un soutien. Ses deux voisines, Yvanne et Françoise, sont aussi d’accord après leur visite à Camp – Perrin.

Elles disent que la procédure et les critères d’éligibilité sont simples. Une fois dans le registre, les agriculteurs reçoivent la visite d’un agent du ministère de l’agriculture ou d’un opérateur qui l’aide à compléter la fiche de demande de subvention, en prenant notamment les coordonnées GPS de la parcelle agricole.

Une liste des agriculteurs éligibles dans la zone est constituée puis envoyée à Port-au-Prince pour être validée. Les agriculteurs peuvent alors aller retirer les vouchers ou l’argent liquide (selon le type de subvention) à un bureau local de la Banque Nationale de Crédit. Le nouveau système est avantageux pour tous - pour les fermiers, le gouvernement et la communauté des donateurs.

Ce nouveau système contribue à faire arriver les ressources financières rapidement aux producteurs. Et d’un point de vue de donateur, il garantit une traçabilité de l’aide publique qui permettra de mesurer l’impact de ces subventions.

Le récent passage de l’ouragan Sandy par le Département du Sud a souligné une nouvelle fois la nécessité pour le gouvernement d’avoir un système qui lui permette de cibler son aide par zone et type de production.

Le système, maintenant fonctionnel, va être étendu au reste du pays à travers différents projets, ce qui va permettre une adoption de technologies de façon rapide et durable.


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