Lors de l'édition 2013 du Global Social Venture Competition, concours international récompensant les meilleures entreprises sociales, organisé par la Haas School of Business de l’université de Berkeley, deux étudiants africains, Moctar Dembele et Gérard Niyoniko, ont obtenu le premier prix.
Leur exploit ? Avoir fabriqué un savon antipaludique qu'ils avaient développé et testé à l'Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement du Burkina Faso, petit pays de l'Afrique de l'Ouest.
Mieux connu sous le sigle "2iE", l'Institut forme des ingénieurs de haut calibre dans les domaines de l'eau et l'assainissement, de l'énergie et l'électricité, de l'environnement et du génie civil, et ce, en plus grand nombre aujourd’hui, grâce notamment à un soutien de la Banque mondiale et d'autres bailleurs de fonds comme la France. Avec deux sites, le premier dans la capitale, Ouagadougou, et le second dans le Kamboinsé rural, 2iE a accueilli en 2013 presque 2.000 étudiants venant de 27 pays africains, bien au-delà de l'objectif chiffré que l'Institut s'était donné au départ.
Mieux encore : les jeunes diplômés qui sortent avec un niveau de connaissance de calibre mondial, sont recherchés par les secteurs public et privé. Les diplômés du 2iE obtiennent, sans même quitter le continent africain, des postes dont le salaire mensuel s'élève jusqu'à l'équivalent de 1.000 dollars US. Plus de 90% des diplômés du 2iE trouvent un emploi dans les six mois suivant la fin de leur scolarité. Je trouve cela très encourageant, surtout que le taux moyen d'emploi est faible chez les diplômés africains.
Comme le montre la bande vidéo ci-dessus, les étudiants du 2iE sont très motivés pour contribuer au développement continu de leur pays. Puisque l'eau et l'assainissement, les énergies nouvelles et la croissance verte figurent parmi les priorités urgentes des pays africains, qui s'urbanisent rapidement, la formation de jeunes ingénieurs dans ces domaines devient indispensable.
2iE offre des formations de haut niveau à un prix qui est abordable pour des étudiants qui paieraient trois fois plus à l'étranger. Par ailleurs, puisque l'Institut est en mesure maintenant d'inscrire et de loger plus d'étudiants payants, sa situation financière est devenue plus stable.
Dans plusieurs pays d'Afrique, la Banque mondiale appuie des efforts pour que l'enseignement supérieur réponde mieux aux besoins des entreprises. Je suis très enthousiaste vis-à-vis d’un nouveau projet qui vise à créer des centres d'excellence régionaux pour les sciences et technologies au sein des universités africaines. Ce projet a déjà fait l'objet de plusieurs demandes d'adhésion de la part d'établissements d'enseignement supérieur de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale.
L'enseignement supérieur peut être transformateur non seulement pour les jeunes puisqu’il leur offre des perspectives meilleures mais aussi pour l’économie africaine. Puisque nous venons de fêter la Journée mondiale des enseignants, profitons-en pour reconnaître la contribution importante qu'apportent les enseignants à l'amélioration de la qualité des apprentissages, à tous les niveaux du système éducatif, depuis la maternelle jusqu'à l'université.
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