Publié sur Nasikiliza

C’est maintenant que l’Afrique doit investir dans sa population

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Le 19 mai dernier, Samia Suluhu Hasan a donné le coup d’envoi du prochain sommet des chefs d’État africains sur le capital humain (a), qui se tiendra à Dar es-Salaam, en Tanzanie, les 25 et 26 juillet 2023. La présidente tanzanienne a appelé (a) ses homologues africains et la communauté du développement à accélérer les investissements dans les populations afin de poser les bases d’un continent productif et d’un avenir prospère. Il s’agira du tout premier sommet sur le capital humain en Afrique organisé à un tel niveau de leadership, offrant ainsi une occasion sans précédent d’élever la discussion aux plus hauts échelons politiques et techniques. La finalité de ce sommet est de déboucher sur des engagements nationaux et des investissements urgents pour renforcer le capital humain, tout en veillant à la cohésion de l'action sur ce front. L’enjeu sera également de faire intégrer l’importance du capital humain — la santé, les connaissances et les compétences accumulées par les individus tout au long de leur vie — en tant que facteur de productivité et la nécessité d’investir dans les populations comme une condition indispensable au développement de l’Afrique et à sa prospérité future.

Parce que le chantier du capital humain revêt une importance cruciale pour le continent et pour le monde entier, les dirigeants doivent agir maintenant pour offrir un avenir décent à tous. Sa population représente la plus grande richesse de l’Afrique. En investissant dans l’éducation, la santé, les filles et les femmes, ainsi que dans les innovations numériques, le continent pourra développer son capital humain et tirer pleinement profit de ce potentiel, avec à la clé moins de pauvreté et de meilleurs résultats économiques. Les tendances démographiques récentes et les projections montrent que la région est appelée à devenir une puissance mondiale si elle parvient à investir davantage et mieux dans sa population.

L’Afrique a entamé la dernière décennie avec le plus faible indice de capital humain (a) au monde. Aujourd’hui, alors même qu’il lui faudrait accélérer les investissements dans le capital humain, l’Afrique subsaharienne est confrontée à une conjonction de défis croissants qui compromettent ces investissements : hausse de l’inflation et des taux d’intérêt, chômage et réduction de l’aide au développement. À cela s’ajoutent d’énormes contraintes budgétaires pour fournir des services de base et de graves pénuries d’emplois dues à des pressions démographiques toujours plus fortes.

La question démographique n'est pas univoque. Sa population en pleine expansion est l’un des plus grands atouts de l’Afrique. En 2050, celle-ci aura doublé pour atteindre 2,2 milliards d’habitants. Contrairement au reste du monde, la population de l’Afrique subsaharienne continuera de croître bien au-delà de 2100. En 2075, elle comptera 1,5 milliard de personnes en âge de travailler et 700 millions d’enfants de moins de 14 ans. L’Afrique subsaharienne abrite déjà le plus grand nombre d’enfants d’âge scolaire. Ailleurs dans le monde, cela fait plusieurs décennies que les dynamiques démographiques suivent la trajectoire opposée. Cette spécificité recèle un immense potentiel en matière de croissance économique, mais pour en tirer parti et engranger ce « dividende démographique », il est indispensable d’investir sans tarder dans l’éducation et la santé de la population.

Agir plus vite et plus fort pour développer le capital humain de l’Afrique est une priorité urgente. L’avenir du continent en dépend.


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