
Voici quelques mois, nous vous avions dévoilé (a) le thème de l’édition 2021 du Rapport sur le développement dans le monde : les données et leur place dans le développement. Depuis, nous avons affiné nos réflexions dans une note conceptuelle (a) plus détaillée, intitulée Data for Better Lives, que nous avons plaisir à vous présenter aujourd’hui afin de recueillir votre avis et vos commentaires.
La valeur des données est largement inexploitée
Leur omniprésence dans la vie de la plupart des individus donne de plus en plus à penser que les données vont changer le monde.
. Et alors que la planète entière se bat contre la pandémie de COVID-19 (coronavirus), l’utilité et l’impact possible des données sur le développement deviennent toujours plus évidents. Pour refléter cette réalité, nous nous appuierons tout au long du rapport sur des exemples tirés de la crise sanitaire aux fins d’illustrer la plupart des enjeux qui y sont discutés.Pourtant, et malgré leur essor inouï, une grande partie de la valeur des données reste encore inexploitée. Les données sont en général collectées par un agent dans un but spécifique. Une fois cette mission remplie, elles restent néanmoins disponibles pour une éventuelle réutilisation, laquelle est susceptible d’engendrer une valeur économique dans plusieurs domaines très différents de celui qui avait été anticipé au départ. Mais
.Si les données ouvrent des promesses formidables de progrès pour le développement, des préoccupations se font jour sur plusieurs fronts : protection des données personnelles, surveillance, désinformation, attaques contre les systèmes informatiques et risques d’abus de position dominante dans les filières basées sur les données. En abordant les nombreux canaux par lesquels les données peuvent contribuer au développement économique, ce rapport entend également traiter des obstacles à la concrétisation de ce potentiel, suggérer des lignes directrices pour y parvenir et proposer des mesures de sauvegarde visant à protéger les citoyens.
Situation actuelle et conditions à réunir pour réaliser le potentiel des données
Le cadre conceptuel définit le thème central du rapport, à savoir la manière dont les données, qu’elles soient recueillies principalement à des fins de politiques publiques ou créées avant tout dans un but privé et en général commercial, peuvent influer, positivement et négativement, sur les résultats du développement. La première partie du rapport est consacrée à l’immense potentiel que représentent les données pour améliorer les conditions de vie des pauvres, à travers, d’une part, leur meilleure utilisation et leur réemploi au profit de programmes, de politiques et de services publics mieux conçus, et, d’autre part, leur capacité à accroître l’efficacité des marchés et la création d’emplois en favorisant l’essor du secteur privé. Pour réaliser ce potentiel, il va falloir repenser et restructurer en profondeur les systèmes de données, en particulier ceux qui sous-tendent l’utilisation des données produites par le secteur public. Cette restructuration doit placer les données au cœur des processus d’élaboration des politiques et améliorer grandement le flux d’informations en vue d’une utilisation répétée par un large éventail de parties prenantes.
La mise en place d’un système de ce type comporte cependant des risques, notamment celui de voir les données faire l’objet d’un usage abusif dans le but de nuire. Dans sa seconde partie, le rapport se penchera sur les conditions qui, sur le plan de la gouvernance, du droit, de l’action publique et de l’infrastructure, sont nécessaires pour libérer le potentiel associé à l’utilisation et au réemploi des données tout en créant des mesures de sûreté qui réduisent le risque d’effets préjudiciables.
Le « filtre du développement » : libérer le potentiel des données au bénéfice des pauvres
Tous les points évoqués ci-dessus seront examinés dans le souci de mettre en évidence l’utilité de la révolution des données pour les populations pauvres des pays à revenu faible et intermédiaire. C’est ce que nous appelons le « filtre du développement » : tout l’enjeu du rapport est de savoir si et[i], dont la plupart n’ont pas accès à internet et dont les transactions économiques ne laissent que peu ou pas de traces numériques. Le rapport sera par ailleurs rédigé en se plaçant du point de vue des décideurs de pays à faible revenu faible. Trop souvent, ceux-ci n’ont pas les infrastructures, les cadres juridiques et réglementaires ni les capacités institutionnelles pour installer un environnement adapté à l’essor d’une économie des données, voire même faire en sorte que les innovations sous-tendues par les données aient une ampleur suffisante pour avoir des retombées économiques positives. D’autant que leurs voix ne sont pas toujours audibles dans les enceintes internationales où se forgent les règles mondiales de gouvernance régissant la nouvelle économie des données.
, ou des 900 millions de personnes toujours privées d’électricitéNous aimerions connaître votre point de vue
Comme le suggère son titre — « Des données au service d’une vie meilleure » —, le rapport entend placer l’individu au cœur des réflexions. C’est la raison pour laquelle nous sollicitons votre aide.
En dépit des contraintes liées à la situation actuelle, en particulier pour les contacts directs, nous cherchons à recueillir des informations auprès d’un large éventail d’acteurs : gouvernements, secteur privé, organisations internationales, milieux universitaires et organisations de la société civile.La première étape de cette vaste campagne de consultation se déroule en ligne (a), avec la publication de la note conceptuelle. Nous vous invitons à commenter ce document en vous rendant sur la plateforme de consultation ou en nous écrivant à WDR2021@worldbank.org.
Pour orienter vos réflexions, voici une première série de questions sur des aspects où nous avons particulièrement besoin de vos contributions :
- Le rapport s’intéresse aux opportunités et aux difficultés que présentent les données sur le plan de l’amélioration des conditions de vie des populations pauvres dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Pouvez-vous nous apporter des exemples de la manière dont les données ont directement contribué à améliorer la vie des pauvres dans votre communauté ? Quels autres enjeux devrions-nous prendre en compte dans le contexte du développement ?
- Le rapport s’efforcera de trouver un juste équilibre entre le rôle positif des données pour améliorer la vie des pauvres et les risques d’usage abusif. Pouvez-vous nous apporter des exemples de politiques ou d’instruments qui prémunissent vraiment contre une utilisation abusive et préjudiciable des données, sans pour autant empêcher d’exploiter tout leur potentiel pour améliorer le bien-être des populations ?
- Pouvez-vous nous citer un cas de collecte de données à des fins privées (à travers les applications d’entreprises privées, lors de transactions commerciales numériques, etc.) ayant été utilisée au bénéfice des pauvres dans votre communauté ? A contrario, avez-vous des exemples d’impact négatif lié à l’utilisation de ces données ?
- Quelles sont les réformes et les politiques de gouvernance des données dont les pays moins avancés ont besoin pour profiter de l’économie des données ? Le rapport aborde-t-il correctement tous ces enjeux (infrastructures, aspects juridiques, institutions, politique économique, etc.) ?
- Estimez-vous que le rapport a oublié certaines questions importantes ou que d’autres aspects devraient y être intégrés ? Avez-vous d’autres commentaires d’ordre général sur les thèmes couverts par le rapport ?
Nous sommes preneurs d’études de cas et d’exemples sur la manière dont les données ont pu changer des vies. N’hésitez pas à partager tout document ou information en les adressant à WDR2021@worldbank.org avant le 6 juin 2020.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site web du Rapport sur le développement dans le monde 2021, qui sera mis à jour au fur et à mesure de la tenue de nouvelles consultations. Découvrez dès à présent notre note conceptuelle et faites-nous part de vos commentaires. Votre avis sera le bienvenu !
Liens utiles (a)
[i] Les estimations sont établies sur la base de tableaux tirés des Indicateurs du développement dans le monde (a) de la Banque mondiale, selon lesquels 86,8 % de la population mondiale avaient accès à l’électricité en 2015, et de données du département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, qui estime la population mondiale en 2015 à 7,38 milliards d’individus.
Merci beaucoup
Bjr! Je pense que les données doivent être durables et mises à jour d'une manière continue. Ainsi, les utilisateurs publics ou privés ont les mêmes informations mais leurs utilisations varient. Je constate que les données sont diffèrentés en fonction des organismes qui les collectent.
Les données sur les ménages coûtent trop chers en particulier pour les pays en développement qui n'ont pas pu instaurer un système de collecte des informations de routine et font recourir à des enquêtes statistiques. Cependant, ces dernières restent sous exploitées et rarement partagées avec les partenaires, les chercheurs et les institutions. Un accès aux données permettra aux utilisateurs de mener des recherches approfondies sur les catégories pauvres et moyennes
en vue de recentrer les politiques de développement à leur faveur. Pour faire face, il faut évaluer le coût de perte en développement du à cette situation et sensibiliser les producteurs de données sur la culture de partage.
Les données sont une passerelle indispensable entre les réalités crues du monde et ceux qui réfléchissent au sommet, sur les stratégies de développement. Elles relient les besoins des populations et les projets et programmes aux étapes cruciales de leur gestion. Elles éclaircissent les regards des dirigeants sur l'application sur le terrain et la pertinence de leurs politiques. Elles sortent des entrailles des sociétés et nourrissent les progrès des nations.
Economie mondiale, sa chance de profiter du monde d'après. Ici, tous les points vivaux de la vie meritent d'être pris en consideration, le changement climatique surtout.
Poursuivre la réflexion sur la mutualisation des systèmes d'information sur la plan régional, dans le cadre du développement, selon une approche conceptuelle par les données.
Cordialement !
C'est aussi la banque qui manque de transparence..
1. Il faut publier toute la littérature * grise* relative aux missions d'évaluation des projets. Ces études qui permettent la finalisation des rapports officiels contiennent des DONNEES qui sont très importantes, des critiques ou des recommandations ou des données qui n'apparaissent pas e dans les rapports de mission officiels. Ces rapports constituent une mine d'information qui devraient être publiés ou mis à la disposition des chercheurs et universités.
2. Les experts dits internationaux en matière d'analyse sociale sont incapables de comprendre la réalité des données de terrain: pauvreté, inclusion, stratégies de survie, participation... et impacts des projets ..l'endettement du aux projets * jidon* ou endettement assassin..sont ignores par la banque. Il viendra un jour prochain ou la Bm risque detre au vanc des accusés pour financement de projets qui nont pas réalisé les objectifs assignés.
L'accès aux données vaut autant pour les institutions nationales que pour la banque et les bailleurs de fonds.
L'absence de données induit une absence de coordination entre partenaires de financement en matière d inficateurs de suivi... surtout quand plusieurs bailleurs interviennent dans une même région pour des projets différents accentuant l'approche sectorielle au détriment de la vision de dev des territoires ...
Merci pour ce sujet sur l'utilisation des données qui est un facteur déterminant dans les prises de décision des pouvoirs publics; en effet les pays à faible revenu ou intermédiaire ne disposant pas de données fiables et mises a jour se basent sur des estimations parfois trop hasardeuses pour élaborer des plans de développement qui n'auront pas un impact sur la vie de leurs populations parce-que les bases sont faussées.....
L'importance des données n'est plus à démontrer dans le monde actuel. Elles servent à tous les niveaux tant public que privé. Aussi, il serait difficile de réaliser une planification du développement sans avoir des données de référence. D'où la nécessité pour les pays en développement surtout les moins avancés comme le mien, Mali, de produire des données fiables, de les disséminer et de les utiliser.
Toutefois, le défi reste important car la plupart de nos pays ne dispose pas de données mis à jour régulièrement. Pour le cas du Mali, c'est récemment qu'on a mis en place un système statistique national, un schéma directeur de la statistique et un fonds national pour la statistique. Toutes choses qui ont permis d'améliorer la situation au Mali. La structure qui coordonne les activités statistiques (INSTAT-Mali) procède périodiquement à la publication de certaines données et la mise à jour des bases de données sur quelques indicateurs socio-économiques.
La disponibilité des données contribue à faciliter les interventions dans plusieurs domaines et à orienter plusieurs décisions. Cependant, la mise à jour régulière reste un défi en raison du coût que cela engendre.
Par ailleurs, le monde étant actuellement globalisé, il est très important d'assurer la disponibilité des données à jour au niveau mondial. Cela oriente les grandes décisions de collaboration, d'investissements et entre autres d'insertion dans les chaînes de valeurs mondiales.
Pour terminer, la production et l'utilisation des données restent primordiales tant pour le développement au niveau national qu'au niveau international.
Youssouf Konaté, Mali.
Chef de section analyse des prix et stocks.
Direction Générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence/
Ministère de l'Industrie et du Commerce.
les chiffres cachent la réalité ,surtout lorsqu'on étudie la pauvreté, les inégalités sociales, le développement humain .
la référence à des standard statistiques telles que la moyenne, l'indice de Gini .... ne reflètent pas la situation réelle des personnes, donc les études de terrain et a l'échelle micro c'est à dire au niveau des petites localités qu'on puisse dévoiler ce qui est caché
Les données ne sont pas un probleme en soit , mais surtout savoir d’où elles viennent (analyse de l’émetteur ) et de quelles exploitations elles servent ?
Le probleme n'est pas le savoir mais ce que l'on en FAIT
Bonne initiative
La hausse de la quantité de données sur les individus et les sociétés est essentielle pour adapter les politiques et prendre des mesures visant à améliorer leurs conditions de vie. L'avènement des NTIC est une opportunité majeure pour minimiser les moyens et les coûts de la disponibilité de ces données. Ces données collectées serviront à anticiper et à mitiger les risques endémiques auxquels le monde devra faire face à l'image de celle du COVID 19. Toutefois, il faudra pas perdre de vue les risques d'utilisation négative de ces données qui pourront exposer et rendre fragile le monde à des faits de terrorismes, de manipulation commerciale (exposition à des publicités commerciales) et de surveillance politique par des états narcissiques. Tous ces effets négatifs peuvent avoir des conséquences sur les libertés privées et les droits humains et peuvent entraîner une forme de d'appauvrissement imposée.
Bonjour,
Voici une modeste contribution, qui, je l'espère, vous sera utile,
Les données sont importantes pour améliorer les conditions de vie des communautés en milieu rural.
Exemple Eau Potable.
détaillé en 5 points:
1.Lorsque l'Etat en collaboration avec les institutions de financement parvient à avoir des informations fiables sur le nombre d'habitants dans une agglomération, le nombre de leurs ressortissants qui sont à l'étranger et peuvent contribuer financièrement à la construction d'un forage, cela permet en fonction des capacités de chaque village de diriger les efforts et de mettre en priorité les villages les plus démunis non soutenus par leurs enfants de la diaspora.
2.Dans certaines zones très enclavées, connaître le nombre exact de femmes et de jeunes filles dans chaque foyer permet de savoir la charge de travail pour les corvées d'eau qui pèse en moyenne sur chaque femme puisque ce sont elles qui exclusivement sont responsables.Par conséquent, on peut décider de mettre en priorité des forages et des adductions d'eau dans les villages où les foyers ont en moyenne peu de femmes.
3.Connaître le nombre de personnes alphabétisées résidentes dans une localité, permet de savoir si la gestion des infrastructures peut leur être confiée et à quel degré de responsabilité.
4. Détenir des données sur le nombre exact de jeunes dans les localités permet de connaître les chances d'avoir un mode de gouvernance démocratique et transparent des ressources allouées aux collectivités locales.Ce sont eux qui veillent et contrôlent à l'application des règles.
5.Avoir des données fiables sur le turn-over des autorités locales nommées comme élus donne une compréhension juste du mode de gouvernance au niveau local comme global.
Bien à vous.
Pour moi, les données n'ont pas de sens aux yeux du citoyen lamda, dans les communautés pauvres, habituées à la dépendance de l'aide public ou privé. Ces populations analphabètes n'ont aucune compréhension de l'importance de ces données, sauf l'état et ses partenaires qui y voient un moyen de contrôle des économies et des populations. La conscience collective se trouve en marge de ce jeu élitiste d'une bureaucratie. Le jeu des données doit tenir compte des types d'économie selon les pays. Ici la chose qui compte c'est l'apport de ces données, est ce qu'elle traduisent réellement le besoin des populations ? Aussi est ce que les données utiles telles que celles qui montrent la répartition des richesses et des biens, sont elles disponibles et vulgarisées ? Les acteurs politiques se succèdent et partent avec leurs données économies dans des conditions de crise et de conflits militaro politiques sans bilan et sans tenir compte de l'impact sur les populations. Nous pouvons enfin ma contribution, mettre à rude épreuve nos dirigeants en vulgarisant les données fiables non modifiées de tout genre et en donnant les moyens aux citoyens d'en disposer quand il veut ou qu'il soit. Alors les collectivités locales pourraient jouer ce rôle de divulguer les données actualisées et en faire la promotion dans les groupes et organisations locales et villageoises en fonction des besoins des populations.
Une bonne initiative dans laquelle je me retrouve parfaitement.
Les données permettent d'apporter avec précision une action de développement (exemple construire des puits, forages,ou récupération des terres dégradés..)
Avec les données statistiques de notre église (la Communauté au Centre de l'Afrique dont son siège est à Goma ) que nous avons mis sur pied nous sommes entrain d'utiliser ces données dans le domaine de la réduction de la pauvreté .Sur le 304 000 mille chrétiens nous accompagnons 5123 membres des associations soit 1,68% mais nous allons dégager les commerçant , les fonctionnaires qui sont dans la classe moyenne .
Le travail de collecte des données continue