Notre monde est inondé par une quantité croissante de données, mais les cibles potentielles de ces informations restent mal desservies pour une raison évidente : les données ne sont tout simplement pas disponibles dans leur langue.
Cela était vrai jusqu'à présent pour les informations présentes sur le site des données financières du Groupe Banque mondiale, qui n'était proposé qu'en anglais depuis son lancement. Aujourd’hui, finalement, le site Web et les jeux de données en libre accès associés sont disponibles dans cinq langues supplémentaires : chinois, espagnol, français, hindi et russe. Alors que l'application mobile correspondante existait depuis un certain temps dans neuf langues (anglais, arabe, chinois, espagnol, français, hindi, indonésien, portugais et russe), la nouvelle version du site Web s'inscrit dans le droit fil de l'objectif de notre programme, à savoir inciter de nouveaux publics et de nouvelles communautés à utiliser et diffuser nos données financières.
Lorsque nous avons lancé notre programme il y a de cela quelques années, notre public était essentiellement composé des « clients habituels » : autres spécialistes des données en libre accès et de la transparence, organisations de la société civile et journalistes « de l’hémisphère Nord », et établissements universitaires occidentaux. Les chiffres parlaient d’eux-mêmes : plus des trois quarts des personnes visitant le site étaient originaires d'Amérique du Nord et d'Europe, l'essentiel de l'activité sur les médias sociaux émanait des mêmes régions, et les contributeurs les plus actifs sur le réseau social interactif du site semblaient être des personnes familières (ou qui en tout cas leur ressemblaient beaucoup !). En tant que tels, ces chiffres n'étaient pas si mauvais. Toutefois, ils ne représentaient qu'une infime partie du public que nous désirions atteindre : pour avoir un réel intérêt, nous devions trouver rapidement un moyen de faire éclater cette bulle et de rapprocher nos données du terrain, là où se déroulent les projets de la Banque et où ces données peuvent vraiment faire la différence.
Notre champ d’action a d’abord concerné le monde réel, c’est-à-dire « hors ligne » : ateliers visant à renforcer la compréhension des données (a) destinés aux médias, semaines de l'innovation (a), séances de réflexion (a) avec les organisations de la société civile, présentations (a) destinées aux autorités publiques, aux étudiants, aux journalistes, au secteur privé et aux partenaires de projet (avec le soutien des représentations de la Banque dans les pays), et ateliers sur le libre accès aux données (a) organisés dans toutes les situations où cela était possible. Autant d’interventions qui nous ont permis de toucher un public bien plus large, et auxquelles sont venus s’ajouter les nombreux partenaires et soutiens au sein de la communauté de l’« open data » qui ont fait connaître nos travaux à leurs publics. Toujours dans le domaine du hors ligne, nous avons lancé des travaux de recherche autour de la demande de données en libre accès (a) afin de mieux comprendre la pertinence et l'utilisation, sur le terrain, des informations financières rendues publiques. Certes, il n'y a rien de tel que de travailler directement avec les populations que vous désirez toucher, mais il y a des limites à ce que vous pouvez (ou devez) faire. Au final, il s'avère nécessaire d’atteindre votre public en empruntant des voies virtuelles…
Penser au-delà de la langue anglaise a constitué un premier pas important dans cette direction. Nous avons donc réalisé notre première vidéo promotionnelle en six langues ( anglais, arabe, espagnol, français, portugais et russe, la version chinoise étant celle qui a connu le plus grand succès). Mais notre avancée décisive a été la sortie de l'application mobile en neuf langues. Les résultats ont été immédiats : pour la première fois, l'Asie a dépassé l'Amérique du Nord en termes de nombre de téléchargements, et nous avons constaté une progression constante des autres régions.
C'est donc avec de grands espoirs que nous lançons à présent la version multilingue du site Web. Cela n'a pas été simple : en plus de la traduction de l'interface de navigation et des instructions, qui nous a réservé son lot de difficultés, la transcription des données elles-mêmes dans une multitude de langues s'est révélée particulièrement ardue. Nous ne sommes pas encore satisfaits du résultat à 100 %, mais nous approchons du but (et nous devrons bien sûr ajouter d'autres langues, à commencer peut-être par l'arabe). Il sera intéressant de voir si les mêmes jeux de données seront aussi populaires auprès de personnes parlant des langues différentes, d'observer les types de visualisations et de filtres que les différents publics utiliseront, l'impact sur les médias sociaux dans les langues locales et, bien entendu, comment les personnes exploiteront ces données par rapport aux projets de la Banque : pour en effectuer le suivi, pour alimenter des discussions autour de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas, pour déterminer où la Banque doit investir ensuite, etc.
Nous avons bien l’intention de continuer à tout mettre en œuvre pour toucher de nouveaux publics et rendre nos données plus pertinentes et plus parlantes pour tous ces publics, et pas seulement pour notre propre usage. Souhaitez-nous bonne chance ! La langue n'est qu'un aspect du problème, et nous devons faire bien plus pour rendre les données elles-mêmes plus intuitives et plus signifiantes dans le contexte, mais nous pensons que c'est un bon début. N'hésitez pas à nous faire part des autres démarches que vous avez vous-même expérimentées ou sur lesquelles vous aimeriez que nous nous penchions.
Par ailleurs, vous serez peut-être intéressé de savoir que 24 pages pays du site donnees.banquemondiale.org sont à présent disponibles dans 17 langues (et que ces pages intègrent aussi des données financières). Il s’agit des pays suivants : Albanie, Allemagne, Angola, Brésil, Bulgarie, Cambodge, Cap-Vert, Corée, Fédération de Russie, Guinée-Bissau, Inde, Indonésie, Japon, Macédoine, Mongolie, Mozambique, Ouzbékistan, Pologne, Roumanie, Sao Tomé-et-Principe, Thaïlande, Turquie, Ukraine et Viet Nam.
Comment notre programme s'efforce de susciter l'implication des spécialistes des données, la prochaine mise à jour de notre application mobile et comment la Banque mondiale peut en faire davantage pour inciter le secteur privé à utiliser les données en libre accès : voilà un avant-goût des sujets que nous traiterons dans nos prochaines billets.
Le site Données financières du Groupe Banque mondiale est le point d'accès en ligne aux données financières de la BIRD, l'IDA et l'IFC. Il comporte des séries de données qui couvrent les prêts, les contrats, les fonds fiduciaires, les investissements et les états financiers. Une application mobile associée, qui vous permet de nous « parler » facilement et en neuf langues des données opérationnelles et financières de la Banque, est disponible en téléchargement pour les smartphones et tablettes Android et iOS, respectivement sur le Google Store et l'iTunes Store. Suivez-nous sur Twitter pour participer aux discussions portant sur le libre accès aux données financières de la Banque mondiale.
Pour accéder à toutes les données en libre accès de la Banque, consultez le catalogue sur le site Données.
Communiqué de presse : Données financières en libre accès du Groupe de la Banque mondiale : lancement du site dans cinq nouvelles langues
Prenez part au débat