Publié sur Blog de Données

Petites équipes, grandes idées : start-up et autorités publiques partagent la même ambition autour de l’open data

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The ODI’s Liz Carolan reflects on a new network of government leaders driving open data 

À l'Open Data Institute (ODI) (a), l'une de nos missions est d’offrir un nid aux start-up. J'y travaille depuis un an et j'y ai appris qu’à l’origine de toute start-up, il y a généralement une ou deux personnes qui ont une bonne idée. Qu’elles ont un plan plus ou moins abouti pour faire de cette idée une réalité et qu’elles affichent des qualités de leadership propres aux entrepreneurs pour au moins essayer de mettre cette idée en pratique. Mais elles manquent toujours de temps, d'argent ou de personnel, et sont habituellement entourées de gens qui leur expliquent toutes les raisons pour lesquelles ça ne marchera pas.

Alors quand, cette année, nous nous sommes retrouvés avec mon équipe à une réunion rassemblant des responsables publics aux manettes d’initiatives pour le libre accès aux données (dans des pays développés comme dans des pays en développement), nous avons ressenti un fort sentiment de déjà-vu. Autour de la table, il y avait des fonctionnaires qui avaient une idée assez précise de ce que l’open data peut apporter à leur pays, un plan plus ou moins abouti, et les qualités de leadership requises pour le mettre en pratique. Eux aussi manquaient de temps, d'argent ou de personnel, et se trouvaient au sein d'un système plein de gens qui leur disaient pourquoi ça n'allait pas marcher.
 
Certes, les différences entre la situation des créateurs de start-up et celle des fonctionnaires sont nombreuses. Contrairement aux entrepreneurs du secteur privé, les responsables publics ont besoin d'obtenir des autorisations pour mener à bien leurs idées, et pour quelque chose de nouveau comme le libre accès aux données, il leur faut généralement un soutien solide au plus haut niveau de l'État. Parmi les qualités de leadership dont ils font preuve, on trouve souvent le pragmatisme et les capacités de collaboration nécessaires pour parvenir à faire bouger les choses au sein d'un système bureaucratique. Les difficultés qu'ils rencontrent ne tournent pas forcément autour des modèles économiques ou de tarification, mais, comme nous l'avons écrit précédemment (a), consistent plutôt à trouver des manières de faire accepter le changement ou de contourner les obstacles et résistances dus aux intérêts établis.
 
Pourtant, à bien des égards, ce sont des entrepreneurs. Ils doivent bâtir des équipes, des organisations, voire des institutions, et convaincre beaucoup de monde pour atteindre leur but. C'est pourquoi, quand nombre d'entre eux nous ont demandé de les aider à concevoir ou à mettre en place leurs projets, nous avons décidé de nous baser sur notre expérience des start-up.
 
Selon ces dernières, notre principale valeur ajoutée réside dans notre capacité à rassembler, connecter, amplifier et accompagner, ainsi que dans l'opportunité que nous leur offrons de faire partie d'un large groupe de pairs qui leur disent que, non, ils ne sont pas fous et que, oui, leurs idées peuvent très bien marcher.
 
Avec ces renseignements, et grâce à l'expérience accumulée par notre équipe en matière de pilotage du changement dans les institutions publiques et de mise en place d'espaces d’apprentissage favorables, nous avons réuni un « réseau de leaders du libre accès aux données »(a). L'idée était de mettre en relation des personnes se trouvant dans des situations similaires pour échanger des idées, discuter de l'orientation des stratégies et de la résolution des problèmes, et trouver et transmettre les sources d'inspiration et les idées nécessaires pour relever les défis que posent la mise en œuvre et la consolidation de ce type de projet.
 
Cette initiative, soutenue par le réseau Open Data for Development (OD4D) (a), a été lancée la semaine dernière avec un groupe de sept personnes provenant de quatre continents, chacune étant en charge dans son pays de la conception et de la mise en place des programmes d’open data.
 
Le groupe, qui comprenait des représentants de pays développés aussi bien que de pays en développement, s'est réuni durant cinq jours (a) dans les bureaux de l'ODI à Londres — ses évaluations ont été publiées sous la forme de données en libre accès (a) certifiées (a). Le réseau continuera de se développer, l'objectif étant qu'il s'étende sous la forme d'un forum en ligne et, selon une idée proposée par ses membres, un groupe WhatsApp qui s'est jusqu'à présent montré très actif.
 
Au cours des dernières semaines passées à organiser la réunion de lancement, nous avons tiré parti des réflexions issues du projet #AdaptDev (a) de l'Overseas Development Institute, qui ont été publiées récemment. Celles-ci s'appuient sur des idées novatrices tournant autour de la nécessité, dans le domaine du développement international, d'aller au-delà du « copier-coller » institutionnel — ou de l'« isomorphisme mimétique » (a), pour paraphraser Lant Pritchett. Il s’agit au contraire de passer à des formes de soutien pilotées au niveau local, centrées sur des problèmes concrets, pertinentes au niveau politique, adaptatives et animées par un esprit d'entreprise.
 
J'ai 30 ans et je travaille dans un champ qui n'existait pas quand j'ai fini mes études supérieures. On a souvent l'impression que l’open data illustre totalement une évidence du développement, à savoir que le monde change bien trop vite pour que l'on puisse croire que le développement socioéconomique se produit par étapes bien distinctes reflétant un tracé historique qui a déjà été observé dans d'autres contextes. À peu près la moitié de l'ensemble des données qui existent à l'heure actuelle ont été créées au cours des deux dernières années. Une grande partie des pays en développement passent directement de la radio aux smartphones, en court-circuitant complètement les ordinateurs de bureau et les réseaux câblés. Et en court-circuitant les comptes bancaires au passage : il est plus facile de payer un taxi avec un téléphone portable (a) au Kenya qu'à New York.
 
Les responsables publics qui se sont réunis à l'ODI la semaine dernière n'avaient aucun besoin qu'on leur dise que les solutions aux défis auxquels leur pays fait face doivent être pilotées et bâties en fonction de leur contexte spécifique. De même, ils n'avaient pas besoin qu'on leur dise qu'ils doivent faire preuve de flexibilité et de capacité d'adaptation dans la manière dont ils mettent en œuvre leurs programmes de libre accès aux données, et rester politiquement pertinents tout au long du processus.
 
Ils savaient déjà parfaitement tout cela. Ce qu'ils voulaient de nous, c'est plutôt que nous les aidions à développer leurs réseaux et à préparer le terrain pour créer une culture durable de l’open data dans leur pays. Ils nous ont expressément demandé de les tenir informés des toutes dernières idées et données probantes susceptibles de les aider à élaborer leurs stratégies, intensifier leurs réussites et s'assurer de la pérennité de leur mandat. Et par dessus tout, de leur dire, à eux et au reste du monde, que leurs idées peuvent aboutir !
 
Pour en savoir plus sur le rôle que le libre accès aux données peut jouer pour appuyer un développement durable au niveau mondial, consultez les livres blancs, rapports techniques et études de cas répertoriés sur la page du Partenariat pour le libre accès aux données. 
 
Le réseau OD4D a récemment fusionné avec le Partenariat pour le libre accès aux données. Vous pouvez consulter le communiqué de presse correspondant ici (a).


Auteurs

Liz Carolan

Responsable pour le développement international, Open Data Institute

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