Publié sur Opinions

Le travail des agriculteurs est difficile, mais la modernisation des paiements peut leur faciliter la tâche

Cette page en:
Le travail des agriculteurs est difficile, mais la modernisation des paiements peut leur faciliter la tâche Une femme cueille des feuilles de thé dans une plantation à proximité de la ville de Kericho, au Kenya. Sa récolte quotidienne doit s'élever à 25 kilos environ. | © shutterstock.com

Qu’il s'agisse de cultiver la terre ou d'élever des animaux, être agriculteur est un dur labeur. Les journées de travail sont longues, et les fruits de ces efforts exposés à la menace des éléments : sécheresses, inondations ou tempêtes destructrices.

Malgré la dureté de la tâche, l’agriculture reste une source importante de revenus pour les ménages d’Afrique subsaharienne, où un adulte sur trois perçoit des paiements pour la vente de produits agricoles. C'est notamment ce que révèle la dernière note régionale tirée du rapport Global Findex 2021 et consacrée à la numérisation des paiements dans les filières agricoles en Afrique subsaharienne (a). Dans des économies comme le Tchad, Madagascar et la République démocratique du Congo, 40 % ou plus de la population perçoit de l’argent provenant de l’agriculture.

Le poids des revenus agricoles rend particulièrement important l'accès à des modes de paiement sûrs et pratiques tels que les solutions numériques. Les paiements en espèces sont en effet propices aux vols et obligent souvent leurs bénéficiaires à se rendre à des points de retrait éloignés, ce qui n’est ni facile ni toujours possible après des heures de travail longues et pénibles.

Or, plus de 140 millions de producteurs agricoles en Afrique subsaharienne, dont 66 millions de femmes, ne sont payés qu’en espèces. Le passage de tout ou partie de ces paiements vers des canaux numériques recèle par conséquent un potentiel important et inexploité pour une plus grande inclusion financière des exploitants agricoles africains.

Numériser les paiements via les chaînes d’approvisionnement agricoles mondiales

Les possibilités de numérisation des paiements agricoles, ainsi que les avantages qui en découleraient, sont considérables. Divers obstacles rendent toutefois difficile l’expansion de l’usage des services financiers numériques chez les producteurs agricoles. Et tous ne sont pas liés à des problèmes d’accès. Ainsi, en Afrique subsaharienne, près de 60 % des adultes qui reçoivent des paiements en espèces pour la vente de produits agricoles possèdent un téléphone portable et environ 40 % d’entre eux sont titulaires d’un compte bancaire. Pourquoi ces producteurs agricoles pourtant bancarisés continuent-ils de se faire payer en espèces ? Il se peut qu’ils ne disposent pas, là où ils vivent, de lieux de retrait d’espèces facilement accessibles ou de commerces qui acceptent les paiements numériques, ou que leurs acheteurs refusent tout simplement d’effectuer des paiements sur un compte.

Des efforts de sensibilisation et d’assistance technique ciblés peuvent s'avérer nécessaires pour aider à la fois les producteurs agricoles et les acheteurs à se tourner vers les paiements numériques, comme cela a été fait dans la filière du cacao au Ghana. En outre, les producteurs qui vendent des produits agricoles directement aux consommateurs peuvent bénéficier de systèmes améliorés de « paiement rapide » qui relient les banques par le biais d’une infrastructure numérique.

Pour en savoir plus sur les paiements agricoles en Afrique subsaharienne, téléchargez notre dernière note régionale (a).


Alexandra Norris

Consultante au sein de l’équipe Global Findex

Prenez part au débat

Le contenu de ce champ est confidentiel et ne sera pas visible sur le site
Nombre de caractères restants: 1000