Les pays qui bénéficient de l’aide de l’IDA tendent à faire de plus en plus appel aux marchés nationaux de capitaux pour leurs emprunts. C’est une évolution bienvenue : en matière de dette publique, des marchés intérieurs opérationnels et liquides constituent une source stable de financement en temps normal et servent d’amortisseurs en période de crise. Mais au moment d’émettre des titres de dette, les autorités ne respectent pas toujours les normes les plus strictes en matière de transparence. Une réalité qui peut entamer la confiance des investisseurs et, au final, renchérir le coût des emprunts.
La Banque mondiale développe une palette d’outils pour favoriser les efforts de transparence en matière de dette, dont un nouveau nuancier interactif (a) permettant de suivre la transparence des émissions de titres publics dans les pays IDA. Ce tableau reflète certaines pratiques, comme la prévisibilité des plans d’emprunt annuels ou la publication des transactions sur les marchés primaires et secondaires — des critères qui peuvent sembler très restrictifs mais qui jouent un rôle essentiel pour bâtir des marchés de la dette transparents. La note d’orientation sur la création de marchés obligataires en monnaie locale (a), publiée conjointement avec le FMI, propose une analyse approfondie de ces indicateurs. Notre nuancier permet d’apprécier la performance des pays IDA au regard de ces critères.
L’évaluation s’appuie sur des informations librement accessibles sur les sites web gouvernementaux. Pour chaque indicateur reporté, nous fournissons un lien direct vers la source d’information primaire afin que les internautes aient accès aux mêmes éléments que nous et découvrent les pratiques des différents pays en la matière.
Réalisée en octobre 2020, la première évaluation a mis en évidence l’existence d’une marge d’amélioration importante dans la plupart des 74 pays IDA. Voici quelques-uns des constats importants :
- si aucun pays n’obtient du vert pour la totalité des indicateurs, 12 sur 74 (16 %) ne respectent jamais les normes minimales, tous indicateurs confondus ;
- les indicateurs relatifs aux marchés primaires tracent un tableau en demi-teinte : 33 % des pays IDA n’utilisent pas régulièrement les mécanismes d’émissions sur les marchés et 41 % ne disposent pas de calendrier d’adjudication ou ne le suivent pas ;
- la transparence des marchés secondaires est l’indicateur le moins respecté : plus de la moitié des 74 pays IDA ne se conforment pas aux normes minimales ;
- les pays ayant accès à des marchés régionaux où les règles d’émission et de notification sont clairement spécifiées et appliquées, à l’instar de l’UEMOA, respectent globalement des normes plus strictes.
L’évaluation sera actualisée tous les ans. Nous avons hâte de voir tous les indicateurs virer au vert partout !
Prenez part au débat