Après le fort ralentissement observé en 2017, la croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) devrait se redresser pour atteindre 3 % cette année. Les projections à moyen terme tablent sur une reprise progressive de l’activité économique dans la région, sous l’effet des réformes et de l’allégement des mesures d’ajustement budgétaire. Ces prévisions pourraient toutefois être revues à la baisse en raison d’un certain nombre de risques de détérioration : tensions géopolitiques et conflits, faiblesse des prix pétroliers et obstacles à l’avancée des réformes. Autant de risques qui ne sont qu’en partie compensés par la possibilité d’une croissance plus forte que prévu dans la zone euro.
Une chute de la croissance régionale en 2017, plombée par les pays pétroliers
La croissance dans la région MENA, qui avait atteint 5 % en 2016, est tombée à 1,8 % l’année dernière en raison du ralentissement observé dans l’ensemble des pays exportateurs de pétrole (qu’ils soient membres ou non du Conseil de coopération du Golfe). Un fléchissement qui s’explique notamment par la réduction de la production de pétrole et la persistance des tensions géopolitiques.
Hausse des emprunts obligataires
Les mesures d’ajustement budgétaire dans l’ensemble de la région ont donné lieu à d’importantes émissions d’obligations souveraines qui ont conduit à une hausse rapide du volume de titres de dette internationaux.
Titres de dette internationaux
Source : Banque des règlements internationaux.
Remarques : Montant total de l’encours des emprunts internationaux pour les 14 pays de la région MENA. La dernière observation date du 2e trimestre 2017 (2017t2).
De bonnes perspectives de croissance multisectorielle
La croissance de la région MENA devrait s’améliorer en 2018 tant dans les pays importateurs de pétrole que dans les pays pétroliers. Ce redressement bénéficiera des réformes menées dans les pays de la région et de l’allégement des mesures d’ajustement budgétaire, ainsi que de la croissance du secteur du tourisme dans les pays importateurs.
Remarques : Croissance du nombre d’arrivées touristiques enregistrées en Égypte, en Jordanie et au Maroc. Les données concernant les Émirats arabes unis (É.A.U.) correspondent au nombre d’arrivées dans les hôtels d’Abou Dhabi.
Si la croissance s’accélère, les difficultés persistent
Parmi les multiples difficultés auxquelles est confrontée la région MENA, figure le faible taux de participation des femmes à la vie active.
Taux d’activité des femmes
Remarques : Proportion des femmes de plus de 15 ans participant au marché du travail. Moyenne non pondérée de 5 pays du Conseil de coopération du Golfe (GCC), 2 pays exportateurs de pétrole ne faisant pas partie du CCG et 5 pays importateurs de pétrole. Les chiffres correspondent aux dernières données disponibles pour chaque pays depuis 2010.
La croissance européenne pourrait avoir des retombées positives pour la région
En dépit de bonnes perspectives de croissance dans les prochaines années, la région MENA est encore confrontée à des risques nombreux et tenaces, dont notamment la persistance des conflits géopolitiques et la possibilité de prix pétroliers plus faibles que prévu . Cependant, les performances économiques de nombreux pays de la région, et en particulier des pays importateurs de pétrole, pourraient être supérieures aux prévisions en cas de reprise plus soutenue qu’attendu dans la zone euro.
Prévisions de croissance dans la zone euro
Remarques : Prévisions de croissance annuelle pour chaque année indiquée. Les chiffres de 2017 correspondent à des estimations. L’axe des abscisses correspond à la date à laquelle a été réalisée la prévision.
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