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Billet rédigé par Emi Suzuki (a)
Selon de nouvelles estimations des Nations Unies et de la Banque mondiale, l’objectif du Millénaire pour le développement relatif à la réduction de la mortalité infantile enregistre des progrès substantiels mais encore insuffisants.
Les dernières estimations de la mortalité infantile (a), publiées ce jour par le Groupe inter-agences de l’ONU pour l’estimation de la mortalité infantile (UN-IGME) — qui réunit l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Banque mondiale et la division de la Population des Nations Unies — révèlent des progrès substantiels sur le front du quatrième objectif du Millénaire pour le développement (OMD).
Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans dans le monde a reculé de 41 % entre 1990 et 2011, passant de 89 à 52 décès pour 1 000 naissances vivantes. Dans quatre des six régions en développement que distingue la Banque mondiale, cette baisse est même supérieure à 50 % : l’Asie de l’Est et le Pacifique, l’Europe et l’Asie centrale, l’Amérique latine et les Caraïbes ainsi que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Ces quatre régions sont en outre également sur la bonne voie pour réaliser la cible de réduction des deux tiers de ce taux d’ici 2015 (« être sur la bonne voie » signifie que la mortalité des enfants de moins de cinq ans était inférieure à 40 décès pour 1 000 naissances vivantes en 2011 ou que le taux annuel de réduction sur la période 1990-2011 s’est au minimum établi à 4 %).
Taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans
(pour 1 000 naissances vivantes), par région, 1970-2011
Malgré des progrès évidents depuis 1990, deux régions restent à la traîne : l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne. La seconde détient un triste record, puisqu’un enfant sur neuf y décède avant son cinquième anniversaire (contre un enfant sur 16 pour la première).
Globalement, environ 99 % des décès des enfants de moins de cinq ans interviennent dans des pays en développement, dont 43 % au cours de la période néonatale (soit durant les 28 premiers jours de vie).
Décès des enfants de moins de cinq ans par région, 2011
Pour la première fois, ce rapport fournit une ventilation par sexe des données sur la mortalité infantile. La mortalité des garçons de moins de cinq ans est en général supérieure à celle des filles, à l’exception notoire de l’Asie du Sud : en Inde — le plus vaste pays de cette région — la mortalité des filles de moins de cinq ans dépassait de 5 % celle des garçons en 2011.
Taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans
(pour 1 000 naissances vivantes), par sexe, 2011
Comme la plupart des pays ayant une forte mortalité infantile ne disposent pas de systèmes d’état civil complets, les estimations sont extrapolées à partir d’enquêtes auprès des ménages. L’UN-IGME, constitué en 2004, poursuit quatre objectifs : partager des données sur la mortalité infantile, harmoniser les estimations au sein du système des Nations Unies, améliorer les méthodes d’estimation et rendre compte des avancées en direction des OMD. Ses membres de plein droit sont l’UNICEF, l’OMS, la Banque mondiale et la division de la Population des Nations Unies. C’est grâce aux efforts constants de l’UN-IMGE et de son groupe consultatif technique que nous disposons d’estimations de la mortalité infantile plus précises, plus fiables et plus transparentes.
Tous les chiffres, estimations et détails sur les méthodes de travail de l’UN-IGME sont disponibles sur le site Child Mortality Estimates (CME Info) (a). Les nouvelles estimations de l’ONU seront aussi accessibles dans les bases de données de la Banque mondiale sur les indicateurs de développement (a) et sur la santé, la nutrition et la population ( HNPStats (a)).
(a) indique une page en anglais.
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