À l’instar de nombreuses villes, Freetown est confrontée à une urbanisation rapide. L’afflux de personnes dans la capitale sierra-léonaise a entraîné une forte déforestation et augmenté les risques de catastrophe naturelle pour les habitants des zones précaires. En réponse à cette situation, la Banque mondiale soutient les efforts déployés par les autorités locales pour restaurer le couvert forestier et fournir une protection naturelle contre les glissements de terrain, les inondations et l’érosion côtière. Grâce à un projet de restauration communautaire (a), les résidents ont planté 567 000 arbres, arbustes et mangroves à travers la ville, franchissant ainsi une étape cruciale dans le renforcement de la résilience climatique. Ces solutions fondées sur la nature (SfN) sont de plus en plus reconnues comme un outil essentiel pour atténuer les catastrophes et soutenir la résilience climatique.
« Les solutions fondées sur la nature sont de plus en plus reconnues comme un outil essentiel pour atténuer les catastrophes et soutenir la résilience climatique. »
Plus de 100 projets de la Banque mondiale ont eu recours aux solutions fondées sur la nature au cours des exercices 2012 à 2021, avec une forte accélération depuis 2018. Soit un montant cumulé d'engagements d’environ 5,5 milliards de dollars (voir Figure 1) selon une nouvelle étude (a) réalisée par le Programme mondial sur les solutions fondées sur la nature pour la résilience climatique (GPNBS) (a), un domaine spécialisé relevant de la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR) de la Banque mondiale. Les activités financées concernent par exemple la création ou la restauration d’espaces verts urbains, de forêts, de récifs coralliens, de cours d’eau, de plaines inondables et de prairies ; elles permettent de faire face à divers risques naturels tout en renforçant la résilience au changement climatique. La hausse du nombre de projets promouvant des solutions fondées sur la nature s’observe dans la plupart des régions, bien que la majorité d’entre eux aient été mis en œuvre en Afrique et en Asie de l’Est-Pacifique (a).
La moitié de ces projets étaient hybrides, employant à la fois des infrastructures « vertes » (naturelles) et « grises » (construites), tandis que les autres ont eu recours à des interventions totalement écologiques. En outre, plus de 65 % d’entre eux ont été conçus ou mis en œuvre avec la participation de la population, ce qui a permis de répondre aux besoins locaux tout en favorisant l’appui des communautés concernées. De même, 65 % de ces projets ont reçu le label « Genre » de la Banque mondiale, ce qui signifie qu’ils se sont attachés à remédier aux disparités entre les sexes par des travaux d’analyse, des actions spécifiques et le suivi d’indicateurs pour mesurer les résultats.
Cette hausse des projets SfN est due tant à la demande croissante des pays en développement qu’à l’attention accrue portée à ce domaine par la Banque mondiale et d’autres institutions internationales. La Banque mondiale met de plus en plus l’accent sur les avantages qu’offrent les solutions fondées sur la nature dans ses stratégies et priorités, notamment dans le cadre de son Plan d’action sur le changement climatique 2021-2025. La GFDRR et le GPNBS travaillent également en étroite collaboration avec des partenaires tels que le World Resources Institute et la Banque africaine de développement pour déployer ces solutions à l’échelle mondiale et mettre au point une méthodologie (a) commune pour assurer le suivi des projets en Afrique subsaharienne.
Les solutions fondées sur la nature sont de plus en plus considérées comme faisant partie intégrante des objectifs en matière de climat et de biodiversité. En décembre, 196 pays ont adopté le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal lors de la 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique. Ce cadre comprend des plans visant à enrayer et à inverser la perte de biodiversité d’ici 2030 et appelle à exploiter les solutions naturelles pour atteindre ces objectifs. De même, la décision finale (a) adoptée à la 27e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), qui s’est tenue à Charm el-Cheikh en novembre, a souligné les liens entre le changement climatique et la perte de biodiversité : le texte insiste notamment sur l’importance d’« utiliser durablement la nature et les écosystèmes pour une action climatique efficace et durable », dans le droit fil de la note Climat et développement de la Banque mondiale sur les solutions fondées sur la nature (a), publiée à l’occasion de la COP27.
Alors que les pays sont confrontés à des défis climatiques de plus en plus complexes qui compromettent les progrès vers les objectifs de développement durable, les solutions fondées sur la nature offrent une alternative rentable aux infrastructures grises classiques qui garantit une plus grande résilience à long terme, tout en apportant des avantages sociaux et environnementaux clés.
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