Comment encourager les filles à choisir les STIM : trois idées qui marchent

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Students working on a robotics competition. Students working on a robotics competition.

Il y a quatre mois, j’ai eu l’occasion de m’asseoir auprès de femmes scientifiques et leaders dans leurs domaines de compétences. C’était dans le cadre d’une conférence organisée pour sensibiliser les jeunes filles à s’intéresser aux filières à caractère scientifique. Chacune de ces femmes avait eu le temps de raconter son parcours en tant que femme engagée dans la promotion des “Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques” (STIM). Toutes étaient arrivées à une même conclusion : l’Afrique en général, et le Burundi en particulier, a besoin de plus de femmes scientifiques dans le processus du développement durable de leur pays et du maintien de la paix. Au Burundi, seuls 17% des effectifs dans les STIM représentent la part de la gent féminine.  

Quand j’ai réalisé pour la première fois à un jeune âge que les filles n’étaient pas encouragées à suivre leurs passions et leurs talents dans les domaines STIM, j’ai décidé d’aider à changer cela. Après mon bac obtenu en maths-physique, je me suis orientée dans la filière du génie civil. Actuellement, je fais partie d’associations engagées dans la promotion des talents et développement d’opportunités d’affaires chez les femmes dans les sciences et ingénierie. J’ai appris une ou deux choses sur ce qui fonctionne lorsqu’il s’agit de s’assurer que la prochaine génération de filles et de femmes se sente intéressée à rejoindre les STIM.

  1. L’estime de soi est primordiale

Au temps où j’étais encore élève au lycée, j’avais l’habitude d’écrire chaque jour, ou presque, un petit mot au coin du tableau, une “phrase fétiche” entendue chez les adultes ou lue dans les journaux, pour booster mes camarades de classe. “L’humilité précède la gloire” – “L’appétit vient en mangeant” – “L’éducation est la clé du développement”. Ce fut, par ailleurs, ma manière de faire entendre la voix de la fille timide que j’étais, sans en faire trop. Je m’adresse à une jeune fille qui lit ce blog et qui, un jour, rêve d’arriver loin. Puis-je te faire une suggestion ? Lève-toi et parle ! Ose parler ! …de ce qui te touche, de ce que tu vois, des choses que tu entends.

Je me rends compte aujourd’hui, bien des années plus tard, que la graine semée au lycée m’a certainement permis d’embrasser plus facilement une filière dans les STIM qui, parfois, demandent de pouvoir s’affirmer dans un secteur majoritairement composé d’hommes et de garçons. L’accompagnement des jeunes filles, leur formation et leur pleine aptitude à faire entendre leurs idées sont des leviers de réussite dans leurs futures carrières.

  1. Les jeunes femmes ont besoin de modèles pertinents

Aujourd’hui, la jeune fille qui écrivait au tableau du lycée est devenue professeur d’université et dirige une entreprise dans la construction. Jusqu’à la fin du 18ème siècle, les femmes et les filles s’affairaient uniquement aux travaux domestiques et aux tâches ménagères. À l’heure actuelle, le nombre de femmes actives augmente considérablement, passant d’environ 40 % au milieu des années 40 à près de 70 % dans le monde. Cependant, selon les données de la Banque mondiale, seules 1 % des femmes burundaises actives aujourd’hui ont un emploi dans le secteur industriel, et la part que représente les hommes dans ce secteur est de 6%.

Les filles pourraient ne pas croire qu’elles peuvent tranformer leur intérêt pour les matières STIM en une carrière si elles ne voient que des hommes dans ces domaines. J’invite celles d’entre nous qui y travaillent à montrer que la science n’est pas une affaire de genre et que certaines femmes y ont déjà contribué d’une manière significative à travers l’histoire malgré les obstacles. Oui ! Vous le pouvez !

  1. Donner le goût des sciences et des technologies dès le plus jeune age

C’est vrai que les titres “ingénieur” ou “docteur en nanotechnologie” sont des termes qui peuvent paraître intimidants même pour des parents. Et pourtant, les enfants sont des scientifiques nés : ils sont curieux, observent, expérimentent le monde qui les entoure et se posent beaucoup de questions. Pour cultiver la  curiosité de nos enfants, il faudrait créer dans nos écoles un programme d'initiation et de sensibilisation aux sciences avec des ressources en ligne gratuites, des livres pour des activités à  faire aussi bien à la maison ou en classe. En participant à des activités pratiques et amusantes d’ingénierie et de technologie dès leur plus jeune âge, filles et garçons (et leurs parents) pouront ainsi mieux comprendre ce qu’elles/ils pourraient faire en tant qu’ingénieur ou docteur en nanotech.

Les STIM ont été là dans le passé, sont présentes aujourd’hui et le seront dans le futur et pour maintenir l’élan, nous avons besoin que les garçons et les filles poursuivent une éducation et une carriere en STIM , ce qui permettra au Burundi de combler les lacunes en matière d’emplois et de construire une économie plus forte.


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