L'éducation est primordiale pour mettre fin au mariage des enfants au Mozambique

Edmundo Simão, Blog4Dev Mozambique winner Edmundo Simão, Blog4Dev Mozambique winner

Le mariage des enfants se définit comme une union conjugale impliquant au moins une personne de moins de 18 ans. Bien que la loi interdise cette pratique au Mozambique, le pays est loin d'atteindre l'objectif d'éradication des mariages précoces.  

Malgré les efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires pour lutter contre ce phénomène, le Mozambique est toujours en haut de la liste des pays ayant les taux les plus élevés de mariage d'enfants : le pays se classe au 2e rang en Afrique subsaharienne, après le Malawi, et au 10e rang mondial. https://www.girlsnotbrides.org/wp-content/uploads/2015/02/Child-marriage-in-Africa-A-brief-by-Girls-Not-Brides.pdf.  

Parmi les différentes dispositions prises, une nouvelle loi visant à prévenir et à combattre le mariage des enfants a été votée et promulguée en 2019, tandis que la résolution 66/170 des Nations Unies, adoptée en 2011, a instauré la Journée internationale de la fille. Si les objectifs sont loin d'être atteints, il est important de souligner le travail effectué par le réseau de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre le mariage des enfants, en liaison avec des partenaires tels que l'UNICEF et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). Tous promeuvent le bien-être des enfants dans le monde entier, et en particulier celui des filles, dans le but de mettre fin aux mariages précoces. 

 

FACTEURS FAVORISANT LE MARIAGE DES ENFANTS 

- Pauvreté 

- Manque total d'information 

- Facteurs socioculturels 

- Nombre d'orphelins 

 

CONSÉQUENCES 

- Déscolarisation 

- Avenir compromis 

- Exclusion sociale 

- Risques d'infection, notamment au VIH/sida, de grossesses non désirées, de fistules obstétricales ou d'anémie, qui entraînent des taux élevés de mortalité maternelle et infantile. 

 

MESURES À PRENDRE POUR METTRE FIN AUX MARIAGES PRÉCOCES 

Dans toute nation, l'éducation est le premier levier du développement humain. Il faut donc développer le réseau d'éducation et de formation pour enseigner leurs droits aux enfants, renforcer la portée du système et l'inclusion conjointement avec les services de santé primaire : 

- formations régulières des acteurs communautaires sur les soins de santé primaire, la législation et, surtout, sur la connaissance de l'ensemble des droits des enfants et des devoirs de la société civile ; 

- possibilité pour les institutions judiciaires de travailler plus étroitement avec l'organisme qui prend en charge les femmes et les enfants victimes de violence ; 

- fonctionnement plus rigoureux du Bureau de lutte contre la corruption ; 

- formations à grande échelle et motivation des intervenants pour assurer une couverture large et de qualité ; 

- habilitation et mobilisation des conseils d'école pour mener à bien ces activités, en accordant une attention particulière aux filles les plus défavorisées et les plus vulnérables ; 

- octroi de bourses pour les adolescents, en particulier pour les filles ; 

- collecte de fonds et formation des jeunes à l'esprit d'entreprise et à la création de revenus et d'emplois familiaux durables ; 

- extension de la capacité de diffusion de la radio et accélération de la fréquence des visites officielles (chef de poste ou de localité, administrateur de district, entre autres). 

 

MÉCANISME OPÉRATIONNEL 

Pour mener les activités confiées aux conseils d'écoles et aux intervenants, il est important de s'entourer de personnes ayant un haut niveau d'intégrité, de motivation et de préparation afin de bien comprendre l'objectif et de le réaliser. Par ailleurs, les intervenants devraient aussi être encouragés à identifier sur le terrain des jeunes susceptibles d'intervenir à leur tour, d'assurer un service de veille pour déterminer et faire connaître les principaux objectifs à atteindre dans les villages à cibler. 

 

CONCLUSION 

La violation des droits de l'enfant dans un certain nombre de pays africains, dont le Mozambique, est un problème qui est loin d'être résolu. Toutefois, cette responsabilité n'incombe pas uniquement au gouvernement et aux partenaires de coopération : il est urgent que la société civile s'implique dans la promotion de comportements sains afin de protéger nos filles, indépendamment de leur origine ethnique, de leur religion ou de leur position sociale. Et, au-delà de la promulgation des lois, le gouvernement doit les faire appliquer en rendant publiques les conséquences de leur non-respect. 

 


Auteurs

Edmundo Simão

Blog4Dev Mozambique winner

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