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J’ai commencé à travailler au Maroc il y a quatre ans, lorsque le gouvernement a demandé un appui de la Banque mondiale pour la mise en œuvre de sa stratégie agricole nationale, le Plan Maroc Vert. Cette stratégie s’est fixé les objectifs ambitieux de doubler la valeur ajoutée de l’agriculture et de créer 1,5 million d’emplois en à peine plus d’une décennie. Le défi était de taille et passionnant ! Nous nous sommes associés à nos collègues marocains pour aider les agriculteurs à s’organiser, à étendre et moderniser l’irrigation, à promouvoir les cultures à forte valeur et à mettre les agriculteurs en relation avec les marchés nationaux et internationaux.
Nous avons réalisé des choses formidables, mais ce n’est pas là l’objet de mon billet.
S’il met l’accent sur les cultures à forte valeur ajoutée, le Plan Maroc Vert reconnaît aussi le rôle crucial que les céréales jouent depuis des siècles, et continueront de jouer, dans l’agriculture marocaine. Et ce, en dépit du fait que, par le passé, les céréales ont toujours été associées aux segments les plus pauvres et les plus rudimentaires du secteur. Les céréales sont souvent cultivées par des petits exploitants n’ayant pas accès à l’irrigation. Beaucoup sont tributaires de la seule pluie, et avec un climat tel que celui du Maroc, cela se traduit souvent par des rendements faibles et imprévisibles. Des sécheresses peuvent survenir à tout moment, ruinant parfois une culture à quelques jours de la récolte, si bien que les moyens de subsistance des petits agriculteurs sont perpétuellement menacés. Et ces risques ne font que se multiplier avec le changement climatique. En effet, les précipitations s’amenuisent d’année en année : depuis 1970, elles ont diminué de 30 %. D’après le Rapport sur le développement dans le monde2010, le Maroc compte parmi les pays au monde dont les rendements agricoles pâtiront le plus des répercussions négatives du changement climatique.
Malgré ces difficultés, le Plan Maroc Vert vise à réorganiser la production céréalière et faire en sorte qu’elle ne rime plus systématiquement avec rendements imprévisibles et pauvreté. De fait, des cibles ambitieuses ont été fixées en vue d’accroître les rendements d’ici 2020. La grande question est de savoir comment faire des céréales une source de revenus plus stable pour les petits agriculteurs, dans un environnement où les précipitations diminuent et deviennent plus irrégulières, sans avoir à recourir à des ressources hydriques déjà surexploitées.
La réponse du Maroc est de miser sur les petits exploitants et d’investir dans la technologie et la recherche. Des solutions pour une production céréalière plus efficiente ont fait la preuve de leur efficacité. C’est particulièrement vrai pour la technique du semis direct. Également connu sous le terme de « semis sans labour », le semis direct permet à la fois d’accroître la matière organique dans le sol et de tirer le meilleur parti de précipitations peu abondantes. Son incidence sur l’atténuation des risques est formidable : si le semis direct et le semis traditionnel aboutissent à peu près au même rendement les bonnes années, en cas de sécheresse, le premier donne des rendements nettement plus élevés.
Aujourd’hui, des associations de petits agriculteurs, des services publics, des agences et des instituts de recherche travaillent en collaboration pour développer le semis direct au Maroc. La création d’associations permet aux petits exploitants d’obtenir des économies d’échelle. Des subventions sont accordées pour des travaux de recherche appliquée, ce qui permet aux associations d’avoir accès aux équipements les plus modernes nécessaires au semis direct. Grâce à la collaboration avec les instituts de recherche, le savoir-faire des chercheurs peut être transmis aux agriculteurs. Cela fait une réelle différence, et les résultats sont tangibles. Vous ne me croyez pas ? Voyez par vous-même !
Pour en savoir plus sur le soutien apporté par la Banque mondiale au Maroc, vous pouvez visiter le site Internet du Projet d’intégration du changement climatique dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert (PICCPMV), financé par le Fonds spécial pour les changements climatiques (SCCF)/Fonds pour l’environnement mondial (FEM)
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