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Le grand boom des obligations souveraines en Afrique subsaharienne

L’édition 2016 des statistiques sur la dette internationale (IDS) (a) qui vient d’être publiée montre un accroissement rapide des émissions d’obligations souveraines dans certains pays d’Afrique subsaharienne. Il s’agit notamment des pays qui ont bénéficié des programmes d’allégement de la dette de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et de l’Initiative d'allégement de la dette multilatérale (IADM). 

Figure 1 : Émissions d’obligations publiques ou garanties par l’État en Afrique subsaharienne, hors Afrique du Sud (2011-2014)

Le graphique ci-dessus montre que le volume des émissions souveraines a augmenté sensiblement dans certains pays d’Afrique subsaharienne au cours des quatre dernières années. En effet, alors qu’elles représentaient un total de 1 milliard de dollars à la fin 2011, elles ont atteint 6,2 milliards à la fin 2014. La stabilité des marchés mondiaux et les rendements potentiels plus élevés ont contribué à ouvrir la voie à un accès accru aux marchés internationaux, sur lesquels le rendement moyen de ces obligations s’élève à environ 6,6 %, avec une échéance moyenne de dix ans.

Pour ces pays d’Afrique subsaharienne, les recettes issues de ces obligations souveraines sont utilisées pour constituer une base de référence pour les futures émissions d’obligations d’État et de société, pour gérer le portefeuille de la dette publique, et pour financer les infrastructures. 

Un essor rapide des émissions d’obligations et du nombre de pays d’Afrique subsaharienne qui accèdent aux marchés financiers internationaux
Entre 2013 et 2014, 11 pays au total ont eu recours aux marchés obligataires. En 2013, les principales opérations ont été effectuées par le Gabon (1,5 milliard de dollars), le Ghana (1 milliard de dollars) et le Mozambique (0,9 milliard de dollars) ; en 2014, par le Kenya (2 milliards de dollars), l’Éthiopie, le Ghana et la Zambie (1 milliard de dollars pour chacun de ces trois pays).
 
Le graphique ci-dessous (figure 2) montre que les émissions d’obligations souveraines n’ont représenté qu’une part relativement basse du revenu national brut (RNB), sous les 5 % pour la plupart de ces pays, à l’exception du Gabon, où ce chiffre s’est élevé à 10 %.

Figure 2 : Émissions d’obligations en pourcentage du revenu national brut (RNB) (2011-2014)

Une évolution des comportements d’emprunt et de la composition de la dette publique
Le graphique ci-dessous (figure 3) montre la composition par créancier de la dette publique et garantie par l’État des pays d’Afrique subsaharienne qui ont procédé récemment à des émissions d’obligations sur les marchés financiers internationaux. En 2010, seuls le Gabon, le Ghana et le Sénégal avaient émis des obligations tandis que, à la fin 2014, tous les pays représentés dans le graphique avaient procédé à des émissions d’obligations souveraines. On constate donc que, pour certains de ces pays, le boom des émissions d’obligations qui s’est produit en 2014 a constitué un changement significatif en matière de comportements d’emprunt et de composition de la dette. 

Figure 3 : Composition de la dette publique et garantie par l'État pour une sélection de pays d’Afrique subsaharienne (2010-2014)

Pour d’autres analyses et tendances concernant les statistiques sur la dette, reportez-vous à la nouvelle édition 2016 des International Debt Statistics (IDS) (http://data.worldbank.org/products/ids [a]) ou consultez la base de données IDS dans notre catalogue de données ( http://data.worldbank.org/data-catalog/international-debt-statistics [a]).
 
L’édition 2016 de l’IDS présente des données et des analyses sur la dette extérieure de 120 pays à revenu faible ou intermédiaire en 2014, en se basant sur les flux financiers réels et les transactions liées à la dette notifiées par le biais du Système de notification de la dette extérieure (DRS) de la Banque mondiale. L’IDS fournit également des statistiques trimestrielles sur la dette extérieure et celle du secteur public pour les pays à revenu élevé. Toutes ces informations sont disponibles sur le portail de données sur la dette (a) de la Banque mondiale.
 
Indicateurs et codes utilisés dans ce billet :
 
  • PGE, bilatérale (Dette en cours et décaissée, dollars américains courants) (DT.DOD.BLAT.CD)
  • PGE, obligations (Dette en cours et décaissée, dollars américains courants) (DT.DOD.PBND.CD)
  • PGE, banques commerciales (Dette en cours et décaissée, dollars américains courants) (DT.DOD.PCBK.CD)
  • PGE, multilatérale (Dette en cours et décaissée, dollars américains courants) (DT.DOD.MLAT.CD)
  • PGE, autres créanciers privés (Dette en cours et décaissée, dollars américains courants) (DT.DOD.PROP.CD)
  • RNB (dollars américains courants) (NY.GNP.MKTP.CD)

Auteurs

Rasiel Vellos

Statistical Officer, Financial Data Team - Development Data Group

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