Tandis que les migrants et les réfugiés continuent de faire la une des journaux (a) et des éditoriaux (a), il est loin d’être surprenant que le nombre de personnes déplacées contre leur gré dans le monde a atteint les 60 millions, un chiffre sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Ces statistiques, qui émanent du HCR, comprennent les personnes déplacées à l’intérieur des frontières de leur pays, les réfugiés et les demandeurs d’asile.
D’autres prennent volontairement le chemin de l’exil, et le nombre de ces derniers a également atteint un niveau sans précédent. Vous trouverez ci-dessous une analyse d’un certain nombre de tendances qu’on peut observer lorsqu’on se penche sur les données liées aux migrations et aux réfugiés au niveau régional, national et économique. Mais commençons par une question essentielle : quelle est la différence entre un migrant et un réfugié ?
Selon le HCR (a), un réfugié est une personne qui a dû fuir son pays d’origine parce qu’elle risquait d’être victime de persécutions. À l’inverse, un migrant choisit de quitter son pays pour trouver du travail ou accéder à une meilleure éducation, ou encore pour des raisons de regroupement familial. Contrairement aux réfugiés, les migrants continuent de bénéficier de la protection des autorités de leur pays d’origine quand ils sont à l’étranger.
D’où viennent la plupart des réfugiés ?
Selon les données les plus récentes, les principaux pays d’origine des réfugiés en 2014 sont essentiellement ceux que le Groupe de la Banque mondiale considère comme des États fragiles (a). Dans bon nombre de ces pays, la lutte contre la pauvreté et l’éradication des maladies sont encore plus compliquées qu’ailleurs.
C’est la Syrie et l’Afghanistan qui occupent les premières places parmi les pays d’origine, avec respectivement 3,9 et 2,6 millions de réfugiés. Parmi les dix principaux pays d’origine, seuls deux (le Pakistan et le Viet Nam) n’appartiennent pas à la catégorie des États fragiles.
L’Afrique et le Moyen-Orient sont les deux principales régions d’origine des réfugiés. En 2014, 4,5 millions d’entre eux sont ainsi venus du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, et 4,4 millions d’Afrique subsaharienne. L’Amérique latine et les Caraïbes occupent la dernière position, avec tout juste un peu plus de 200 000 réfugiés.
Où les réfugiés trouvent-ils asile ?
Globalement, ce sont aussi des pays en développement du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie du Sud qui accordent l’asile au plus grand nombre de réfugiés. Avec 2,8 millions de réfugiés, c’est la Jordanie qui en abritait le plus grand nombre en 2014, ce nombre représentant par ailleurs plus du tiers de la population totale du pays. Si l’on examine la situation globale, la représentation visuelle (a) réalisée par le New York Times qui est reproduite ci-dessous montre que les réfugiés se déplacent vraiment sur toute la planète.
En se penchant encore un peu plus sur ces données, on constate que la majorité des réfugiés trouvent asile dans un pays proche de leur pays d’origine.
Et, bien que les médias montrent un flux constant de réfugiés qui tentent d’atteindre l’Europe, celle-ci n’accorde en réalité l’asile qu’à un nombre relativement faible d’entre eux par rapport aux autres régions du monde (seulement 3 millions). En comparaison, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord accueillent 7,7 millions de demandeurs d’asile, et l’Afrique subsaharienne environ 3,6 millions.
Des soldes migratoires en hausse
Ceux qui passent les frontières ne sont pas que des réfugiés : dans un monde de plus en plus interconnecté, tous les phénomènes de migration s’accroissent. Ci-dessous, j’utilise l’indicateur du solde migratoire pour montrer les principaux flux d’émigration, pays par pays (le solde migratoire est le nombre total d’immigrants moins le nombre annuel d’émigrants).
Contrairement au flux des réfugiés qui demandent l’asile, où les déplacements ont tendance à se dérouler entre les pays en développement eux-mêmes, les flux migratoires globaux montrent que ce sont les pays à revenu élevé comme les États-Unis, le Canada et la Russie qui reçoivent le plus d’immigrants. Parallèlement, ce sont des pays en développement, surtout d’Asie du Sud, qui sont à l’origine du plus grand nombre d’émigrants. Les pays à revenu élevé présentent un solde migratoire positif, tandis que les pays à revenu faible ou intermédiaire ont vu l’émigration progresser au cours des dernières années.
Alors que bon nombre de pays en développement sont aux prises avec des conflits politiques et des difficultés économiques, il est impératif de surveiller les tendances des flux migratoires. Cela peut s’avérer particulièrement difficile en ce qui concerne les migrants sans papiers, qui s’efforcent souvent de disparaître des écrans radar.
Si vous cherchez davantage de statistiques sur ce sujet, le HCR possède des données très complètes sur les réfugiés et l’ensemble des populations qui relèvent de sa compétence. Vous pouvez également consulter les tableaux de données en ligne des Indicateurs du développement dans le monde (a) ainsi que le site Web du service Migrations et envois de fonds (a) du Groupe de la Banque mondiale.
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