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Des initiatives importantes pour cartographier les plateformes technologiques en Afrique et ailleurs dans le monde

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Hackathon dans l’incubateur et l’espace de travail partagé de la plateforme de Buni, en Tanzanie. Source : www.disrupt-africa.com
Tandis que la Banque mondiale publie les derniers résultats de son initiative de localisation des plateformes technologiques en Afrique, nous souhaitons revenir sur les raisons d’un tel exercice et mettre en lumière comment il s’intègre aux autres efforts entrepris sur la scène de l’innovation.
 
Nous avons commencé à recenser les plateformes et incubateurs technologiques en Afrique en 2014 (a), en nous attachant plus particulièrement à suivre le développement des initiatives lancées en faveur de l’entrepreneuriat numérique.
 
Ce travail vient compléter les autres activités menées par la Banque mondiale dans le même domaine, à savoir notamment la création de laboratoires et de réseaux pour le développement d’applications mobiles (les « mLabs » et « mHubs » [a]), sa contribution (a) au mouvement des « Makers », son soutien à des concours d’applis mobiles, des entraînements intensifs au codage informatique (a) et autres hackathons, ou encore le lancement prochain d’un programme accélérateur de start-up en Afrique subsaharienne (a). Il vise à mettre en évidence la présence d’entrepreneurs du numérique en Afrique ainsi que leurs interactions potentielles, tout en contribuant à la réalisation du double objectif que s’est fixé la Banque mondiale, à savoir mettre fin à la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. Cet exercice fournit des données utiles pour mieux comprendre la relation entre innovation, entrepreneuriat, création d’emplois et moyens de subsistance durables. 
 
Entrepreneurs du numérique

Notre travail consiste donc à recenser les plateformes technologiques, ce terme désignant des espaces principalement dédiés au développement d’un écosystème d’entreprises numériques ou des réseaux de collaboration entre entrepreneurs du numérique, concepteurs et investisseurs potentiels. Le développement d’un écosystème technologique peut aussi consister à mettre en relation des entreprises déjà établies dans le domaine des technologies numériques et mobiles et offrant des services ou un accompagnement à de nouveaux entrepreneurs et consommateurs (en zones rurales ou urbaines selon le contexte). En outre, les activités des plateformes technologiques peuvent faciliter la formation d’idées et la programmation en organisant par exemple des séances de brainstorming qui associent groupes de consommateurs et développeurs, des ateliers d’initiation au codage, des hackathons ou des Start-Up Weekends, tout en offrant un espace de travail partagé et des possibilités de formation commerciale ou technique.
 
Par ailleurs, nous nous attachons à repérer aussi les incubateurs technologiques, c’est-à-dire les organisations qui proposent principalement, sous la forme de programmes axés sur l’entrée sur le marché, des activités et des ressources ciblées et à durée déterminée lors des premières étapes de la vie d’une entreprise numérique et technologique. Les catégories et les descriptions utilisées dans notre base de données visent à indiquer si les pouvoirs publics, les établissements universitaires, les entreprises privées et les organisations de la société civile apportent leur soutien à l’innovation par des financements ou d’autres types de ressources et dans quelle mesure ces initiatives sont fructueuses.
 
Mais les pays africains comptent bien plus d’acteurs de l’innovation que ne le montre notre recensement, si l’on en croit les derniers travaux (a) de la GSMA et un article (a) publié par Disrupt Africa en mars 2016. Alors que beaucoup d’organisations combinent plusieurs fonctions, les définitions que nous utilisons n’ont pas pour intention de diminuer ou cloisonner leurs activités. Comme le soulignent les commentaires sur notre carte, les termes d’« incubateur » et d’« accélérateur » de start-up sont souvent employés l’un pour l’autre (a), mais on les distingue parfois en fonction de la durée des programmes, de la formation professionnelle, du processus de sélection ou de l’accès à des financements de démarrage. Nous incluons également des lieux qui, à l’instar de nombreux ateliers de fabrication numérique (ou fab labs), proposent le type de soutien à l’entrepreneuriat numérique qui fait précisément l’objet de nos travaux, mais que l’on nomme avec d’autres appellations ( makerspaces, hackerspaces, studios de fabrication, etc.). De même, d’autres structures de stimulation de l’entrepreneuriat peuvent incorporer des activités qui relèvent certes de la fonction d’une plateforme technologique ou d’un incubateur, mais nous ne les comptabilisons pas dans notre base de données en raison de leur domaine d’action principal ou de leur modèle de gouvernance.
Plateformes et incubateurs technologiques en Afrique
Plateformes et incubateurs
technologiques en Afrique

La scène de l’innovation est de plus en plus vaste

La scène de l’innovation ne cesse de grandir de semaine en semaine et avec elle la diversité des acteurs, qu’ils soient tournés vers les consommateurs ou vers les entrepreneurs du numérique, concepteurs, hackers ou développeurs — soit autant de segments du marché importants. Dans un billet (a) récent consacré au mouvement des Makers, Rob Baker, qui travaillait auparavant à la Banque mondiale et qui a intégré à présent le Global Development Lab de l’USAID, se demandait où trouver la liste de ces lieux de fabrication numérique. Qui fait quoi et où ? C’est une question que nous devons nous aussi nous poser.
 
Où sont situées les organisations qui nous intéressent, quels services, programmes et possibilités offrent-elles et à qui s’adressent-elles ? La réponse à cette question va au-delà de l’exercice de repérage que nous menons actuellement et elle nécessite une collaboration étendue et spécifique.
 
À l’instar des efforts entrepris par la Banque mondiale dans ce domaine, d’autres projets s’efforcent de cerner des aspects de l’innovation dans le monde. La base de données en ligne Open.co’s (a) se penche sur les structures collaboratives dans différents domaines, dont notamment les espaces de paix et réconciliation, de coaching et de travail partagé pour les organisations de la société civile, et est axé sur le soutien aux start-up non technologiques. Parmi les autres initiatives, on peut citer la carte Fab.io (a) de la Fab Foundation (avec son API pour les développeurs), les listes du Impact Hub (a) et du Jokkolabs, le wiki des hackerspaces (a) et makers.json, une API pour les makerspaces. Grâce à des financements de l'agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ) et d’autres bailleurs de fonds, l’ Ananse Group (a) rassemble actuellement l’ensemble des séries de données disponibles sur l’innovation dans le monde dans le cadre d’un projet qui vise à amasser un nombre considérablement plus grand de données et à créer un espace de dialogue et d’apprentissage mutuel pour les acteurs de l’innovation et les observateurs.
 
Nos données, grâce auxquelles la Banque mondiale produit des cartes fixes ou interactives (disponibles prochainement et assorties de séries de données accessibles), contribuent également à l’élaboration de l’« Atlas des espaces d’innovation » de l’Ananse Group, et nous nous réjouissons de ce partage d’informations et de connaissances. Nous continuerons de vous tenir informés des évolutions de nos recensements ainsi que des travaux de nos divers collaborateurs et partenaires. Et nous comptons toujours sur vous pour nous faire part de vos commentaires et d’éventuelles nouveautés sur la scène de l’innovation.

 

Auteurs

Rachel Firestone

Information and Communication Technologies (ICT) Team

Tim Kelly

Spécialiste senior des politiques des technologies de l’information et de la communication

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