La mise à jour 2022 de l'indice de maturité GovTech de la Banque mondiale, publiée aujourd'hui, montre que les pays les plus riches du monde progressent dans la réduction de la fracture numérique, tandis que les plus pauvres prennent du retard en raison de politiques et de ressources insuffisantes.
Ces dernières années, nous avons pu constater des avancées dans la réduction de la fracture numérique, mais le dernier indice de maturité GovTech (GTMI) (a) montre que les inégalités numériques dans le monde se creusent. La publication du GTMI intervient à un moment où les pressions sur les gouvernements s’accroissent fortement, car les pays se remettent encore de la pandémie de COVID-19 et les préoccupations concernant les prix des denrées alimentaires et de l’énergie, la paix, la stabilité et le changement climatique s’accentuent. Les niveaux d’endettement augmentent et les ressources budgétaires sont mises à rude épreuve.
Alors que les gouvernements s’efforcent de relever ces défis, on prend davantage conscience du potentiel de la transformation numérique pour rendre les secteurs publics plus efficaces, plus transparents, plus réactifs aux demandes des citoyens et plus résilients . Cependant, la transformation numérique n’est ni un objectif figé ni un processus simple. Le GTMI – lancé par le pôle mondial d’expertise en Gouvernance de la Banque mondiale en 2020 et mis à jour cette année – vise à aider les gouvernements à opérer cette transformation en répondant aux questions suivantes :
- Que faut-il privilégier et quelles démarches politiques adopter ?
- Quels sont les leviers, les facilitateurs essentiels et les éléments constitutifs à mettre en place ?
- Comment dématérialiser de façon cohérente et durable les services publics ?
La nature de la fracture numérique est complexe et sujette à discussion, et sa mesure sur la base d’indicateurs pertinents n’est pas une tâche aisée. C’est pourquoi la Banque mondiale a créé un outil systématique pour la mesurer, au moyen d’un indice fondé sur des informations objectives. Les données du GTMI 2022, collectées auprès de 135 pays à l’aide de 48 indicateurs, donnent un aperçu des progrès et des lacunes en matière de transformation numérique du secteur public et orientent les décisions politiques.
Voici les principales conclusions de la mise à jour 2022 du GTMI :
- Des avancées dans un contexte d’élargissement de la fracture numérique. Le score moyen mondial du GTMI a augmenté en raison d’améliorations substantielles des systèmes gouvernementaux essentiels, des infrastructures numériques partagées, des plateformes de prestation de services et de la mise en œuvre de la plupart des facilitateurs GovTech dans les pays très performants (environ 60 % des 198 économies). En revanche, les autres pays n’enregistrent que peu de progrès dans les mêmes domaines en raison de politiques et de ressources insuffisantes.
- Une augmentation globale du nombre d’économies ayant amélioré leur maturité GovTech dans les différents groupes. En 2022, 136 pays sur 198 (69 %) restent dans leur groupe GTMI par rapport à 2020, tandis que 52 économies (26 %) montent d’un niveau et 10 autres (5 %) redescendent au niveau inférieur.
- Des disparités régionales persistantes. Les économies des régions Europe et Asie centrale, Asie du Sud, Moyen-Orient et Afrique du Nord, et Amérique latine et Caraïbes ont généralement enregistré des scores GTMI plus élevés, tandis que celles des régions Afrique, puis Asie de l’Est et Pacifique ont enregistré les scores les plus faibles.
- La maturité GovTech est plus élevée dans les pays à revenu élevé. Les économies à revenu élevé et à revenu intermédiaire de la tranche supérieure dominent dans les groupes plus avancés (respectivement 58 et 26 %), alors que seulement 16 % des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et à revenu faible sont représentés. Inversement, environ 40 % des économies les moins performantes sont des pays à revenu faible. La corrélation entre le revenu et la maturité GovTech implique que l’affectation de ressources adéquates aux activités GovTech est essentielle à la transformation numérique du secteur public.
- Une marge de progression pour la participation numérique des citoyens. Bien que les services publics en ligne aient enregistré le score moyen le plus élevé, la participation des citoyens et la remontée d’informations obtiennent le score le plus faible, ce qui indique que les économies ont davantage tendance à se concentrer sur la prestation des services publics.
- 86 % des pays en situation de fragilité et de conflit se situent dans la moitié inférieure en termes de maturité GovTech. Cette proportion n’est guère surprenante et confirme la nécessité de concevoir des solutions spécifiques pour les environnements à faibles ressources technologiques.
Pour la Banque mondiale, la publication de la mise à jour 2022 du GTMI est l’occasion d’intensifier ses efforts pour soutenir la transformation numérique du secteur public dans tous ses pays clients. Nous vous invitons à cliquer sur ces liens pour consulter la mise à jour de la base de données GovTech, le tableau de bord des données GTMI et la base de données des projets GovTech.
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