WePOWER is a collective response to increase women in STEM and the energy workforce
La transition énergétique a besoin de plus de femmes dans les STIM
Si l'on veut créer les 14 millions d'emplois nécessaires à l'essor des énergies propres d'ici 2030, il est indispensable que davantage de femmes occupent des postes techniques et de direction dans le secteur énergétique. Comme l'a souligné Mandakini Kaul, coordinatrice régionale de la Banque mondiale pour l'Asie du Sud lors d'une récente conférence WePOWER : « Les femmes doivent être partie prenante et moteur dans la transition énergétique ! »
Selon l'Agence internationale de l'énergie, les investissements dans les énergies propres étaient voués à dépasser 1 400 milliards de dollars en 2022, soit près des trois quarts de l'augmentation de l'ensemble des financements du secteur énergétique. Rien qu'en Inde, pour atteindre les objectifs de zéro émission nette d'ici 2070, la Banque mondiale estime que le pays doit investir 190 milliards de dollars par an dans ce secteur jusqu'en 2030. La transformation du secteur de l’énergie passe par celle de sa main-d'œuvre.
WePOWER est né de la volonté de lutter contre la sous-représentation féminine dans le secteur de l'énergie en Asie du Sud. L'un de ses principaux objectifs est de promouvoir la participation des femmes et des filles dans les filières d'enseignement des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STIM). En effet, en Asie du Sud, environ trois quarts des étudiants de ces cursus sont des hommes. Les filles se détournent de plus en plus des STIM dans l'enseignement secondaire et post-secondaire et, en fin de compte, peu d'entre elles travaillent et font carrière dans ces domaines. Une étude de la Banque mondiale a révélé que si 35 à 53 % des diplômés en STIM dans les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) sont des femmes, la plupart d'entre elles n'occupent pas des emplois correspondants et elles ne représentent que 1 à 25 % de la main-d'œuvre de ces secteurs.
Le capital humain des femmes peut profiter à la transition énergétique
Pour les femmes, la transition énergétique pourrait être synonyme d’un meilleur accès aux formations techniques et aux fonctions de direction, au développement des compétences et à des emplois de qualité. Pour se doter d’une main-d'œuvre qualifiée et mixte, il est indispensable d’instaurer une collaboration intersectorielle avec le monde de l'éducation et celui des technologies de l'information et de la communication (TIC). Les employeurs du secteur de l'énergie peuvent faire beaucoup à cet égard, mais les pouvoirs publics, les communautés et les familles doivent aussi faire leur part du travail. Les gouvernements ont notamment un rôle à jouer en mettant en place des programmes et des politiques qui aideront les universités à accroître les effectifs d’étudiantes dans les filières STIM et encourageront les entreprises à embaucher et à fidéliser davantage de femmes. Ces futurs employeurs peuvent également agir en amont, en se rendant dans les écoles pour faire découvrir aux élèves les débouchés qu'offre le secteur énergétique. Parfois, les adolescentes et leurs parents ne savent tout simplement pas que ce secteur est un vivier d’emplois bien rémunérés pour de jeunes diplômées. Quant aux parents et plus généralement aux membres de la communauté, ils doivent encourager les filles et les convaincre que l'énergie est le secteur de l'avenir, qu'elles ont les moyens de développer les compétences nécessaires, que ce soit en mathématiques, en sciences ou en ingénierie, pour y occuper des emplois productifs et faire de belles carrières.
WePOWER est une démarche collective qui vise à accroître le nombre de femmes dans les STIM et dans la force de travail du secteur de l'énergie
Le réseau WePOWER soutient plus de 28 000 femmes et filles en Asie du Sud afin de faire évoluer les stéréotypes de genre et de renforcer la représentation féminine dans le secteur énergétique. Les partenaires du réseau interviennent auprès des filles dans les établissements primaires et secondaires pour y susciter des vocations : activités de sensibilisation aux STIM, rencontres avec des modèles féminins, visites de centrales hydroélectriques ou encore séances d'information sur les carrières dans les STIM. Pour les femmes actives, au cours des trois dernières années et demie, plus de 4 000 activités consacrées aux STIM ont été organisées par des organisations et compagnies du secteur de l'énergie dans toute l'Asie du Sud. Les organisations partenaires de WePOWER ont mis en place des cours de développement personnel ainsi que des formations techniques, et elles ont amélioré l'intégration de femmes après leur congé de maternité grâce notamment à des programmes de mentorat.
Les partenaires de WePOWER s’emploient à recruter et conserver des collaboratrices qui sont autant d’exemples visibles et moteurs de la place des femmes dans tous les types d'emplois du secteur de l'énergie. Pour changer la norme, il faut une masse critique de professionnelles actives dans le secteur. Au Sri Lanka, environ 13 % du personnel des compagnies d'électricité sont des femmes — contre 16 % au niveau mondial (a) — et une proportion encourageante d’entre elles (17 %) occupe des postes d'encadrement et de direction.
Lors de la récente conférence WePOWER, de nouvelles activités ont été proposées pour capitaliser sur le succès du réseau, comme améliorer la sécurité des transports pour les femmes, mettre en place des programmes de stages inclusifs ou augmenter les allocations de maternité. Les organisations partenaires de WePOWER — des entreprises énergétiques et de services publics représentant plusieurs pays d'Asie du Sud — ont créé ensemble un guide détaillé pour organiser avec succès des programmes de stage destinés à la fois à des étudiantes et des étudiants. Des outils pratiques comme celui-ci apportent aux entreprises du secteur de l'énergie le soutien et les connaissances nécessaires pour faire progresser l'égalité entre les sexes au sein de leurs organisations.
WePOWER est un réseau de partenaires, pour des partenaires. WePOWER a démontré toute l'utilité d'un réseau régional pour les femmes dans le secteur de l'énergie et le défi consiste aujourd'hui à reproduire ce succès à l'échelle mondiale. Un réseau similaire a déjà été lancé l'an dernier dans la région MENA et d'autres initiatives de ce type sont programmées en Afrique, en Europe-Asie centrale, ainsi que dans d'autres régions. Ces efforts de portée mondiale permettront de surmonter les barrières et les normes auxquelles se heurtent les filles et les femmes dans les filières et les carrières STIM.
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