Les arguments en faveur d’un renforcement de la diversité et de l’inclusion des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexuées (LGBTI) sont désormais bien étayés, et on constate, dans le monde du travail, des progrès considérables sur le plan de l’égalité. Ce message fait également lentement mais sûrement son chemin au sein des organisations internationales. C’est le cas au Groupe de la Banque mondiale, où la diversité apparaît comme une source de productivité, de collaboration, d’innovation et de créativité accrues. Les politiques pro-LGBTI font ainsi reculer la discrimination à l’égard du personnel concerné et encouragent une culture d’entreprise plus ouverte. Ces avancées se traduisent à leur tour par une amélioration du dévouement au travail, des relations professionnelles, de l’état de santé (la dissimulation de l’orientation sexuelle accentue en effet les risques de détresse psychologique) et de la productivité chez le personnel LGBTI.
GLOBE est le groupe-ressource employés du personnel LGBTI de la Banque mondiale. Cela fait plusieurs années que GLOBE s’attache à démontrer la nécessité de renforcer la diversité et l’inclusion. Grâce aux données qu’il a recueillies à ce sujet depuis 2011 par le biais d’une série d’enquêtes sur l’ambiance au travail, ce groupe de soutien a permis de faire la lumière sur des questions jusque-là largement négligées par l’institution. Avec ses propositions concrètes, GLOBE est devenu un interlocuteur de premier plan auprès des employés de la Banque, mais aussi des membres de la direction et du Conseil des administrateurs.
À la Banque, le débat sur les problèmes auxquels le personnel LGBTI est confronté sur le lieu de travail a considérablement évolué ces dernières années. Consciente de la diversité croissante de ses effectifs, la Banque mondiale s’efforce de mettre en œuvre des politiques visant à rendre le lieu de travail sûr et productif pour l’ensemble de ses collaborateurs. La création d’une nouvelle allocation concernant l’adoption ou la procréation médicalement assistée en est l’exemple le plus récent.
GLOBE et la division des ressources humaines ont élaboré ensemble cette nouvelle allocation afin de tenir compte de l’évolution des modèles familiaux et dans le souci d’améliorer les avantages sociaux offerts au personnel de la Banque. Cette allocation, qui s’adresse à tous les salariés remplissant les conditions, apporte une aide financière aux personnes qui souhaitent avoir un enfant en recourant à l’adoption ou à la procréation médicalement assistée. Son montant est calculé en pourcentage du salaire de l’agent, selon la grille de rémunération dont il relève. Aux États-Unis, elle avoisine actuellement 5 000 dollars. Un salarié peut percevoir l’allocation jusqu’à deux fois pendant la durée de son emploi à la Banque. Cette prestation peut servir à payer des services de mère porteuse, d’adoption, d’insémination artificielle, ainsi que l’achat et le stockage de gamètes. Les membres du personnel peuvent la demander rétroactivement à compter de juillet 2016.
Cette politique témoigne clairement d’un engagement envers la diversité au-delà de la race, du sexe ou de l’origine. Lors de la négociation de cette allocation, nous nous sommes rendu compte que la Banque pouvait faire beaucoup pour aller au-delà d’une vision restreinte de la diversité. En effet, ce n’est pas parce qu’elle compte plus de 180 nationalités, et que plus de 140 langues y sont parlées, que la Banque est un lieu de travail inclusif.
Jusqu’en 2016, le Groupe de la Banque mondiale a pris très peu de mesures en faveur du personnel LGBTI ou pour répondre aux enjeux institutionnels en la matière. Mais la situation s’est considérablement améliorée au cours de l’année dernière, en grande partie grâce au soutien que la direction a apporté aux activités de plaidoyer de GLOBE. Après des années de négociation, la Banque a fini par reconnaître, en novembre dernier, le rôle joué par ces regroupements de salariés. Depuis lors, le dialogue est entré dans une ère nouvelle.
Pour GLOBE, la prochaine grande étape portera sur la responsabilité. Il faudra veiller à ce que, dans l’ensemble du Groupe de la Banque mondiale, les managers disposent des outils et de la formation qui leur permettront d’apporter une réponse aux nombreuses difficultés qui se posent au personnel LGBTI dans nos bureaux, à travers le monde, ainsi que de mettre en œuvre, avec leurs équipes, une politique de tolérance zéro à l'égard de la discrimination et du harcèlement (depuis 2011, GLOBE constate une hausse des cas de discrimination et d’homophobie). Le Groupe de la Banque mondiale peut se saisir de cette occasion exceptionnelle pour montrer le chemin et devenir, parmi les institutions financières internationales, l’employeur le plus attractif pour tous, sans discrimination de race, d’âge, d’origine, d’orientation sexuelle ou d’identité de genre.
Poursuivons ensemble nos efforts vers cet objectif !
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