
La croissance de la productivité du travail (la quantité produite par travailleur) est clairement la principale source durable de l’augmentation du revenu par habitant, laquelle est le premier moteur de la réduction de la pauvreté. L’impact de la pandémie de coronavirus (COVID-19), qui devrait freiner un peu plus cette dynamique après une décennie de déclin généralisé, doit nous préoccuper et nous inciter à intensifier nos efforts vers la réalisation des objectifs de développement alors même que nous amorçons le redressement et la reconstruction.
La contribution essentielle de la croissance de la productivité à l’amélioration des niveaux de vie ne fait aucun doute : grâce à leurs excellentes performances en la matière entre 1980 et 2015, les économies émergentes et en développement sont parvenues à réduire leur taux d’extrême pauvreté de plus d’un point de pourcentage par an en moyenne, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, intitulé Global Productivity: Trends, Drivers, and Policies. À contrario, la pauvreté a augmenté pendant la même période dans les pays affichant une croissance moindre de la productivité.
Malgré un écart de productivité encore considérable entre les pays en développement et les économies avancées,
Malheureusement, la plupart des facteurs à l’origine de ces gains de productivité au cours des décennies précédentes perdent de leur force depuis quelques années. Le pic a été atteint en 2007. Dans le sillage de la crise financière internationale de 2007-09, les économies émergentes et en développement ont connu la chute la plus brutale, la plus longue et la mieux synchronisée de la croissance de la productivité depuis des décennies, mettant en péril les progrès durement acquis pour rattraper les économies avancées. Et cela, avant que la pandémie de coronavirus ne menace encore davantage les performances.
Mais l’heure est aussi au redressement et à la reconstruction et les responsables politiques doivent faire de la relance de la croissance de la productivité l’un de leurs axes d’intervention privilégiés pour regagner le terrain perdu. L’élaboration de cette feuille de route nécessite d’avoir une vision globale de l’évolution de la productivité, d’en saisir les facteurs sous-jacents et d’identifier les options de relance accessibles dans les conditions actuelles.
Une analyse des indicateurs de productivité dans les économies avancées et les pays émergents et en développement au cours des 40 dernières années montre que (par exemple, le déplacement de l’emploi des industries manufacturières à faible valeur ajoutée vers le tertiaire). Par ailleurs, le plafonnement des niveaux d’instruction et le ralentissement de l’essor des chaînes de valeur mondiales enrayent largement cette dynamique. La stabilisation, ou le déclin, de la diversification économique, de l’urbanisation et de l’innovation y sont aussi pour quelque chose. Sans oublier toute une série de chocs, dont le dernier en date est ce nouveau coronavirus. Les catastrophes naturelles s’enchaînent. Après le SRAS, Ebola et le Zika, nous connaissons actuellement la quatrième grande pandémie de ce siècle. Sans oublier les ravages provoqués par les guerres et les conflits armés.
Et voilà que Malgré leur rôle essentiel pour stimuler la productivité, les investissements et les échanges risquent de s’essouffler face aux incertitudes entourant la durée de la pandémie et les conditions d’activité du monde d’après. Les heures de scolarisation perdues empêcheront de nombreux jeunes gens d’accumuler du capital humain. Et les restrictions de déplacement pourraient ralentir le déplacement de la main-d’œuvre vers des entreprises et des secteurs plus productifs.
« L’accélération de l’adoption des technologies, de l’intégration des instruments numériques dans la fabrication, la finance et l’éducation et de la résilience accrue des chaînes logistiques, sont autant de facteurs qui, paradoxalement, ont relancé la productivité à la faveur des perturbations liées à la pandémie. »
Mais notre quête de solutions pour contrer toutes ces difficultés a révélé un certain nombre de pistes susceptibles de renforcer malgré tout la productivité. C’est le cas notamment de l’accélération de l’adoption des technologies, de l’intégration des instruments numériques dans la fabrication, la finance et l’éducation et de la résilience accrue des chaînes logistiques — autant de facteurs qui, paradoxalement, ont relancé la productivité à la faveur des perturbations liées à la pandémie.
Pour autant, les responsables politiques doivent veiller à ce que les progrès dans ces domaines soient répartis équitablement, en s’assurant que les changements introduits par l’arrivée des technologies en milieu professionnel soient accompagnés par des formations et des dispositifs de protection sociale. De même, des investissements publics massifs dans un accès généralisé à Internet pourraient améliorer l’offre de formation et d’éducation en ligne. Car une main-d’œuvre instruite risque moins d’être remplacée par des robots…
Le contexte plus général nous appelle à réfléchir aux solutions pour restaurer ou renforcer les gains de productivité à mesure que le virus reflue. Certaines expériences antérieures peuvent se révéler utiles. Plusieurs économies émergentes et en développement sont bel et bien parvenues à rattraper leur retard de productivité par rapport aux économies avancées. Elles ont des points communs : un socle éducatif solide, des institutions puissantes et une structure de production diversifiée.
À terme, les priorités de l’action publique diffèreront d’une région à l’autre. Ainsi,
— mais également pour l’Amérique latine et les Caraïbes où ces ambitions ont été modérées ou revues à la baisse. Les initiatives destinées à améliorer les performances éducatives pourraient aussi induire des gains de productivité en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.« Les menaces que fait planer la pandémie actuelle appellent des mesures urgentes pour enrayer ce déclin. »
Et la diversification économique peut se révéler décisive sur ce plan dans les régions qui ont été trop dépendantes de la production d’énergie et de métaux — l’Europe et l’Asie centrale, l’Amérique latine et les Caraïbes, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne.
Une meilleure protection des droits de propriété intellectuelle en Asie de l’Est et dans le Pacifique, le recul de la détention d’actifs par l’État en Europe et en Asie centrale ou encore la refonte d’une législation du travail rigide en Amérique latine et dans les Caraïbes pourraient favoriser les politiques visant à susciter un virage technologique et l’innovation.
Partout, le démantèlement des barrières commerciales et l’intégration accrue dans les chaînes de valeur mondiales pourraient également relancer la productivité des entreprises. Et face aux difficultés financières grandissantes attendues dans les mois à venir, la transparence en matière d’endettement et d’investissement sera décisive pour garantir de saines performances de développement.
Étant donné la place centrale de l’agriculture dans bon nombre de pays à faible revenu — et sa faible productivité — les politiques visant à renforcer cette productivité par des investissements dans les infrastructures et la reconnaissance des droits de propriété devraient également porter leurs fruits.
Le tassement de la productivité est un problème complexe dont la résolution exige des solutions polyvalentes.
Pour ne pas perdre de vue tous les bénéfices de l’éradication de la pauvreté, et malgré les conséquences dévastatrices de la pandémie, nous devons impérativement relancer la croissance de la productivité au service d’une hausse durable, équilibrée et équitable des revenus.VOIR AUSSI
Page du rapport (en anglais) : Global Productivity: Trends, Drivers, and Policies, shows
Site web : L'actualité du Groupe de la Banque mondiale face à la pandémie de COVID-19
Je m'appelle Moriba Diakite, je suis Malien , la banque mondiale a beaucoup investit dans nos pays mais hélas. Au début de tous ces projets que la banque finances est est bonne mais au bout de quelques temps tout va en péril. Il faudrait nous éduqué, instruire le peuple à être indépendant. Formé nos dirigeants de chez nous à être des leaders.
Oui j'apprécie bien les actions de la banque mondiale surtout dans les pays sous développé mais le problème en Afrique est un problème de mal gouvernance .
Souvent l'argent injecté dans nos pays ne voit pas dans le train de vie de la population .
Donc moi je propose que vos financement soient suivis en envoyant des experts sur le terrain pour constater l'effet de ces financement
Boundao sene président de l'association pour la paix dans le monde - Dakar
Dans cet ordre d'idees,moi meme ai propose a nos dirigeants ,la pratique d'une agriculture nutritive pour notre souverainete alimentaire.
Le plan elabore consiste a installer En zones rurales des minies chaines industrielles pour la transformation de l'essentiel de nos produits agricoles,ainsi on evitera les frequentes ruptures provoquant de difficiles periodes de soudure.
Tout est tombe dans l'oreille d'un sourd. Leurs preoccupations sont ailleurs.